Des anciens du Bloc fondent un parti indépendantiste au fédéral

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Encore une énième secte souverainiste : en quoi la défense des intérêts nationaux est-elle en contradiction avec la souveraineté ?

D’anciens membres du Bloc québécois viennent de déposer mercredi 425 signatures des membres fondateurs d’un nouveau parti politique fédéral, le Parti pour l’indépendance du Québec, dont la raison d’être est une rupture constitutionnelle avec le Canada plutôt que la défense des intérêts du Québec à la Chambre des communes.


Le parti en devenir aura comme chef Michel Blondin, ancien président de l’exécutif bloquiste de Châteauguay-Lacolle qui était demeuré fidèle à l’ancienne chef Martine Ouellet et s’était montré critique envers le nouveau chef Yves-François Blanchet. L’ancien vice-président de l’exécutif du Bloc dans Châteauguay-Lacolle, Marc Gagnon, fait aussi partie de l’exécutif provisoire du futur parti, tout comme Denis Monière, militant souverainiste de longue date et ex-chef de l’ancien Parti indépendantiste sur la scène provinciale de 1985 à 1987 et du Parti nationaliste du Québec sur la scène fédérale de 1984 à 1987. 


M. Monière faisait aussi partie d’un groupe de dissidents du défunt parti politique provincial Option nationale qui avaient refusé la fusion avec Québec solidaire en 2017 et avaient plutôt été tentés par un regroupement avec le Parti indépendantiste.


«Notre parti n’est pas nécessairement composé uniquement d’anciens bloquistes qui appuyaient Mme Ouellet, même si je crois que la majorité lui est sympathique. On n’interviendra pas directement ni indirectement sur l’orientation prise par Mme Ouellet», explique M. Blondin au Soleil. «Ce que nous croyons, c’est qu’il y a une contradiction très forte entre vouloir faire la promotion des intérêts du Québec au Canada comme le prône le Bloc et la rupture constitutionnelle que nous souhaitons. Ça fait trop d’années que le Bloc entretient l’ambigüité, c’est assez!»


Diviser le vote?


M. Blondin ne s’interroge pas sur les possibilités de diviser le vote souverainiste et d’ainsi faire diminuer le nombre de députés indpendantistes à Ottawa. «La conclusion, ce n’est pas à nous de la tirer. Quand on est indépendantiste et qu’on est cohérent, c’est avec nous qu’on s’en va», poursuit-il, déplorant les «tergiversations» et le «double langage» du Bloc.


Élections Canada dispose maintenant de 30 jours pour valider la demande d’autorisation du nouveau parti. «Le nom, l’abréviation et le logo devront être conformes à l’article 387 d’Élections Canada et suffisamment distincts de ceux des autres partis. Ensuite, ce sera à eux de décider quand le parti sera autorisé», indique le chef, qui aimerait bien que tout soit complété avant le 24 juin, jour de la Fête de la Saint-Jean-Baptiste.


Pour l’instant, Michel Blondin ne veut pas s’avancer à savoir si son parti présentera des candidats dans toutes les circonscriptions du Québec lors des prochaines élections fédérales. «Une chose est certaine, plusieurs personnes ont démontré de l’intérêt pour le parti et pour poser leur candidature. Au lieu d’avoir des gens qui font des campagnes de financement, nous aurons des gens qui font la promotion de l’indépendance. Nous serons aussi relativement agressifs pour recruter des membres au cours de la prochaine année», conclut-il.




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