Il y en a qui, en se servant de prétextes, peuvent ainsi laisser couler leur fiel retenu depuis on ne sait trop quand.
Lorsqu'on lit le superbe texte de Mme Michèle Sirois qui a quitté pour une raison claire Québec Solidaire, nous comprenons clairement son point de vue et sa démarche dissidente.
Par contre lorsqu'on bascule dans le texte de M. Michel Gendron, on tombe dans une sorte de bouillie confuse ayant pour objectif de démolir sans considération Québec Solidaire. On dirait un ado voulant s'affirmer et rejetant tout ce que ses parents peuvent lui soumettre.
Un vrai délire irrationnel et extravagant.
De dire qu'à la lecture de Mme Sirois, on puisse constater sans l'ombre d'un doute que cette militante de gauche – et féministe - a très bien su mesurer à quel point l’idéologie libérale a «infecté» les valeurs progressistes, m'apparaît exagéré et opportuniste.
Concernant ce point litigieux de la laïcité et du port des signes religieux, Mme Sirois note que les membres de Québec Solidaire n'ont pas su déceler cette menace:
« L’incompréhension de l’insécurité identitaire des Québécois par les mouvements de gauche représente un véritable danger, parce qu’elle laisse le champ libre à la récupération de la question identitaire par des mouvements de droite, voire d’extrême droite, comme c’est le cas dans plusieurs pays européens. »
Ce constat très pertinent de Mme Sirois est «récupéré» par Monsieur Gendron qui nous fait une montée de lait visant à démolir le vilain (sic) Québec Solidaire qui menace de réduire l'importance de ce cher bon «vieux» Parti Québécois en allant lui "voler" des membres!
Je trouve toujours déplorable lorsqu'on tente paradoxalement de "s'élever" en écrasant les autres. Il aurait été préférable que les propos de M. Gendron soient plus sereins, moins venimeux afin de nous offrir la position claire et lucide de son Parti québécois.
De titrer «Progressisme "collabo" de QS» est du délire notable.
Québec Solidaire est en construction. Québec Solidaire, contrairement aux partis traditionnels comme le Parti Québécois, fonctionne par la base. Les décisions sont longuement discutées, une à une à travers toutes les associations locales de tout le Pays.
Concernant le point spécifique et litigieux de la possibilité du port de signes religieux par un agent-e de l'État, le débat a été très émotif. Ce débat déborde du simple débat de Parti et rejoint le grand débat de notre société, québécoise et même mondiale.
Lors des débats régionaux, Québec Solidaire s'était entendu pour débattre de trois options sur ce point concernant la laïcité et le port des signes religieux par les agents-es de l'État.
Lors du congrès, l'Option B disant que l'État est laïque, mais pas les individus et que le port des signes religieux est accepté pour les usagers-ères et les agents-es de l'État a été catégoriquement REJETÉ. Pour QS il est clair que le port de signes religieux pour les agents-es de l'État ne doit pas être considéré comme le port d'une banalité.
L'option C disant que l'État est laïque, mais pas les individus et que le port des signes religieux est accepté pour les usagers-ères, mais PAS POUR LES AGENTS-ES DE L'ÉTAT lorsqu'ils sont dans l'exercice de leurs fonctions a été aussi rejeté mais pas aussi catégoriquement.
C'est l'option A qui fut "adoptée" et sur laquelle nous reviendrons.
Lors du Congrès, il y a eu un atelier sur le sujet avant la session plénière. Le débat a été énergique. Les membres de l'atelier, Mme Françoise David incluse, se sont ralliés à la quasi unanimité à une option D disant qu'il manquait des éléments d'analyse sérieux pour prendre une décision et que ce point devrait être remis à plus tard afin de permettre aux membres de Québec Solidaire de mieux évaluer la question et préciser leur décision.
L'OPTION D.
Voilà, c'est finalement là où l'Assemblée plénière de QS a trébuché.
Par une mauvaise évaluation de cette option (l'option D), celle-ci fut votée comme étant une option de même valeur que les A, B et C. Elle fut donc votée comme une option équivalente aux trois précédentes, ce qui n'était le cas. Cette défaillance dans la procédure "démocratique" fut constatée après analyse du vote. L'option A fut votée en premier et a obtenu un assez bon appui. L'option B fut rejetée par la grosse majorité. Le restant pour l'option C se divisa avec l'option D.
