Dégradation continue des conditions de vie depuis trente ans

Tribune libre

En 1980, j'avais 20 ans. Je peux vous dire que depuis ce temps, je n'ai vu au Québec qu'une dégradation continuelle; et des conditions de vie des Québécois, et des infrastructures, et des services de santé etc...
À un certain moment, en santé, pour des considérations budgétaires, on a hésité à augmenter le nombre de médecins. Voyez l'échelle des priorités de nos décideurs politiques et économiques, ces types qui pourtant ont été formés par les plus prestigieuses institutions d'enseignement afin de diriger la société; eh bien ils mettent l'argent avant l'être humain.
Car toute cette dégradation ne serait pas survenue si dans l'échelle des valeurs sociales, l'être humain et ses besoins primaient sur l'argent. C'est à dire l'argent au service de l'humain et non le contraire.
Le quartier que j'habite est passé d'un quartier de classe moyenne à un quartier défavorisé. Les logements se sont délabrés.
Les usines qui autrefois faisaient vivre convenablement bien des familles sont fermées et ont été démolies.
N'est-il pas temps de voir arriver de nouveaux visages et du sang neuf dans le paysage politique? Et de nouvelles idées?
Car, en y pensant bien, il y a des types qui siègent dans les parlements depuis justement près de trente ans et qui sont réélus d'élection en élection. Donc ces types ont été là pendant toute la dégradation sociale des trente dernières années. Force est d'admettre qu'ils n'ont pas été tellement efficaces et qu'il est temps qu'ils cèdent leur place à d'autres qui pourraient ramener la prospérité au Québec.
Le regretté syndicaliste Michel Chartrand militait pour un revenu de citoyenneté universel afin que tous puissent vivre décemment et connaître leur part de bonheur en cette vie.
N'est-ce pas là une idée neuve que de nouveaux visages en politique pourraient mettre en oeuvre?


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 janvier 2012

    On doit se rappeler que l'on compare souvent pour les familles, *UN* salaire d'il y a 30 ans qui supportait une famille, à *DEUX* salaires d'aujourdhui. (J'ai vu un vieux video de Allan Greenspan qui affairmait l'intention[des elites] d'abaisser les salaires de la classe moyenne a un niveau équivalent aux pays du tiers monde).
    Le Québec était une province il y a 30 ans, et il y a des pays "independants" sur papier qui sont totalement colonisés, soumis à l'esclavage de dette et au dictas des multinationales qui profitent à une elite corrompue et colonisée (qui leur demande de travailler plus). Je suis en faveur de l'indédendance mais il ne faut pas brouiller les cartes. La dégradation n'est pas unique au Québec. Cette dégradation est le fruit de plusieurs facteurs dont *l'arnaque de la dette publique*, la relocalisation des industries/mondialisation/"libre marché", politique partonales, l'immigration sans egard a l'integration identitaire et economique, l'automatisation/déplacement technologique(bien en soit, mais en parti nefaste dans le systeme monnetaire actuel).
    Lorsque j'examine les causes fondementales, je conclue que l'humanité doit remplacer 3 reliques néfastes;
    1-le systeme monetaire(générateur d'une avalanche de conflit d'interet systémique, d'inegalité du pouvoir et d'abus),
    2-la Hierarchie de groupes(gouvernement, parti politique, agences, institutions, compagnies, forces armée, etc) au lieu de variantes de démocratie participative et ouverte,
    3- Manipulation d'information (Média mensonges, censure, secret d'etat, information corporatistes confidentielles, droit/brevets, convergence des medias[qui revet ala fois des elements de 1-monnaie et 2-hierarchie], propagande d'état et commerciale).

