CAQ et QS: même chose par rapport à la souveraineté mais perçu différemment

Tribune libre

On reproche souvent à Québec solidaire de n'avoir pas comme toute première priorité la souveraineté du Québec.
QS dit simplement qu'il attache autant d'importance à la justice socio-économique qu'à la souveraineté.
Si ce reproche adressé à QS éloigne certains électeurs souverainistes de ce parti, ce handicap de ne pas mettre la souveraineté au premier plan ne nuit pourtant pas à la CAQ qui, sondage après sondage, va gruger le vote du parti québécois.
C'est à se demander pourquoi ce qui importe avec QS n'importe pas avec la CAQ. Ainsi la CAQ peut remettre le projet de souveraineté aux calendes grecques et faire quand même le plein de votes souverainistes.
QS dit que la justice sociale et la lutte à la pauvreté doivent être des priorités. La CAQ dit que le Québec n'est pas prêt pour la souveraineté parce qu'il se doit de créer davantage de richesses (c'est à dire emplir encore davantage les poches de l'élite capitaliste).
QS dit que cette élite capitaliste ne contribue pas assez en terme d'impôts et qu'une juste contribution de leur part créerait déjà les conditions pour l'amélioration tant souhaitée des programmes sociaux comme par exemple l'instauration d'un revenu minimum garanti ou revenu universel assurant une juste redistribution de la richesse collective.
En effet, comme disait le regretté syndicaliste Michel Chartrand, les riches élites capitalistes n'ont pas fait leur argent tout seul.
Le mystère réside dans le fait qu'une majorité de souverainistes québécois croient davantage le discours de la CAQ concernant les finances publiques que celui de QS. Cela a peut-être aussi à voir avec ce que disait déjà le distingué professeur Léo-Paul Lauzon à propos du culte que les Québécois vouent au monde capitaliste de la finance et des affaires.


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17 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2012

    Eh bien, s’il en est ainsi monsieur Jean, je l’admets, je suis à gogauche comme vous dites.
    Pour moi, effectivement, une vie décente pour tous et un Québec sans pauvreté passent avant la souveraineté.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2012

    @Didier qui a écrit:" et vous pensez que la souveraineté avec le PQ apportera la justice socio-économique ?."
    Mon commentaire:
    Vous ne semblez pas comprendre qu'un parti politique ne détient pas le pouvoir ad vitam aeternam. Les partis politiques passent au pouvoir, les uns après les autres, et les orientations sociales et économiques évoluent....avec le temps.
    Vous jouez 2 tableaux en même temps. Votre priorité est la gogauche.,.mais, alors,, que faites-vous sur ce forum? Vous seriez plus à l'aise avec vos frères npdistes...fédéralistes.
    Votre objectif de justice sociale a-t-il plus de chances d'être atteint dans le statu quo avec QS et NPD ou avec la souveraineté et la récupération de toutes nos taxes et de tous nos impôts?
    Votre discours est ambigu, confus!!D'autre part, je vous ferai remarquer que plusieurs mesures sociales dont bénéficient les Québécois ont été créées sous le PQ..