C'est bien mécanique et procédural, mais le vote concernant l' Option D aurait dû être pris en premier. L'Assemblée aurait donc accepté ou rejeté le report de la prise de décision.
Si l'option D était acceptée par la majorité. Le vote s'interrompait et QS solidaire poursuivait son analyse avec tous ses membres à travers le Québec. Si non, l'Assemblée plénière votait sur l'une ou l'autre des trois options initiales.
La procédure du vote aurait aussi pu fonctionner par élimination d'une option par tour de vote. L'option B éliminer au premier tour, un second tour aurait éliminé l'Option C ou D et le résultat aurait ainsi été plus valable. Si les partisans de l'option C et D s'alliaient, l'Option A était battue. Finalement, l'Option A a été acceptée, mais pas nécessairement à la majorité du 50% +1 de l'Assemblée. Cette décision ne représente donc pas « de façon claire » ce que la majorité des membres désire.
Par une procédure plus éclairée, QS aurait pu savoir précisément où se situait vraiment l'opinion de ses membres. Aujourd'hui QS doit vivre avec cette décision prise par un vote rapide et ayant suivi une procédure déficiente. Il est clair que ce point divise beaucoup QS. Il est aussi clair que l'option A qui fut adoptée est une option "à éclaircir et à définir".
L'option A qui fut adoptée par ce vote ayant utilisée une procédure inadéquate, dit (ce que Mme Sirois explique clairement dans son texte):
« C'est l'État qui est laïque, pas les individus. Le port des signes religieux est "permis" pour les agents-es de l'État pourvu qu'ils ne servent pas d'instrument de prosélytisme et ne rompe pas avec le devoir de réserve. Le port des signes religieux peut également être restreint s'il entrave l'exercice de la fonction ou contrevient aux normes de sécurité.
On constate que plusieurs balises restent à définir pour rendre concrète l'application de cette décision.
Il est clair que ce débat est un débat très sensible dans notre société.
Il est clair que ce débat est un débat IMPORTANT et il est aussi clair qu'une décision politique n'est pas facile et n'est pas simple.
L'utilisation de cette décision pour démolir Québec Solidaire est opportuniste.
Cette décision est encore en ébullition dans de nombreux cœurs et cerveaux des membres de QS. S'en servir comme si elle représentait une volonté tranchée du parti est malhonnête. Québec Solidaire est très conscient que cette décision est appelée à évoluer et à se préciser.
Monsieur Gendron évacue rapidement et de façon simpliste cette épineuse question du port des signes religieux et s'en sert tout au long de son texte confus pour démolir sans considération ce Parti politique nouveau et dans un certain sens "révolutionnaire".
Personnellement, j'ai adhéré à QS et les raisons de la démission de Mme Sirois, que je partage totalement, ne m'incitent pas à quitter ce parti. Parce que je sais que ce parti est à l'écoute de ses membres et que ce parti, encore nouveau, encore à ses premiers balbutiements, est le seul parti qui met de l'avant la démocratie participative. Le programme de Québec Solidaire ne sera jamais un bloc de béton qu'on ne peut remodeler. La société évolue et s'adapte et je crois que QS suivra la volonté de ses membres.
Bien sûr, je considère que le geste de Mme Sirois est triste, par contre il a l'avantage de brasser les membres.
Je crois que Mme Sirois aurait peut-être dû rester à QS pour tenter de faire revoir l'orientation du parti. Je crois que le fonctionnement de QS est basé sur l'écoute des membres et sur la direction que les membres veulent donner au parti.
Cette décision fut dans un certain sens accidentelle et précipitée. Je crois que bien des gens à l'intérieur de QS en sont conscients.
On dit que seuls les fous ne changent pas d'idée. Je pense que QS peut clarifier sa position et je crois que Mme Sirois peut même revenir sur son départ.
Québec Solidaire, un parti résolument à gauche, un parti socialiste et aussi FÉMINISTE, est composé de gens qui se battent pour l’égalité, la liberté et la laïcité et pour que les femmes ne soient plus soumises à un diktat patriarcal et religieux ou à quelques contraintes que ce soit.
D'insinuer que Québec Solidaire n'a pas la cause des femmes à cœur est une absurdité totale.