  • Luc Bertrand Répondre

    20 janvier 2012

    Cher Didier, il n'y a jamais de pur hasard, surtout dans un domaine aussi subjectif - et humain - que la politique. Tel le souque à la corde, lorsqu'une équipe avance, elle fait nécessairement reculer l'autre. Si elle recule, c'est parce qu'elle a commis une erreur ou parce que l'adversaire s'est montré plus fort qu'elle.
    La Révolution tranquille au Québec s'est arrêtée, selon moi, après l'élection du premier gouvernement péquiste le 15 novembre 1976. L'effervescence nationaliste du Québec a commencé à ralentir à mesure que les mesures les plus visibles de l'aliénation de la majorité francophone (langue, éducation, intégration des immigrants, symboles nationaux) ont été prises dès la première année de la prise du pouvoir. En posant délibérément un trait entre le "bon gouvernement" et la réalisation de l'indépendance - à plus forte raison en repoussant le référendum le plus loin possible - le gouvernement de René Lévesque a provoqué un allègement des tensions dans la société opprimée et le sentiment d'urgence de "libération nationale" (celle suscitée notamment par la visite du général De Gaulle en 1967) s'est amenuisé. Parallèlement, les campagnes de peur provoquées par l'adversaire d'alors (Pierre-Elliott Trudeau) assimilant le PQ au Front de libération du Québec (FLQ) et laissant présager un Québec chaotique au lendemain d'un OUI, ont confondu la moitié des Québécois croyant au progrès possible du français au sein du gouvernement fédéral suite aux politiques de bilinguisme et de multiculturalisme de Trudeau. Du côté de la minorité anglophone et des communautés ethniques francophobes - représentant alors 20% de la population - la question de la place du Québec au sein du Canada était réglée par principe: le Québec français a été conquis militairement en 1760, il n'est qu'une des 10 provinces du Canada et il a tous les pouvoirs nécessaires à la protection de sa différence.
    La défaite du OUI le 20 mai 1980 était on ne peut plus prévisible. D'un côté, un manque de conviction et une naïveté inconcevable; de l'autre, un sens politique des plus théâtrals, une concertation implacable et des moyens disproportionnés.
    Malgré la réélection en force du PQ l'année suivante, Trudeau et les provinces anglaises règlent le cas du Québec. Le Canada s'entend sur les grands principes pour répondre aux litiges soulevés depuis l'adoption du BNAA en 1867 et isole le Québec. Après la tentative de Brian Mulroney et de Robert Bourassa de réparer ce merdier entre 1985 et 1992, le Canada s'assume seul en dépis des récriminations du Québec depuis. Malheureusement pour Jacques Parizeau, le momentum favorable créé par les échecs de Meech et Charlottetown était déjà émoussé. Même en laissant Lucien Bouchard et Mario Dumont édulcolorer le projet de pays pour rallier davantage, les manoeuvres malhonnêtes et le financement occulte d'Ottawa ont suffi à faire dérailler le référendum de 1995.
    Contrairement aux années 1960-1970 où les luttes pour les droits humains et la décolonisation ont favorisé les grandes manifestations en faveur de notre indépendance, nous vivons une période de désenchantement, voire de déni ou de résignation, depuis le vol de 1995. Il faut dire qu'Ottawa, depuis 1993, a pris tous les moyens pour affaiblir le Québec (propagande pro-canadian, coupe des paiements de transfert, ingérence croissante dans les champs de compétence du Québec, accélération du processus de naturalisation des immigrants, etc.) alors que nos chefs "souverainistes" ont baissé les bras et repoussé aux calendes grecques tout référendum sur la souveraineté. L'initiative appartient clairement à l'ennemi d'Ottawa depuis 1996 et le Québec ne fait qu'encaisser les coups. La situation est pire depuis 2003 alors que Jean Charest se fait complice d'Ottawa en démantelant notre État québécois au profit des bâilleurs de fonds de son parti.