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2012

    Monsieur Didier,
    Ne me mettez pas trop dans le même sac que Monsieur Jean. Je suis d'accord avec lui pour dire que l'indépendance est LA priorité, notamment, parce que tant qu'elle ne sera pas faite, nous aurons beau imaginer les meilleures politiques qui soient pour combattre l'injustice sociale, nous ne disposerons pas de toutes les ressources nécessaires, en particulier les ressources fiscales, pour les mettre en oeuvre. Il y a des limites à ce que peut faire une simple province, surtout au sein d'un État fédéral qui, sur le plan social, se démarque peut-être un petit peu des États-Unis, mais pas tant que cela.
    Là où je suis en désaccord avec M. Jean, c'est sur l'idée selon laquelle les indépendantistes devraient planer très haut au-dessus du débat gauche-droite, se montrer neutres. C'est impossible et c'est même mal avisé. Je ne prétends pas posséder la science infuse en matière politique. Mais, il me semble que, quand on fait de la politique, et surtout quand on a pour mission de mener une nation colonisée à son indépendance, il faut sympathiser avec ses compatriotes et s'engager à combattre toutes les injustices qu'ils subissent, les injustices linguistiques, bien sûr, les injustices politiques, cela va de soi, mais aussi, mais aussi les injustices économiques et sociales.
    Face au capitalisme néolibéral qui accroît plus que jamais l'écart entre riches et pauvres, face à ce même capitalisme néolibéral qui est en train de détruire la classe moyenne alors que c'est en bonne partie sur elle que toute nation assoit sa cohésion interne, non, il n'y a pas moyen de rester neutre. On est contre ou on est pour. Se dire ni pour ni contre, c'est surtout laisser entendre qu'on n'est pas contre. Ce n'est peut-être pas du tout ce qu'on veut laisser entendre, mais c'est ainsi perçu.
    Présentement, à Québec, une compagnie, White Birch, a fermé ses portes pour une période indéterminée, jetant ainsi 600 employés au chômage. Pourquoi ? Parce que ces mêmes employés ne sont guère disposés à accepter une baisse sauvage de leurs salaires et un ratatinement non moins sauvage de leur régime de retraite. On les comprend. Le carnet de commandes de l'entreprise est plein et, pour les trois premiers mois de 2011, son président, Christopher Brant, s'est lui-même versé des émoluments de 5,8 millions. Aujourd'hui, l'entreprise menace même de prendre la clé des champs, de telle sorte que les employés pourraient perdre tout leur fond de pension.
    Ce n'est évidemment pas la seule histoire du genre. Des conflits comme celui-là, il y en a de plus en plus. Et il faudrait que les indépendantistes, qui se battent sur le terrain politique, n'aient rien à dire là-dessus, sous prétexte de neutralité eu égard à la droite et à la gauche ?
    C'est tout simplement irréaliste. Quand des compatriotes subissent une injustice, qu'elle soit linguistique, politique ou économique, il faut prendre leur défense. Et quand on prend leur défense, on n'a peut-être pas besoin de crier très fort qu'on est de gauche, mais on l'est et c'est très bien ainsi. Peut-être en partie sous la pression de QS, le PQ a au moins eu, dans cette affaire, l'élémentaire bon sens de dénoncer l'attitude du président de White Birch.
    Ici comme ailleurs, l'injustice sociale, c'est la majorité de la population qui la subit et c'est une petite minorité qui la commet. L'intérêt des indépendantistes est donc d'être sympathiques à la majorité bien davantage qu'à la minorité.
    Et c'est aussi une question de principe. On ne peut pas d'un côté demander à nos compatriotes de se tenir debout devant le colonisateur et, de l'autre côté, leur dire de se coucher devant le capital. La contradiction ne tarde pas à éclater et ça vous mine vite une crédibilité.
    Quand on lit le Rapport Durham, on sent tout le mépris d'un colonialiste britannique pour un peuple que le sort a durement frappé. Durham parle de ces Canadiens (notre nom à l'époque) comme d'êtres inférieurs, sans histoire ni littérature, des êtres à peine civilisés, sans rien de ce qui fait la grandeur des Britanniques, leurs lumières, leur ingéniosité, leur sens des affaires, bref leur génie. Surtout, précise-t-il, insiste-t-il même, cette infériorité leur est intrinsèque, elle n'a pas de cause historique, non, elle est due, à le croire, à leur mentalité même et à rien d'autre.
    Ce mépris d'un colonisateur pour des colonisés ne ressemble-t-il pas diablement à celui des riches pour les pauvres, à celui des rapaces qui concentrent la richesse entre leurs mains pour la masse de ceux qui doivent se débrouiller avec les miettes ? En tout cas, il s'exprime presque dans les mêmes termes.
    Voilà pourquoi, M. Didier, contrairement à M. Jean, je suis loin, très loin de dissocier la lutte pour l'indépendance nationale de celle pour la justice sociale, bien que, oui, je sois d'accord avec lui pour dire qu'il faut d'abord faire l'indépendance.
    Je suis socialiste, pas communiste. Je n'ai donc pas d'admiration particulière pour Mao Tsé-toung. Voulait-il vraiment la justice sociale ? J'en doute. En tout cas, pour lui, disait-il, elle était synonyme de communisme. Mais, peu importe ici la conception assez spéciale qu'il en avait, la justice sociale, a-t-il conclu un jour, commandait d'abord et avant tout... la fin de l'occupation japonaise. Au moins là-dessus, il avait incontestablement raison.
    Vous voyez ce que je veux dire ?
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2012

