Dérives du bilinguisme automatique.
Depuis plus de trente ans, je déplore que des commerçants s’obstinent à insérer de la publicité bilingue dans les journaux en français. Plusieurs de ceux-ci ont obtempéré et nous présentent des encarts publicitaires unilingues au moins dans les journaux en français.
Voilà qu’un commerçant, en plus d’insérer un encart bilingue de 8 pages dans un journal en français ose, sur son site internet, présenter un bilinguisme dans la version française et un unilinguisme anglais dans la version anglaise. Les Meubles Germain Larivière agissent ainsi sur leur site internet. Vous doutez ? Allez vérifier sur le site internet
http://www.germainlariviere.com/fr/index.html où vous pourrez feuilleter le feuillet de 8 pages selon la langue de votre choix : française bilingue, anglaise unilingue.
L’action et l’esprit de ce commerçant illustre bien la dualité canadienne : bilingue pour les francophones et unilingue pour les anglophones. Si je trouve normal que la version anglaise soit unilingue anglaise, je trouve ANORMAL que la version française soit bilingue du côté de l’onglet français sur leur site internet et bilingue quand elle est insérée dans un journal en français comme ce fut le cas dernièrement. Ceci constitue un manque de respect envers nous les francophones et encore plus insultant que cela provienne de francophones eux-mêmes.
Selon le site internet de l’Inspecteur des Institutions financières du Québec, les administrateurs de ce commerce sont Jean Larivière de Saint-Hilaire et David Larivière de Montréal alors que les actionnaires sont Jean Larivière de Saint-Hilaire et David Larivière de Laval ainsi que les Placements Larivière.
J’ai écrit à ces gens en de multiples occasions mais rien n’y fait car ils savent que les francophones ne diront rien et de ce fait, on peut continuer impunément de les insuslter. Pour ma part, je leur écris de ce pas à « info 5Zp germain larivière
En tant que simple citoyen, je trouve bien insultant de constater que ce commerçant francophone véhicule une curieuse compréhension de la société dans laquelle il opère en distribuant partout ses encarts automatiquement « full bilingues » dans un journal en français. Il fournit aux citoyens du Québec, l’image d’une société où le bilinguisme communautaire est systématiquement présenté à la grandeur de la province du Québec semble-t-il. Cette systématisation à outrance présuppose qu’il n’est pas nécessaire d’apprendre le français pour participer à l’organisation de la société québécoise en faisant partie de sa cohésion communautaire et en partageant des valeurs communes. Ces commerçants francophones oublient l’exigence d’exemplarité attachée à leur statut important.
Pourquoi ne pas inviter nos compatriotes d’origines diverses à s’intégrer à la société québécois en utilisant une langue commune au lieu de provoquer leur exclusion en facilitant la création de ghettos selon leur ethnie ? L’invitation à s’intégrer à la communauté québécoise leur paraîtra alors plus intéressante et plus souhaitable.
Toutes ces réflexions n’ont aucun lien avec une quelconque loi linguistique mais avec le respect primaire et essentiel à une société minoritaire dans ce petit coin du monde. Il serait donc illusoire de se réfugier derrière une telle loi pour masquer son manque de respect à une communauté de citoyens. De même, il apparaît superflu d’invoquer un certain respect de la prépondérance de la langue commune.
Je les invite à réfléchir aux conséquences environnementales de leur action dans la sauvegarde de la langue commune, propre à l’intégration des citoyens, nés ici ou ailleurs.
Jean-Guy Plante
Une affaire de respect de la clientèle
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
20 mai 2013Heureusement, j'ai utilisé le "ou" et le "peut être".
Jadis Internet Explorer faisait partie du cœur de Windows.
Maintenant, j'utilise seamonkey ou maxthon. Et oui, les cookies sont probablement la technologie qui dicte la préférence.
Quand j'utilise un forum, il est capable de reconnaître jusqu'au moteur du fureteur. (technologie mozilla ou IE)
Linux en français incompréhensible ?
C'est selon la saveur.
Alain Maronani Répondre
20 mai 2013@Dery
"La préférence linguistique peut être manifestée par le système d’opération ou le fureteur. Il y a plein de sites qui s’adaptent à notre interface par des requêtes scriptées"
Au mieux c'est inexact...
Vous confondez proxies, cookies, java script (sandbox) et le système d'opération.
Cela fait longtemps que les requêtes web ne peuvent plus consulter les informations du système d'opération, heureusement pour nous (sandbox).