    C'est définitivement le contexte d'austérité qui a suivi la récession de 1982 et le manque de courage et de vision à long terme des chefs "souverainistes" face aux abus de pouvoir et des malversations d'Ottawa (PLC et PCC) qui expliquent, à mon sens, la démobilisation, l'écoeurement et le cynisme actuels de la population. J'ajouterais également que les médias (fédéralistes) ont joué un rôle important en occultant systématiquement la question nationale et en conditionnant l'opinion publique pour constater l'inefficacité du gouvernement québécois et en faire porter la responsabilité sur le personnel de l'administration publique et les syndicats. De là le climat de morosité générale et le glissement vers la droite de l'opinion publique qu'on observe depuis une trentaine d'années.
    Ce que les jeunes "citoyens du monde" que vous êtes doivent comprendre, c'est que nous ne pouvons rien changer dans ce qui se passe à l'échelle planétaire (libéralisation des marchés, développement durable, commerce équitable, pauvreté, droits humains, sécurité, rayonnement culturel, catastrophes naturelles, changements climatiques, guerres, etc.) si nous sommes absents de la scène mondiale. Pour avoir droit de parole et de coopération il nous faut être un PAYS. Actuellement, le Québec étant subordonné à l'État fédéral canadian, c'est la vision canadian qui prévaut en notre nom sur la scène internationale.
    Si nous étions souverains, il ne fait aucun doute que le Québec serait un chef de file dans l'application du Protocole de Kyoto, l'État palestinien aurait un allié de plus, l'aide à la reconstruction d'Haïti aurait été plus rapide et plus efficace, les droits des travailleurs des économies émergentes seraient mieux défendus, nous ne serions plus à la remorque de la politique étrangère américaine, notre contribution humanitaire serait davantage visible et reconnue et mettez-en.
    Enfin, concernant la place des jeunes et du renouvellement des défenseurs de notre liberté, je n'ai qu'une chose à vous dire: Foncez!
    C'est justement dans des périodes de vide politique et de désabusement collectif que nous avons besoin de voir émerger de nouveaux joueurs et de nouvelles idées. Dans le cas qui nous intéresse, je recommanderais aux nouveaux candidats en politique d'avoir des idéaux pour la société qu'il désire représenter et la capacité de les défendre. Pour les candidats indépendantistes, je considère qu'une bonne connaissance de notre histoire nationale, de notre système politique, une capacité de vulgarisation et d'excellentes relations interpersonnelles sont essentielles.
    Enfin, pour la question de la culture, de la langue et de notre similitude ou différence avec le Canada ou les États-Unis, votre opinion vaut autant que la mienne. L'attachement à sa langue, sa culture ou son pays est une question personnelle. Elle est reliée à votre vécu et vos propres idéaux pour la société. Pierre-Elliott Trudeau voulait un Canada respectant ses fondements et sa nature même auquel tous seraient fiers d'appartenir. Selon moi, il a péché par mépris de nos origines, d'une lecture biaisée de notre histoire nationale et par minimisation du facteur humain (émotions, irrationnalité, etc.) dans tout ce qui touche à la politique. Pierre Bourgault rêvait d'un pays reflétant l'héritage de nos ancêtres de la Nouvelle-France, qui apporterait une contribution positive à la paix et l'égalité des chances pour tous à l'échelle mondiale. Il a malheureusement été trahi par René Lévesque et son côté brouillon, ambigu, naïf et complexé. Les médias en ont fait un héros national en faisant projection de sa personnalité sur le peuple québécois.
    Personnellement, je ne suis pas plus maniaque de la langue française qu'il ne le faut, je n'ai rien contre la culture anglo-saxonne ou la différence apportée par les immigrants. Je suis indépendantiste parce qu'il y a trop des "nôtres" qui se laissent contaminer par l'information biaisée que véhicule les médias à la solde d'intérêts occultes qui cherchent systématiquement à oblitérer ce que nous sommes comme société qui a su survivre depuis plus de quatre siècles sur une terre hostile et inhospitalière. Et qui, malgré tout, apporte au mieux des moyens très limités qu'elle a un apport apprécié à la paix, la justice et l'égalité à travers le monde. Et qui doit affronter, en l'empire anglo-saxon cherchant à l'éradiquer, le même adversaire aux idéaux qu'il partage avec le reste du monde "libre".