    Messieurs Jean et Potvin,
    Je crois que je viens de vous comprendre. Vous seriez d'accord avec un gouvernement de Québec solidaire une fois l'indépendance gagnée, de préférence avec le PQ.
    Alors je souhaite de tout coeur que cette souveraineté advienne si c'est le seul moyen d'obtenir un jour la fin de la pauvreté au Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2012

    "Et je voterai PQ !"
    Monsieur Jean,
    Justement, vous voterez PQ... et vous pensez que la souveraineté avec le PQ apportera la justice socio-économique?
    Le PQ a fait plusieurs mandats au pouvoir et n'a pas "évolué" comme vous dites pendant les années de pouvoir. Le PQ n'a jamais amélioré le sort des classes défavorisées.
    Advenant la souveraineté, il ne le fera pas davantage.
    Ce sont les antécédents en matière de justice sociale du PQ qui m'éloignent de ce parti et qui ont éloigné de ce parti plusieurs solidaires.
    Ceci dit, je respecte votre opinion et j'espère comme vous que le PQ, si jamais il prend le pouvoir et fait la souveraineté, évoluera pour nous amener la justice socio-économique ainsi qu'une vie décente pour tous au Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2012

    Monsieur Didier,
    Que le PQ, surtout depuis Lucien Bouchard, ait trop cherché à séduire la droite néolibérale, c'est un fait, et je le déplore au moins autant que vous. Cette dérive est une erreur et la plus belle preuve en est le règne même de Bouchard. Celui-ci a mené presque à la lettre la politique d'austérité voulue par le monde des affaires. Pour cela, il a reçu de ces milieux une pluie, que dis-je, un torrent, que dis-je, un déluge d'éloges, de louanges et de félicitations. Cela a-t-il rendu les milieux d'affaires ne serait-ce qu'un tout petit peu plus favorables à l'indépendance du Québec ? Pas du tout ! Pas un instant ! Pas une miette !
    Là-dessus, je crois, Monsieur Didier, que nous nous entendons parfaitement.
    Ce sur quoi j'essaie d'attirer votre attention, Monsieur Didier, c'est que le mouvement indépendantiste, ce n'est quand même pas que le PQ, et encore moins le PQ depuis Bouchard. Et quand on le regarde dans son ensemble, le mouvement indépendantiste a avec la gauche beaucoup plus d'atomes crochus que toute la nébuleuse fédéraliste.
    Mais revenons au cas du PQ. Bien sûr, le PQ a trop dérivé à droite, d'où l'émergence bien compréhensible de QS. À cet égard, il y a lieu d'espérer que cette émergence de QS finisse par déclencher, au sein du PQ, une salutaire prise de conscience. Pierre Dubuc, de «L'Aut'Journal», mais aussi du SPQ Libre, se démène beaucoup à cette fin, sans grand succès jusqu'ici, je vous l'accorde, mais il ne désespère pas encore.
    Cela dit, le PQ, qui fut déjà social-démocrate et même membre en règle de l'Internationale socialiste, le PQ, dis-je, a dérivé à droite ni plus ni moins que la plupart des partis sociaux-démocrates ou socialistes en Occident. Qu'en est-il, depuis dix, vingt ou trente ans du Parti socialiste français, du Parti socialiste espagnol, du Parti socialiste grec, du parti travailliste britannique et de bien d'autres ? Tous ont succombé aux sirènes du néolibéralisme et ont mené des politiques économiques à peu près identiques à celles de leurs adversaires de droite. Sur ce plan, direz-vous, le PQ ne vaut pas mieux. Certes. Mais on pourrait aussi vous rétorquer qu'il n'est pas pire non plus.
    Je ne vous dis pas cela par souci de prendre la défense du PQ, parti contre lequel j'ai une sérieuse réserve de griefs. Je vous le dis simplement pour placer les choses dans une juste perspective.
    La mission première du PQ, c'était de mener notre peuple à l'indépendance. Est-il encore fidèle à cette mission ? Cela reste à voir. De leur côté, des gens prétendent que QS peut prendre la relève. Quand on examine le rapport des forces sur le terrain, cela semble loin d'être sûr, pour dire le moins. Aussi pourriez-vous comprendre l'hésitation ou même le refus de la majeure partie des indépendantistes à sauter dans le petit train de QS, et d'autant plus que QS, notamment par son alliance de fait avec le NPD, semble vouloir entretenir l'illusion d'une social-démocratie possible sans même l'indépendance.
    Or, si une chose est sûre, c'est que, tant qu'il demeurera dans le régime fédéral, le Québec sera un endroit où tous les Desmarais de ce monde auront le gouvernement provincial à leurs pieds, pour ne pas dire sous leur botte. Et après l'indépendance ? Oh ! là, et là seulement, il n'en tiendra plus qu'à nous qu'il en soit autrement.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2012

