Conflit étudiant

Des échos de l’Abitibi-Témiscamingue

Conflit étudiant - Désobéissance civile - 22 mai - un tonnerre d’espoir



Parce que la loi 78 limite les droits fondamentaux garantis par la Charte des droits et libertés, droits qui devraient être inaliénables en démocratie ;

parce qu’elle restreint le droit de manifester pacifiquement ;
parce qu’elle restreint la liberté d’association ;

parce qu’elle s’attaque à la liberté d’expression et à la liberté de presse ;

et parce qu’elle aura pour conséquence ultime de tuer toute spontanéité et toute liberté dans l’expression de l’opposition citoyenne ;

Nous, citoyens, créateurs et travailleurs de tous horizons, élevons nos voix pour dénoncer la loi 78, permettant aux étudiants de recevoir l’enseignement dispensé par les établissements de niveau postsecondaire qu’ils fréquentent, telle qu’adoptée à l’Assemblée nationale du Québec le 18 mai dernier. Nous désirons, par la présente, présenter un plaidoyer citoyen.

La démocratie ainsi que le droit d’expression auxquels la société québécoise moderne a toujours souscrit viennent d’être bafoués. Nous exprimons notre indignation devant ce nouveau bâillon qui empêche les voix dissidentes de s’exprimer au Québec.

Dans un État où le mode de scrutin donne les pleins pouvoirs à qui s’attire à peine un tiers de l’électorat, comment concevoir cette volonté de faire taire de façon aussi arbitraire toute voix qui exprimerait une opinion contraire à celle du gouvernement ? Nous y voyons la menace d’un régime politique non démocratique dans lequel tous les pouvoirs appartiendraient à un nombre restreint de dirigeants qui ne tolèrent aucune opposition.

Aussi, comment n’y pas voir un retour à la noirceur dont notre société est parvenue à se sortir au coût de tant d’efforts ? À quel prix s’y conformer, sinon celui du repli sur soi, du refus de nos propres ambitions de liberté, de nos propres ambitions à bâtir une société qui nous ressemble ?

En conséquence, nous réclamons du gouvernement libéral qu’il abroge cette loi et qu’il enclenche immédiatement une véritable démarche de pourparlers avec toutes les associations étudiantes sans exception. Nous réclamons de nos élus qu’ils fassent honneur à cette liberté de parole qui nous est si chère et sur laquelle les assises de notre démocratie sont fondées.

À défaut d’une expression sans équivoque de leur dissidence, nous réclamons la démission du député de Rouyn-Noranda – Témiscamingue, Daniel Bernard, ainsi que du député d’Abitibi-Est et ministre de l’Agriculture, Pierre Corbeil.

Cette loi à laquelle ils ont donné leur accord le 18 mai dernier est, pour nous tous et toutes, inacceptable.
***

Ont signé ce texte plus de mille citoyens de l’Abitibi-Témiscamingue. Voyez leurs noms ici.


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