  • Archives de Vigile Répondre

    20 janvier 2012

    Monsieur Potvin,
    Le multiculturalisme, c'est une conquête par un autre mot.
    Le but à moyen terme est d'affaiblir le sentiment national en créant une tour de Babel de toutes les nations.
    Car le grand capital a toujours été contre l'État nation; il est en faveur de l'État économique dans lequel ils décident de tout pour tous.
    Et ils sont contre les programmes sociaux; il faut que la classe ouvrière soit obligée selon eux d'accepter n'importe quel besogne ingrate dans le seul but de survivre.
    Si, comme on nous dit, c'est ça la liberté qu'apporte le système capitaliste, cette liberté ne vaut pas cher. Un revenu universel apporterait cette liberté des citoyens vis-à-vis les abus de l'aristocratie capitaliste de la finance et des affaires.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 janvier 2012

    Monsieur Jean,
    Rangez svp tous vos chiffres. Vous me faites penser aux propagandistes des médias mainstream.
    Même s'il n'y en avait qu'un seul qui vivait avec seulement 574$ par mois à l'aide sociale, ça serait un de trop.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 janvier 2012

    "Quand je me vois, je me désole.Quand je me compare, je me console"..
    2)" Le Québec est-il la région d'Amérique du Nord où le taux de pauvreté est le plus élevé ?
    Au contraire ! En 2006, 9 % de la population québécoise vivait dans des ménages dont le revenu disponible après impôts était inférieur à la moitié du revenu médian de la province. Ce taux de pauvreté relative de 9 % était le plus faible des provinces canadiennes. Aux États-Unis, il atteignait 17 %.
    3) Comment se compare le niveau de vie des Québécois ?
    En 2010, le Québec pouvait s'insé­rer au 16e rang du classement mondial établi par le Fonds monétaire international. Il précédait des pays comme l'Allemagne, l'Angleterre, la France, l'Italie et le Japon, mais était derrière la Norvège, les États-Unis, le reste du Canada, la Suisse, les Pays-Bas et l'Australie.
    2) Le Québec est-il la région d'Amérique du Nord où le taux de pauvreté est le plus élevé ?
    Au contraire ! En 2006, 9 % de la population québécoise vivait dans des ménages dont le revenu disponible après impôts était inférieur à la moitié du revenu médian de la province. Ce taux de pauvreté relative de 9 % était le plus faible des provinces canadiennes. Aux États-Unis, il atteignait 17 %.
    3) Comment se compare le niveau de vie des Québécois ?
    En 2010, le Québec pouvait s'insé­rer au 16e rang du classement mondial établi par le Fonds monétaire international. Il précédait des pays comme l'Allemagne, l'Angleterre, la France, l'Italie et le Japon, mais était derrière la Norvège, les États-Unis, le reste du Canada, la Suisse, les Pays-Bas et l'Australie.".
    http://www.lactualite.com/economie/pierre-fortin/9-questions-au-prof-fortin