    @ M. Didier
    Que diable, vous n'avez pas compris! Je suis indépendantiste
    d'abord et avant tout!
    Et je voterai PQ!Pour une dernière fois, vous n'êtes pas indépendantiste...tout comme vos copains npdistes!
    Votre priorité, c'est la gogauche! Au fait, il y aura un référendum, en Écosse, sur un projet d'indépendance. L'Écosse a-t-elle attendu d'être à gogauche? Ben non, voyons donc! Comme les 193 nations à l'ONU.
    Et l'orientation sociale d'un pays évolue avec les partis qui prennent le pouvoir.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2012

    Monsieur Potvin,
    Si Québec solidaire a vu le jour, c'est que le PQ a démontré qu'il était autant prêt que les libéraux à servir en premier lieu les intérêts du riche monde capitaliste de la finance et des affaires plutôt que les intérêts des citoyens ordinaires.
    Ainsi, sous les gouvernements péquistes, les classes socio-économiques les plus défavorisés n'ont pas vu arriver la justice socio-économique ni aucune mesure concrète en ce sens.
    De dire que les indépendantistes sont plus enclins à la justice socio-économique reste à prouver.
    Dans ce contexte, QS fait bien de dire clairement qu'il propose des mesures concrètes en faveur de plus de justice socio-économique car de dire seulement qu'on est souverainiste ne semble pas être garant de justice socio-économique comme les gouvernements péquistes qu'on a eu au Québec nous l'ont démontré.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2012

    Monsieur Jean,
    Si votre souverainisme est celui de François Legault, je me demande en quoi il est plus valable que le souverainisme de Québec solidaire.
    Et si vous croyez que François Legault est un véritable souverainiste, vous êtes plus naïf que je le crois... ou de mauvaise foi.
    Si Legault ne veut discuter de la souveraineté que dans dix ans, c'est qu'il ne veut pas en discuter du tout.
    La CAQ est encore un truc de l'élite capitaliste des affaires et de la finance pour retarder la souveraineté afin qu'elle n'advienne jamais.
    Cette élite sait que dans dix ans, avec l'apport toujours plus grand de l'immigration gagnée à l'anglicisation et au fédéralisme, la souveraineté ne sera plus d'actualité.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2012

    @Didier A propos "de la haine des pauvres"...
    Vous déplacez malicieusement le débat.Personne est contre la vertu.
    Avant de faire quoique ce soit, vous devez choisir le régime politique sous lequel vous voulez atteindre vos objectifs sociaux.
    Vous, M. Didier et vos copains npdistes, avez choisi le statu quo: le fédéralisme pcq vous ne prendrez JAMAIS le pouvoir.Quant au NPD c'est le parti le plus fédéraliste à Ottawa.
    Moi, j'ai des objectifs sociaux que je veux atteindre en rapatriant toutes nos taxes et impôts=SOUVERAINETÉ!
    Je regrette, M. Didier, vous êtes indirectement un fédéraliste..mais ça vous gêne de l'admettre, surtout sur ce forum. Vous divisez le vote souverainiste avec un discours fallacieux.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2012