Je fonctionne personellement uniquement en francais, j'utilise un système (Linux) en anglais, les traductions dans ce cas, pour moi en tout cas, sont incompréhensibles...
Archives de Vigile Répondre
20 mai 2013"On peut savoir si l’utilisateur est un résident du Québec (par l’adresse IP) mais il est impossible de savoir s’il est francophone ou anglophone..."
La préférence linguistique peut être manifestée par le système d'opération ou le fureteur. Il y a plein de sites qui s'adaptent à notre interface par des requêtes scriptées.
Par contre, un site comme kitco.com, c'est une mauvaise volonté manifeste.
C'est aussi une honte que la québécoise Metro nous expédie une circulaire bilingue au Québec (officiellement unilingue francophone), mais unilingue anglaise en Ontario (officiellement bilingue).
François A. Lachapelle Répondre
19 mai 2013Monsieur Jean-Guy Plante, vous avez raison de cibler en priorité les commerçants québécois de souche pour promouvoir dans le respect l'usage du français comme langue commune au Québec.
Vous écrivez, je cite: " Ces commerçants francophones oublient l’exigence d’exemplarité attachée à leur statut important." Probablement que ces commerçants francophones préfèrent ne pas réfléchir au dossier de la langue. Ils estiment qu'en offrant au public un dépliant bilingue, ils contournent le problème qui dépasse des techniqualités pour rejoindre l'identité sociale et nationale des Québécoises et des Québécois. Cette identité est greffée à une personnalité nationale qui a un nom et une existence. Sommes-nous ici en face d'un "non-sens" entretenu par les Chambres de commerce du Québec ?
Dans le dossier de la langue au Québec, il faut revenir à des notions avec lesquelles le Dr Camille Laurin a jonglé. Il s'agit d'intégrer dans son analyse la différence entre le "bilinguisme institutionnel" et le "bilinguisme personnel".
Au sujet du "bilinguisme institutionnel", voici la précieuse mise au point que le Dr Camille Laurin précisait le 2 juillet 1977 dans un discours devant le Canadian Club de Montréal, je cite:
«Le bilinguisme institutionnel est un impératif économique au Québec.» Voilà un autre mythe. Nous l’avons dit dans le Livre Blanc, certaines personnes -- cadres de sociétés, membres des bureaux de direction, administrateurs de l’État -- doivent savoir l’anglais. Mais affirmer que la population tout entière du Québec doive être bilingue pour des raisons économiques, ce serait affirmer du même coup que, pour gagner sa vie dans ce pays, à n’importe quel poste et dans n’importe quel travail, il faille parler anglais. Heureusement, nous n’en sommes pas arrivés à ce degré d’esclavage culturel.»
Je crois qu'il est urgent que les députés du Gouvernement de Pauline Marois assimilent et s'imprègnent de cette distinction majeure dans le dossier de la langue au Québec. Les occasions d'utilisation du "bilinguisme personnel" et du multilinguisme personnel dans la sphère publique du Québec peuvent être nombreuses tout en accordant la priorité au français. Mais, l'utilisation du "bilinguisme institutionnel" doit être proscrit comme politique d'État et un récurage des "accommodements" doit être fait pour éviter les dérives qui ont foisonné durant les gouvernements successifs de Jean Charest dans la plus grande indifférence aussi appelée tolérance.
Il faut que des Québécois comme vous et moi, plus conscients des enjeux culturels et linguistiques, attirent l'attention du public sur des pratiques de bilinguisme "automatique" non fondées comme celles du commerce Germain Larivière qui devraient comprendre les méfaits d'une publicité négative.
Ce texte sera posté au président de Germain Larivière, le p'tit cousin de Ste-Rosalie, QC.
Alain Maronani Répondre
19 mai 2013Allez donc voir des sociétés comme Bombardier ou CGI ou CAE et bien d'autres qui affichent systématiquement en anglais...en premier et dont tous les sites internet, incluant la Suisse, la France, la Belgique utilisent tous l'anglais...
La loi 101 et la loi 14 sont totalement muettes sur l'espace Internet et ce n'est pas sans raison, car la législation est inexistante...
On peut savoir si l'utilisateur est un résident du Québec (par l'adresse IP) mais il est impossible de savoir s'il est francophone ou anglophone...
Les sociétés diront qu'elles ont besoin de servir une clientèle internationale.