  • Archives de Vigile Répondre

    20 janvier 2012

    Monsieur Didier,
    Même si M. Jean n'a pas tort quand il rappelle qu'il y a toujours plus de mesures sociales et de moins fortes disparités économiques au Québec que partout ailleurs en Amérique du Nord, vous avez parfaitement raison quand vous affirmez que nous avons régressé par rapport aux années soixante-dix. Ici comme ailleurs, le revenu du travail (salaires) stagne et même régresse par rapport au revenu du capital (dividendes). Le néolibéralisme fait un peu moins de ravages ici qu'ailleurs, mais il en fait encore trop, et il n'y a pas de quoi se péter les bretelles.
    Vous avez une certaine nostalgie des années soixante-dix. Cette nostalgie, je la comprends et je la partage. Sans idéaliser outre-mesure cette décennie-là, le souvenir que j'en garde, c'est celui de l'esprit qui l'animait. En ce temps-là, la volonté d'indépendance nationale se conjuguait davantage qu'aujourd'hui avec la soif de justice sociale et vice-versa. Nous sommes d'accord là-dessus.
    Mais là où nous différons d’avis, c’est sur l’ampleur de notre régression idéologique. Pour ma part, j'estime qu'au sein du mouvement indépendantiste autant que dans l'ensemble du Québec, l'esprit des années soixante-dix n'est pas totalement disparu. Il en subsiste de nombreuses braises un peu partout et ce n'est pas parce que les grands médias n'en parlent pas qu'elles n'existent pas.
    Par ailleurs, dans le premier paragraphe de votre réponse à Monsieur Bertrand, il m'a bien semblé que vous avez associé le multiculturalisme au chacun-pour-soi néolibéral. J'espère vous avoir bien lu. Et si tel est bien le cas, alors je vous remercie infiniment. Que ça fait donc du bien de lire quelqu'un de gauche dénoncer le multiculturalisme... exactement comme cela se faisait couramment dans les années soixante-dix !
    Ça fait du bien surtout après avoir lu le dernier article de Mathieu Bock-Côté reproduit sur Vigile, ce 19 janvier 2012. J'approuve tout naturellement Bock-Côté quand il nous invite à rompre avec le multiculturalisme, mais bordel qu'il me tombe sur les nerfs, celui-là, quand il insinue sans grande subtilité qu'on ne peut être contre le multiculturalisme que si, par ailleurs, on est pour Hayek et Friedman.
    C'est faux, cela, archi-faux ! Robert Laplante, de L'Action nationale, est social-démocrate, donc de gauche, et s'oppose au multiculturalisme. Pierre Dubuc, de l'Aut'Journal, est socialiste, donc de gauche, et s'oppose lui aussi au multiculturalisme. De même, la plupart sinon tous les rédacteurs du journal Le Québecois sont de gauche et dénoncent le multiculturalisme. Et il ne s'agit pas ici que de ces divers individus, mais aussi des courants qu'ils représentent et qui sont loin d'être négligeables.
    À l'inverse, et en dépit de quelques petites révérences électoralistes à la justice sociale, le PLQ de Charest, c'est bien l'un des bras politiques de la droite capitaliste, tout comme La Presse en est l'un des bras médiatiques. Y dénonce-t-on pour autant le multiculturalisme ? Bien au contraire, le PLQ et La Presse comptent parmi ses plus puissants promoteurs ! Et que penser d'un André Boisclair, chef éphémère du PQ, grand «soulageur» de capital et non moins grand disciple de la religion multiculturaliste...
    Ce n'est quand même pas qu'un hasard si, dans l'univers médiatique, la grande époque du multiculturalisme correspond précisément, depuis grosso modo trente ans, à celle du néolibéralisme. C'est que le multiculturalisme est à peu près à la culture ce que le néolibéralisme est à l'économie. Aussi se complètent-ils bien l'un l'autre et couchent-il fort bien ensemble.
    Le multiculturalisme, rappelons-le, ce n'est pas simplement le droit tout à fait légitime, pour tout immigré, de chérir sa culture d'origine, droit amplement garanti par le principe des libertés individuelles. Non, infiniment plus que cela, le multiculturalisme, c'est une politique en vertu de laquelle l'État national s'assigne le devoir d'assurer à chaque minorité issue de l'immigration le développement, ici même, de sa culture d'origine. Étant donné le nombre de ces minorités, des plus petites aux plus grosses, une telle politique apparaît d'emblée aussi chimérique que délirante. Et du coup, on voit bien que le multiculturalisme n'est au fond rien d'autre qu'une entreprise de balkanisation culturelle au service l’impérialisme anglo-américain et de son corollaire, le capitalisme néolibéral.
    Les capitalistes néolibéraux savent d'instinct qu'un peuple dont la culture nationale s'effrite et se dissout, en partie sous l'effet du multiculturalisme, constitue pour eux une proie beaucoup plus facile qu'un peuple dont l'unité culturelle favorise la solidarité sociale interne.
    Bon, je m'arrête ici, mon commentaire est déjà assez long comme cela. Je tenais simplement à vous remercier d'être, comme des milliers d'autres, j'en suis sûr, une sorte d'exemple vivant que Bock-Côté a plus que tort quand il laisse entendre que seule la gauche prône le multiculturalisme et que seule la droite s'y oppose. Rien n'est plus faux que ce mythe-là.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    19 janvier 2012

    Bon monsieur Jean,
    Vous allez finir par m'arracher un sourire à force d'essayer de contredire tout ce que je dis.
    Je veux simplement vous faire remarquer (et je suis certain que vous l'avez déjà lu quelque part dans l'un de mes commentaires sur Vigile) que l'aide sociale à 574$ par mois, ce n'est pas le Pérou.
    Ce montant ne peut pas faire vivre quelqu'un décemment au Québec et vous le savez. C'est pourquoi je suis d'accord avec le regretté Michel Chartrand qui proposait un revenu de citoyenneté universel afin que tous puissent vivre décemment au Québec.
    Et je vous suggère cet excellent article de monsieur Christian Montmarquette paru sur Vigile en décembre dernier:
    http://www.vigile.net/Contrer-la-pauvrete-est-le-role-de