    Monsieur Didier,
    Je vous ai approuvé sans réserves quand vous disiez que certains indépendantistes posaient des conditions moins sévères à des partis comme la CAQ ou l'ADQ qu'à QS. Je suis toujours d'accord avec vous là-dessus parce que c'est la simple vérité.
    Là où je crois toutefois que vous vous trompez, c'est lorsque, peut-être quelque peu déprimé sous le coup de certaines critiques, vous semblez voir l'ensemble des indépendantistes plus à droite qu'ils ne le sont dans les faits.
    Rassurez-vous. Le mouvement indépendantiste contemporain n'existe pas que depuis l'accession de Lucien Bouchard au poste de premier ministre en 1996. Comme vous le savez sûrement, il existe depuis la fin des années cinquante et, avant le PQ, son plus important fer de lance fut le RIN, dont le programme était, à l'époque, le plus à gauche de toute de toute notre histoire jusque-là. Une revue indépendantiste d'analyse et de combat a marqué cette période, «Parti pris», dont les principaux collaborateurs se réclamaient du marxisme, peut-être même un peu trop parfois.
    Encore aujourd'hui, de quoi a l'air le paysage ? Du côté indépendantiste, on a surtout des publications qui penchent à gauche. La revue «L'Action nationale» est certes assez éclectique, c'est vrai, mais son directeur, Robert Laplante, y rend la gauche assez prépondérante. Il faut savoir que M. Laplante est aussi le directeur l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), lequel est aussi hostile au néolibéralisme que l'IEDM lui est favorable, ce qui n'est pas peu dire.
    Il y a également «L'Aut'Journal». Son directeur, Pierre Dubuc, est un fervent indépendantiste dont les convictions socialistes ne font pas le moindre doute. Jusqu'à sa mort, Michel Chartrand, que vous admirez à juste titre, a chapeauté l'association des amis de «L'Aut'Journal» dont il endossait la ligne à la fois indépendantiste et socialiste.
    Sur Internet, il y a beaucoup de sites que je ne connais pas tous très bien. Mais, outre Vigile, l'un des plus importants est certainement celui du RRQ ou, si l'on veut, du journal «Le Québecois». Avec Bernard Desgagné parmi ses principaux rédacteurs, on peut présumer qu'il ne plaît guère à des «lucides» comme le fédéraliste André Pratte ou le très patient indépendantiste Joseph Facal !
    Du côté fédéraliste, je ne vois vraiment pas grand-chose d'aussi à gauche. «La Presse» à Power Corporation de Desmarais ? Ouais... La «Gâzette» ? Hum... Le «Suburban» ? Oh ! Oh !...
    Quant aux partis politiques, ce n'est guère différent. Peut-être trop à droite à notre goût, le PQ a quand même encore des croûtes à manger pour battre le PLQ, l'ADQ ou la CAQ sur ce terrain. À Ottawa, dira-t-on, il y a le NPD. Bof ! Fruit de circonstances très particulières, son récent et relatif succès risque bien d'être éphémère. Il y a surtout le Parti conservateur de Harper. Celui-là est bien en selle et, s'il se faisait battre à court terme, ce ne serait sûrement pas sur sa droite, mais à plus long terme, qui sait ! Par rapport à lui, le Parti libéral a peut-être l'air «de gauche», mais c'est surtout là un exemple flagrant d'inflation verbale. Dans son histoire récente, ce parti a eu au moins quatre chefs investis d'abord et avant tout par Paul Desmarais (encore lui !), j'ai nommé Trudeau, Chrétien, Martin et maintenant Rae. Quand on doit sa place à Desmarais, se prétendre de gauche, c'est rire du monde et pas à peu près !
    Alors, encore aujourd'hui, malgré toutes les manigances de Lucien Bouchard pour l'ostraciser, la gauche, pour l'essentiel, conjugue mieux avec les indépendantistes qu'avec les fédéralistes. Cela tient surtout à des raisons profondes. Je le rappelle, indépendantistes et socialistes se dressent, les uns comme les autres, contre un système de domination, le colonialisme dans un cas, le capitalisme dans l'autre. Ça crée quelque chose comme une longueur d'ondes commune.
    Et comme notre monde de fous n'est quand même pas totalement dépourvu de logique, il se trouve que, dans l'histoire, le colonialisme et le capitalisme ont eu beaucoup plus tendance à s'épauler qu'à s'exclure. C'est aussi vrai chez nous qu'ailleurs. En 1980 comme en 1995, c'est à coup de millions que les grosses corporations, capitalistes il va sans dire, ont financé le camp du Non. C'est plus que significatif. L'Argent est fédéraliste. Et plus il est sale, plus il est fédéraliste !
    Enfin, quant au culte que notre peuple vouerait aux gens d'affaires, j'ignore où vous avez pêché cela, Monsieur Didier. Léo-Paul Lauzon, je présume, ironisait. Si nous ne sommes certes pas immunisés à 100% contre l'appât du gain, nous y succombons quand même bien moins que d'autres. À l'IEDM, il s'en trouve encore pour reprocher à l'Église catholique de nous avoir rendus par trop allergiques à l'argent, aux affaires, au profit. Voilà sûrement une contribution dont nous devons au contraire lui être profondément reconnaissants. Là encore, Monsieur Didier, rassurez-vous, même s'il convient de rester vigilants, le Québec n'est ni l'Alberta ni le Texas et ce n'est pas demain la veille qu'il en partagera la mentalité ultra-calviniste propre au «Babbitt» du romancier Sinclair Lewis.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2012