La «vérité pure», la «raison pure» n'existent pas. C'est d'ailleurs pour cette raison que les membres de Québec Solidaire débattent si vaillamment. Il n'y a aucun dogme à l'intérieur du parti, tout se discute et les débats profonds et civilisés à l'intérieur de ce parti permettent de tendre vers l'objectif que tous les Humains ont, celui de vivre dans un monde meilleur.
Monsieur Gendron utilise allègrement le préjugé et le cliché pour caricaturer ce parti qu'il diabolise. Il a un discours éloquent et même un peu "dément". Il dit:
« QS est un ramassis de « ismes » hétéroclites, un assemblage de patentes raboutées. Résultat : un Frankenstein rassurant, mais toujours monstrueux dans son incapacité de s’intégrer au « nous ». »
Devrait-on suggérer au plus vite une thérapie à Monsieur Gendron? Imaginons que son cas empire!
Si j'étais Mme Sirois, je crois que je préciserais ma pensée à Monsieur Gendron, lorsque celui-ci dit:
«Madame Sirois a tout dit : entre être de gauche ou devenir une libérale prétendument progressiste qui voit des racistes partout, elle a su faire son choix. Je dis bravo. »
On constate que Monsieur Gendron sombre dans le sophisme le plus tordu.
J'invite Mme Sirois à me ramener à l'ordre si je me trompe.
La question nationale.
Un deuxième point qu'on garde au chaud.
La très forte majorité de Québec Solidaire est profondément nationaliste. Il est clair pour la quasi-unanimité de Québec Solidaire que le Québec est un pays et que le seul moyen de parvenir à pouvoir s'affirmer, se protéger et se développer passe par la reconnaissance du Pays. Québec solidaire est un parti indépendantiste qui vise à obtenir la souveraineté du Québec.
Québec Solidaire est un parti souverainiste qui veut que la population obtienne l'indépendance de son pays, pour que celui-ci puisse un jour siéger à l'ONU parmi ces 192 pays souverains.
Québec Solidaire veut que le Québec soit un Pays.
Pour Québec Solidaire, le choix des mots est un débat puéril qui ne sert qu'à faire noircir du papier à ces journalistes en quête de faux débats et de polémiques artificielles.
Québec Solidaire a choisi de refuser de perdre son énergie à débattre sur des termes. QS solidaire est indépendantiste ou souverainiste ou séparatiste ou tout ce que vous voulez comme terme qui veut dire UN PAYS. Pour Québec Solidaire le Pays est essentiel pour réaliser l'affirmation de son peuple.
QS ne se préoccupe pas du terme employé. Pour QS indépendance, souveraineté, séparatisme, tous ces termes pour signifier la volonté de faire reconnaître notre Pays, sont siens.
La langue française est aussi un des piliers fondamentaux et incontournables du peuple québécois et du Pays Québec. La position de Québec Solidaire est sans ambigüité.
Langue française et Pays, des convictions profondes.
Mais comment faire un pays?
C'est là où la nouveauté apparaît.
Déjà nous avons vécu deux référendums. Nous avons été près d'obtenir le oui.
Est-ce la bonne façon de faire le Pays ?
Y a-t-il une bonne façon ?
Devons-nous dire «OUI, nous voulons un Pays» pour avoir, le lendemain, un Pays, souverain, indépendant, fonctionnel ?
Un Pays!
C'est tout de même un peu plus complexe que de dire «OUI».
Pour Québec Solidaire, on peut commencer à faire le pays avant d'avoir dit «OUI».
Pour Québec Solidaire, il faut définir le Pays par l'élaboration de sa Constitution.
Pour forger une Constitution, c'est-à-dire ces lois fondamentales régissant un Pays, il faut procéder en premier à l'élection d'une Assemblée Constituante.
Cette Assemblée Constituante, représentative de l'ensemble de tous les secteurs de la société québécoise, serait élue par la population et totalement distincte des élus parlementaires.
Cette Assemblée Constituante, composée de quelques centaines de personnes, aurait pour mission de faire des dizaines de consultations citoyennes afin de déterminer quel genre de Pays le peuple souverain du Québec veut se donner.
Suite à ces consultations où la population du Québec serait appelée à apporter sa contribution par des mémoires et des réflexions, l'Assemblée Constituante aurait pour tâche de compiler et synthétiser le désir des Québécoises et Québécois.
