Démocratie - Haro sur le cynisme

"les médias, véritables courroies de transmission entre le politique et le citoyen" - ouch... la bien-pensance jello s'exhibe en toute innocence!


Julien Gagnon - Président de la Commission-Jeunesse du PLQ - «La démocratie est le système politique le plus difficile à obtenir, mais le plus facile à perdre», disait Winston Churchill. À l'ère du cynisme contagieux, de la désaffectation d'une génération de jeunes à l'égard du monde politique et de la démobilisation citoyenne, bien malavisé serait celui qui tiendrait en effet la démocratie pour acquise.
La démocratie, comme son nom l'indique, suppose que le peuple détient le pouvoir sur ses décisions. La valeur de ce système repose donc sur la volonté des citoyens de participer à l'activité démocratique.
À l'extrême, une démocratie dans laquelle un seul citoyen participerait ne se distinguerait pas beaucoup de la pire des dictatures. En revanche, nous croyons que lorsque tous les citoyens participent au système démocratique, celui-ci est alors susceptible d'offrir le meilleur de lui-même. C'est là seulement que la voix populaire peut se faire entendre avec le plus de clarté et s'imposer avec le plus de fermeté.
Le cynisme comme phénomène de masse rend notre démocratie malade en ce qu'il devient un obstacle naturel à l'engagement politique et la participation citoyenne. Nous croyons que personne ne gagne à se désengager politiquement; personne ne gagne à ne pas s'informer en vue de faire un choix responsable et bien fondé aux élections. Personne n'y gagne, mais pour s'en excuser toutefois, quoi de mieux qu'un bon «de toute façon, les politiciens sont tous des menteurs», ou encore un «any way, ça sert à rien». Autant de «bonnes» excuses qui, aujourd'hui, semblent généralement acceptées.
Le cynisme, on le sait, semble particulièrement virulent chez les jeunes. Si on veut préserver la santé de notre démocratie, maintenant et dans le futur, il faut s'attaquer à ce problème.
Un chantier urgent
Notre démocratie est malade de cynisme, mais tous les acteurs du monde politique font partie du remède. La première des responsabilités incombe aux représentants élus, gardiens du respect des institutions démocratiques.
L'image ternie des politiciens auprès de la population doit être redorée et, pour ce faire, des comportements plus respectueux doivent être adoptés. Il n'est pas normal qu'un CPE soit plus discipliné que l'Assemblée nationale. Outre la période de questions, une réforme des institutions démocratiques pourrait également contribuer à rapprocher le citoyen de l'élu.
D'autre part, trop de citoyens se désengagent de la politique. Cet abandon démocratique n'est pas justifiable. Le citoyen est le coeur et la finalité du système démocratique; c'est lui que la démocratie doit servir. Or, moins on s'intéresse à la politique, moins la politique s'intéresse à nous; le cynisme et le désengagement appellent le cynisme et le désengagement.
Ce choix du désengagement, il revient en fait à se tirer dans le pied. Seul le citoyen peut ultimement nous sortir de ce cercle vicieux.
Pour ce faire, il faut changer les fondements et traditions de l'implication citoyenne. Ceci doit passer, entre autres, par un enseignement plus précoce du fonctionnement de notre démocratie auprès des jeunes, par des consultations directes plus fréquentes auprès des citoyens et par un changement total de régime de financement des partis politiques.
Le rôle des médias
Enfin, toutes ces réformes ne porteront tous leurs fruits que si la crise affectant les médias, véritables courroies de transmission entre le politique et le citoyen, est abordée. Les nouvelles technologies de l'information, les nouveaux médias et les médias qui diffusent 24 heures sur 24 sont autant de facteurs qui contribuent à la dérive vers le sensationnalisme. C'est bien connu: la nouvelle négative fait «vendre plus de copie» que la nouvelle positive. Comment croire que ces faits n'influencent pas le travail des politiciens et, surtout, la perception du public face à ces derniers?
Cette réflexion, cet urgent chantier démocratique doit démarrer au plus tôt, et c'est précisément ce qu'entendent faire les jeunes libéraux à l'occasion de leur Congrès annuel, les 13, 14 et 15 août prochains.
Ce sont surtout nous-mêmes, les jeunes, que nous devons sauver du cynisme, pour la santé présente et future de la démocratie. Or, pour engager cette génération de jeunes, c'est d'abord la démocratie que nous devons renouveler. Ce renouvellement devra, cette fois, être pensé par les jeunes et pour les jeunes. Et il faudrait, cette fois encore, que la place leur soit faite dans ce débat primordial... et qu'on les écoute.
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Julien Gagnon - Président de la Commission-Jeunesse du PLQ


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