    Là-dessus, M. Didier, vous visez très juste !
    Qu'il s'agisse de la CAQ ou naguère de l'ADQ, on en connaît plusieurs de ces belles âmes qui, soucieuses non sans raison de placer l'indépendance au-dessus des notions de gauche et de droite, ne reprochent guère à ces partis-là le fait pourtant indéniable qu'eux aussi, comme QS, ont bien d'autres priorités que l'indépendance.
    Autant sinon plus qu'une complaisance envers la droite faut-il y voir une sorte d'hommage à la gauche social-démocrate ou socialiste. Au sein du mouvement indépendantiste, en effet, peut-être sait-on d'instinct que les militants et les électeurs issus de cette mouvance sont ceux dont l'apport est le plus précieux et dont, par conséquent, la perte est aussi la plus coûteuse.
    C'est assez normal, au fond. Lutter pour l'indépendance ou pour la justice sociale, c'est toujours lutter contre une domination, dans un cas celle du colonisateur, dans l'autre celle du capital.
    Alors faut-il tant s'étonner que ceux qui s'accommodent de la domination du capital finissent assez souvent par s'accommoder aussi de celle du colonisateur, et vice-versa ?
    Ceci dit, je n'en reste pas moins fidèle à ma conviction. Même faite, évuentalité très peu probable, par des ennemis de la justice sociale, l'indépendance nationale, ça ne se refuse pas. Mais, bien évidemment, il est infiniment plus probable qu'elle advienne si ses porte-parole souscrivent à des objectifs de justice sociale au lieu de prêcher la soumission aux lois du marché.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2012

    Il est triste de constater que cette haine des pauvres est autant présente chez les souverainistes que chez les fédéralistes et que toute initiative politique prioritaire en faveur des classes défavorisées se heurte inévitablement à un mur d'hostilité.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2012

    Madame Grogières,
    Si vous viviez à l'aide sociale à 574$ par mois, vous seriez peut-être à gauche avant d'être souverainiste.
    Quand les besoins de base ne sont pas comblés, il est impossible de penser à quoique ce soit d'autre.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2012

    Peut-être en effet.
    Pour ma part, je ne voterai ni CAQ ni QS. Je ne suis pas en admiration devant le monde financier, et je suis avant tout indépendantiste. De gauche ensuite.
    C'est donc ON qui répond davantage à mes aspirations.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2012

    Ne tirez pas trop vite vos conclusions.
    Si Pauline dégage et qu'elle est remplacée par un(e) leader plus crédible et plus populaire, rien n'est encore joué et il n'est pas dit que Legault aurait la partie facile, comme l'a démontré un récent sondage où Gilles Duceppe battrait Legault.
    Mais il faut d'abord qu'elle dégage et cela ce n'est pas une mince affaire, car cela fait 30 ans qu'elle se prépare pour être la 1ere première ministre de la province de Québec.
    Si un nouveau chef prend la relève et qu'il entreprend sérieusement des pourparlers avec les autres formations souverainistes, il pourrait y avoir des surprises.
    Mais, actuellement, c'est la présence de Pauline Marois qui bloque tout et qui laisse la voie libre à Legault.
    Legault peut aller chercher beaucoup de votes au PLQ et faire passer le PQ entre les 2. Mais à la condition que Pauline dégage. On n'y échappe pas.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2012

    Vous faites erreur.La CAQ dit:"Oublions ce dossier pendant 10 ans"..
    Quant à QS, il est évident que vous ne prendrez jamais le pouvoir. Donc, vous êtes condamné à accepter le fédéralisme tout le temps.....comme vos copains ndpistes.
    Je pense que QS manque de courage et qu'il entretient sciemment un double langage et la confusion.
    Les peuples qui ont acquis leur souveraineté n'ont pas commencé par être à gauche ou à droite: ILS ONT COMMENCÉ PAR ETRE !!! De plus, les gouvernements, au fil des ans, évoluent....! Est-ce que la France est toujours à gauche ou à droite? Voyons donc!
    Personnellement, en tout respect, je trouve que QS trompe mla population.