À la fin de leur exercice qui peut durer plusieurs mois (voire plus d'une année), l'Assemblée Constituante soumettrait une Constitution québécoise à la population. Celle-ci devrait alors être adoptée par référendum.
La population en adoptant ce projet de Pays signifierait au Canada et au monde entier son accession légitime et démocratique à sa souveraineté ou indépendance, choisissez le terme qui vous convient. L'acceptation de cette Constitution créerait le Pays, un pays déterminé clairement par sa Constitution.
La démarche de Québec Solidaire est claire et réfléchie. Monsieur Gendron par son texte confus tente de brouiller la réalité de cette voie nouvelle et logique proposée par Québec Solidaire.
Dans le but évident de semer la confusion, Monsieur Gendron tient des propos délirants:
«Il y en a qui clament tels des putois exaltés : « L’indépendance sera de gauche ou ne sera pas ! ». Je suis de gauche, mais pas de cette gauche-là. Mes sphincters cérébraux ont su m’en libérer.»
Qu'est-ce donc qu'un « putois exalté » ?
Monsieur Gendron a un énorme besoin de nous dire qu'il est de gauche. À plusieurs endroits il nous le souligne. Il précise toutefois, pas de n'importe quelle gauche: «Je suis de gauche, mais pas de cette gauche-là.»
On peut facilement basculer dans ces fameux clichés de droite et de gauche.
La vision de Québec Solidaire est une vision socialiste, c'est-à-dire que le but des politiques est de servir l'Être Humain et non "l'économie".
Le but de Québec Solidaire est de mettre l'outil économique au service de l'Être Humain et de mettre fin à cet asservissement humain servant à satisfaire les dogmes de l'église économique.
Québec Solidaire est de cette gauche là et j'en suis.
Je remercie Monsieur Michel Gendron qui m'a permis, par son délire, de préciser ce qu'est Québec Solidaire.
Serge Charbonneau
membre de Québec Solidaire
Charlesbourg
P.S.: Je n'ai pas la prétention de parler au nom de Québec Solidaire dans ensemble. Cette réflexion est personnelle et ne représente nullement "officiellement" une réflexion approuvée de Québec Solidaire (ce qui n'insinue pas, non plus, la désapprobation de QS. Je suis tout simplement conscient que je puisse me tromper. Je n'ai pas la prétention d'être le Parti.).
Délire d'un péquiste en crise
Réflexion sur ce débordement de Michel Gendron
Tribune libre
Serge Charbonneau214 articles
Artisan de l’information depuis 1978. Voyageur reporter retraité pour raisons de santé et financière.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
7 décembre 2009À entendre mes détracteurs résumer mon article à son titre :
«L'indépendance sera de gauche ou ne sera pas !»
...je m'estime bien heureux de ne pas faire partie de cette cohorte partisane péquiste qui semble bien dépourvue du le plus élémentaire sens d'analyse et d'intégrité intellectuelle.
Si les péquistes prenaient deux secondes pour réfléchir à ce qui a bien pu pousser des milliers de citoyens à quitter le PQ pour fonder leur propre parti politique, plutôt que de tenter de les associer au mouvement nazi, cela leur permettaient sans doute de progresser.
Mais c'est justement ce total manque d'ouverture et de compréhension qui a provoqué l'impérative naissance d’un parti comme Québec Solidaire.
Même Jacques Parizeau vient de traiter sa droite de «déclinologues».
Parizeau serait-il devenu un «collabo» lui aussi ?
Le moins dont nous aurions pus nous attendre d'un soi-disant parti du peuple et d’une soi-disant «coalition gauche-droite», est qu'elle soigne minimalement sa gauche…
Le PQ est l'artisan de son propre malheur et en attendant les «collabos» de Michel Gendron gagnent chaque jour la faveur populaire, puisque Amir Khadir est le 3e député le plus apprécié à l'Assemblée nationale.
Il faut croire que ce n'est pas tout le monde qui pense comme ce Michel Gendron, pense que pour promouvoir l'idée de l'indépendance, il ne faut pas se comporter en radin de droite mais de mettre de la viande autour de l'os... et proposer un projet de pays emballant, plus égalitaire, de justice sociale et plus écologique en se donnant les moyens de le faire par plus de nationalisations en autres choses.
