Débattre dans la dignité!

Remettre à la une le rêve de René Lévesque

Tribune libre


Après que les avocats et les témoins se soient affrontés pendant plusieurs rounds dans l’arène de la commission Bastarache à forts coups de crochets de gauche et de droite sans oublier les coups en bas la ceinture, le juge Bastarache déposera bientôt son rapport sur la commission d’enquête sur la nomination des juges. Mon petit doigt me dit que l’éléphant blanc accouchera d’un œuf de mouche. L’arbitre statuera probablement en faveur d’un verdict nul entre les deux principaux opposants, soit Mm Charest et Bellemare, et accordera tout au plus une punition de cinq minutes à Jean Charest pour inconduite!
Pourtant, dans une autre contrée plus clémente, les députés désignés pour siéger à la commission parlementaire sur le «mourir dans la dignité» continuent d’entendre respectueusement les témoignages de citoyens engagés dans le monde médical ou impliqués personnellement dans des conditions physiques et psychologiques difficilement viables.
À mon avis, ces deux démarches, quoique paradoxales en apparence, reflètent inévitablement l’image d’un peuple qui a hérité d’une tradition ancestrale de défricheurs honnêtes dont la persévérance n’a d’égales que sa fierté et sa droiture!
En cette période de nébulosité morbide qui s’abat sur la classe politique du Québec et qui porte sérieusement ombrage à la fierté de la société québécoise dans son ensemble, j’ose espérer que nous tous, Québécois et Québécoises, sauront nous montrer dignes de nos origines et nous maintenir solidaires de nos courageux ancêtres, contribuant de la sorte à léguer à notre jeunesse l’héritage d’un peuple fier de sa descendance et perpétuellement droit devant les débats qui s’offrent à nous!
***
Le mouvement citoyen national du Québec, parrainé par le député de Québec Solidaire, Amir Khadir, et réclamant la démission de Jean Charest, tiendra une manifestation devant l’Assemblée Nationale le 19 février. Par la voie du porte-parole des élus péquistes, Éric Gamache, aucun député péquiste ne participera au rassemblement de protestation, préférant apporter son appui au Carnaval de Québec. De quoi donner du plomb dans l’aile aux organisateurs de cette manifestation ! Pourtant, on se souvient que Mme Marois a participé à la Marche Bleue militant « pour » le retour des Nordiques dans la Vieille Capitale !
Si on regarde maintenant les raisons « contre » lesquelles les manifestants se rassembleront le 19 février, on se rend compte que leurs doléances, tous azimuts, passent de la mise sur pied d’une commission d’enquête publique sur les liens entre le financement des partis politiques et l’octroi des contrats gouvernementaux, à l’application d’un moratoire sur les gaz de schiste, en passant par le réécriture du budget de Raymond Bachand. Néanmoins, au lendemain d’un tel déploiement d’énergie, gageons que Jean Charest sera toujours au pouvoir et que Pauline Marois maintiendra encore le cap sur son plan de gouvernance ! Imaginons maintenant un autre scénario…
Un mouvement se crée autour de l’idée de manifester « pour » le retour de l’option souverainiste en première priorité du Parti Québécois ! Les élus péquistes feraient-ils partie des manifestants ? Et vous ? Quant à moi, j’en ferai partie parce que j’aurais le goût de remettre à la une le rêve de René Lévesque !

Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2011

    Une manifestation POUR le retour de la souveraineté parmi les objectifs du PQ. Voilà bien une bonne idée. Le problème, c'est que le PQ ne devrait pas avoir besoin d'une manifestation pour lui rappeler le rôle qu'elle s'est elle-même donné.
    Croyez-vous que les députés du PQ appuieraient une telle manifestation?
    À quelque part, j'en doute, à la lumière des événements récents. Mais la démarche en elle-même pourrait être très instructive!