  • Archives de Vigile Répondre

    19 janvier 2012

    M. Didier a écrit:"En 1980, j’avais 20 ans. Je peux vous dire que depuis ce temps, je n’ai vu au Québec qu’une dégradation continuelle ; et des conditions de vie des Québécois, et des infrastructures, et des services de santé etc..."...
    Mon commentaire:
    Ça, c'est un sophisme qui, paradoxalement, est véhiculé par la droite. Il faut faire une nuance: population en général et taux de pauvreté.En ajoutant que, en Amérique du Nord, le Québec est la société où il y a le plus de mesures sociales.
    J.F. Lisée écrit :"Bref, je résume: les ménages québécois sont plus endettés qu’avant. Mais comme ils sont plus riches qu’avant, au net, ils sont plus riches qu’avant"
    http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/endettement-avant-la-p...
    Et Lisée écrit:"99% des Québécois ont un niveau de vie supérieur à 99% des Américains – lorsqu’on retire de l’équation les super-super riches".
    http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/usa-comment-vont-les-super-riches/8405/#more-8405
    http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/niveau-de-vie-think-big-quebec-vs-usa/7282/
    http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/richesse-comparee-des-quebecois-un-grand-chagrin-pour-la-droite/8559/

  • Archives de Vigile Répondre

    19 janvier 2012

    Monsieur Cloutier,
    Je comprends ce que vous voulez dire. Dans le cadre politique et "démocratique" actuel, les politiciens se vendent aux plus offrants et je suis d'accord avec vous sur ce point. Et il se pourrait que même QS devienne un parti comme les autres après plusieurs années de pouvoir, c'est vrai.
    Il n'en demeure pas moins qu'il faudrait trouver un moyen pour limiter le temps que peut siéger un député, ce qui n'est pas le cas présentement parce qu'on a plein de politiciens de carrière qui ne finissent jamais par "décoller" de leur siège.
    Je me rappelle que vous aviez parlé dans un de vos articles de représentants politiques choisis au hasard comme par un tirage au sort.
    Je pense que ça serait une bonne idée parce que s'il y a un domaine où l'expérience semble être un handicap, c'est bien en politique.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 janvier 2012

    Monsieur Bertrand,
    L'un des problèmes, c'est que ceux qui ont connu une meilleure époque au Québec vieillissent, et les jeunes pensent que le Québec, c'est le chacun pour soi, le "au plus fort la poche", le multiculturalisme, et que les pauvres, eux, dans tout ça, ont la vie de misère qu'ils "méritent".
    Et ce "nouveau" Québec, il est pareil comme le reste du Canada, comme les États-Unis et comme tous les autres pays occidentaux d'ailleurs.
    Alors pourquoi pas une langue unique? Où est le problème? Je comprends un peu la jeune génération, dans le contexte d'aujourd'hui et n'ayant pas connu autre chose, de penser comme ils pensent.
    Quelquefois, j'ai la nostalgie en pensant à l'époque où on nous disait que les Québécois étaient désormais aussi instruits que n'importe quel autre peuple, qu'ils avaient des gens compétents dans tous les domaines et qu'il ne manquait que le pays.
    Maintenant, Legault nous dit qu'on a pas encore assez créé de richesse pour être souverain(c'est à dire que ses amis de l'élite capitaliste de la finance et des affaires ne s'en sont pas encore assez mis plein les poches).
    Et il n'y a plus de Pierre Bourgault, plus de Pierre Falardeau, plus de Michel Chartrand et plus de Gaston Miron ou de Félix Leclerc dans la jeune génération "mondialiste" et robotisée d'aujourd'hui.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 janvier 2012

    Vous êtes un homme intelligent et articulé, mais comment se fait-il que vous n'avez pas compris que ce n'est pas une question de "nouveaux visages" ou de nouveaux politiciens professionnels mais que c'est une question de système et que le temps est venu de remettre en question cette fausse démocratie qu'est la "démocratie" de représentation?
    Car, c'est cela qu'est la solution pour les citoyens : s'approprier le pouvoir décisionnel de la "res publica" au lieu de le confier à des représentants professionnels que l'on ne connaît guère, qui nous manipulent et finissent inévitablement par nous trahir un jour ou l'autre et se faire corrompre par les pouvoirs de l'argent, des privilèges, des honneurs, de la gloire et de la carrière.
    Jamais en 200 ans de cette prétendue démocratie, les pauvres n'ont été au pouvoir. Jamais.
    Que sera QS s'il devait prendre le pouvoir un jour? Que deviendront Françoise David ou Amir Khadir après 10-15 ans au pouvoir ou comme députés?
    Comment aurait-on imaginer un Parti socialiste dirigé par François Mitterand?
    Les partis politiques ont-ils fait leur temps? Doit-on réinventer la démocratie? Assurément.
    Pierre Cloutier