Si le PQ ne comprend même pas ça, c'est que Québec Solidaire aura vraiment été des plus nécessaire.
Christian Montmarquette
Membre et militant de Québec Solidaire
«L’indépendance sera de gauche ou ne sera pas !»
Qui dit « Nationalisme » dit « Nationalisations » !
http://www.vigile.net/L-independance-sera-de-gauche-ou
«Jacques Parizeau attaque la droite»
http://www.vigile.net/Jacques-Parizeau-attaque-la-droite
«Vive le Québec libre... Quelle liberté ?»
http://www.vigile.net/Vive-le-Quebec-libre-Quelle
Jean Archambault Répondre
6 décembre 2009Le port du voile surtout chez les employées de l'État est une position indéfendable. Il y a une réelle confusion chez ceux et celles qui prônent cette position car ils confondent voile et signe religieux. Or, c'est faux. Le port du voile est simplement le signe d'une domination patriarcale sur la femme. Le port du voile n'est pas un des principes fondamentaux de l'Islam, Nullement dans le Coran, nous retrouvons cette idée d'un voile sur la tête. Le Coran n'est pas un guide vestimentaire; il exige seulement une certaine pudeur. Ce sont les interprètes intégristes du Coran qui en ont fait une obligation pour la femme.
Il faut donc comprendre que cette exigence n'existe pas en toutes lettres et que le traitement de cette question sous le signe de la religion est un faux débat.
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2009Monsieur Charbonneau,
Je suis content que quelqu'un de QS daigne enfin venir échanger sur Vigile, discuter avec nous de laïcité, de condition féminine et d'indépendance. Jusqu'à ce jour, vous avez parlé beaucoup du Honduras, de la Commission européenne, etc. Il aura fallu qu'un disjoncté péquiste, malhonnête et outrageusement "opportuniste" (le terme fait ex-PCO, ne trouvez-vous pas?) pour enfin savoir ce que pense QS.
Monsieur Poulin m'a devancé : cet été, il y a eu un débat pénible avec l'un de vos camarades, nul autre que monsieur Christian Montmarquette. Vous n'êtes pas intervenu dans ce débat où "votre représentant" nuisait plus qu'il n'aidait QS.
Il aura fallu brasser la cage en faisant de moi-même un "Martineau-Falardeau" (méchant mélange, je l'admets) pour ramener au Québec certains internationalistes, pour savoir ce qu'ils pensent - entre autres- de la question nationale. J'ai l'impression que j'ai réussi. Je sais que vous avez aimé Falardeau, et que vous faire servir sa médecine vous a piqué au vif. Excellent. On sait maintenant que vous êtes vivant et que ce qui se passe ici vous intéresse.
Serait-il possible que nous ayons enfin un interlocuteur de QS
qui puisse dire autre chose que "L'indépendance sera de gauche ou ne sera pas!" Nous sommes plusieurs à l'espérer.
En terminant je vous dis ceci: moi, je vise l'institution, le parti, ou un élu imputable. Une personne publique aussi. Jamais les Serge Charbonneau de ce monde. La prochaine fois que vous me parlez sur ce ton, je vous jure que je vous répliquerai avec tout l'humour décapant dont je suis capable.
Vous n'avez pas idée à quel point nous convergeons sur bien des points. Vraiment. Je ne suis pas un ennemi, tout au plus un adversaire.
Je vous ai fais bouger. Acceptez-le, et de grâce, soyez sans rancune.
Michel Gendron
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2009Monsieur Charbonneau, pendant des mois, pratiquement les seules interventions dans la Tribune libre et les commentaires prenant fait et cause pour Québec solidaire étaient signées Christian Montmarquette. Personne d’autre de ce parti n’ayant contredit nulle part les énoncés de ce dernier, nous sommes sans doute plusieurs à en avoir conclu, compte tenu également de son rayonnement dans ce parti, qu’il reflétait fidèlement la pensée de ce dernier, du moins quant à sa vision d’une indépendance conditionnelle à l’application d’un programme de gauche par un parti de gauche. Si ce n’est déjà fait, je vous invite à lire ses textes et ses commentaires, où vous constaterez également le ton et la manière quant au Parti québécois. Au vu de ces textes et des circonstances, la montée de lait de M. Gendron vous paraîtra peut-être moins délirante.