  • Luc Bertrand Répondre

    19 janvier 2012

    Cher Didier, vous venez d'illustrer on ne peut plus clairement et concrètement la futilité de la gouverne provinciale que nous impose Ottawa et à laquelle le Parti québécois n'a toujours pas renoncé, malgré deux échecs patents dans son histoire (1981-1985 et 1996-2003).
    Mis à part l'ampleur des malversations des lobbies divers avec le gouvernement au pouvoir, le PQ ne s'est guère démarqué des libéraux ou de l'Union nationale. Comment blâmer le cynisme et la démobilisation de la population envers la politique quand ceux qui ont prétendu les conduire à la liberté ont souvent tout aussi lâchement fait passer leurs intérêts personnels avant le bien commun et la cause qu'ils prétendaient défendre?
    Comme je le dis souvent aux trop rares lucides comme vous, il y a nécessairement un prix à payer pour tourner le dos (deux fois) à la liberté politique. Nos ennemis fédéralistes, non contents de faire échouer notre processus démocratique pour s'assumer en tant que peuple, se servent, eux, des ressources de l'État (le nôtre ET le leur) pour nous imposer leur domination et nous désinformer pour y adhérer. Si Bourassa, au moins, employait les fonds publics pour tenter de faire avancer le Québec dans le Canada, Jean Charest, lui, le fait pour nous affaiblir et en faire profiter la clique qui assure son élection.
    Au bout de la ligne, quand on tolère d'être aussi "généreux" envers les amis du régime, il ne reste plus assez d'argent pour régler de façon durable les "vrais problèmes" que vous venez d'énoncer (infrastructures qui s'écroulent, files d'attente interminables aux urgences, décrochage scolaire grave, professeurs "brûlés" et désabusés, personnel et fonctionnaires débordés, inspections insuffisantes, etc.). Pour nous endormir, on donne le micro à des Lucien Bouchard et autres Duhaime qui viennent nous dire que nous ne sommes pas productifs et qu'il faut se serrer la ceinture. Pendant que les "ti-namis" se graissent et que les "investisseurs" exploitent effrontément nos ressources naturelles et bénéficient de paradis fiscaux.
    Le lien entre ce que vous voyez et la nécessité de l'indépendance peut-il être plus clair?
    Votre perception de la situation critique dans laquelle nous sommes est tout à fait réaliste. Moi même, qui vis à Pointe-aux-Trembles - un soi-disant fief "indépendantiste" - et voyage tous les jours en métro et en autobus pour travailler, constate la même "béessisation" non seulement de Montréal, mais même de mon propre quartier qui était pourtant reconnu, dans les années 1980, comme une banlieue aisée et tranquille. Non seulement les "magasins à une piasse" et les brocanteurs ont remplacé des boutiques chic et des succursales de banque, mais on entend parler de plus en plus anglais - et même espagnol - dans les autobus, le métro, les magasins, etc. Aucun doute possible: le recul du français constaté dans les études sociolinguistiques dans L'Action nationale se vit à chaque jour dans mon patelin.
    Et je ne parle même pas de la ville où je travaille (Verdun) ou celle que j'ai fui (LaSalle) qui sont depuis longtemps des minis-Toronto. Le désenclavement de Rivière-des-Prairies et d'Anjou par le prolongement du boulevard Henri-Bourassa n'a pas eu que des retombées économiques. Les groupes ethniques qui y habitent (Italiens, Espagnols, Chinois, Coréens, Noirs anglophones) s'installent de plus en plus "chez nous".
    Inutile de dire que la bulle d'air péquiste de l'Est de Montréal ratatine comme peau de chagrin. La carte de Montréal sera bientôt complètement rouge, comme l'eau glacée a fini irrémédiablement par engloutir le Titanic.
    C'est vraiment de valeur que trop peu de gens des autres régions administratives du Québec sous-estiment cette réalité à cause de la complaisance des gouvernements et la désinformation médiatique. Il y a bien des circuits d'autobus qui gagneraient à être connus par les souverainistes mous. Ceux qui, selon Jean-Pierre Bélisle (http://www.vigile.net/Pourquoi-le-Parti-independantiste), ne sont pas des "radicaux".