Débat sur la convergence nationale

Tribune libre

L’élection de Pierre Curzi à la présidence du Nouveau Mouvement pour le Québec remet le NMQ bien en selle et relance de facto le débat sur la convergence nationale et les élections primaires souverainistes, deux dossiers qui étaient chers à son fondateur, Jocelyn Desjardins.
À mon sens, un débat qui risque de mourir dans l’œuf tant et aussi longtemps que les militants souverainistes, de tous partis confondus, ne se seront pas assis autour d’une table pour discuter idéologie avant stratégie.
En effet, il ne faut pas jouer à l’autruche, l’origine de l’idée de la convergence nationale émerge de la division du vote souverainiste amenée par l’arrivée de nouveaux partis, à savoir Québec solidaire et Option nationale. Pour QS, le PQ incarne la dérive néo-libérale, pour ON, la démission nationale. Conséquemment, toute forme de coalition, dans l’état des choses, semble absolument impossible.
QS réussit à rassembler des militants issus du milieu communautaire et d’autres d’anciens partis d’extrême gauche. ON attire une certaine jeunesse idéaliste et dynamique, indépendantiste de gauche, des groupes que le PQ s’est aliénés à force d’exercer le pouvoir, de perdre des référendums, et surtout de se conduire comme un authentique vieux parti.
Il m’apparaît évident que ce qui accentue la division au sein du mouvement souverainiste est le choix du gouvernement de mettre de côté toutes actions politiques concrètes visant à faire avancer l’option, celle-là même qu’ont en commun ces trois partis. La stratégie de la gouvernance dite souverainiste du PQ-Marois rend impossible toute alliance effective d’une «famille» souverainiste de plus en plus éclatée. Sans cet objectif partagé dans l’action politique, une coalition véritable perd toute motivation. Inévitablement, dans un tel contexte, les intérêts particuliers de chaque parti détermineront la suite des choses.
En conclusion, le NMQ de Pierre Curzi doit replacer le débat de la nécessaire convergence nationale sur les rails de l’idéologie souverainiste au lieu de le maintenir contre vents et marées dans les méandres tortueux et pernicieux de la stratégie axée sur la division du vote souverainiste. En réalité, replacer les bœufs devant la charrue…sinon, le mouvement souverainiste est condamné à la division !

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Luc Bertrand Répondre

    10 septembre 2013

    Bonjour monsieur Marineau,
    Comme je viens d'écrire personnellement à Paul Cliche, je crains que le PQ ne se prépare à nouveau à noyer le poisson avec les souverainistes. En lançant par médias interposés un débat public (la charte des valeurs québécoises) visant à secouer la fibre nationaliste (particulièrement de la faction qu'il cherche à courtiser chez la CAQ) et en préparant une campagne télévisée pour promouvoir la souveraineté (http://www.vigile.net/Une-campagne-de-promotion-sur-la) destinée à ramener les "brebis égarées" de QS et ON au giron péquiste, le Parti québécois joue le tout pour le tout, non pas tant pour ramener l'indépendance au centre du débat, mais pour remonter dans les sondages au point d'espérer obtenir une majorité lors d'une élection précipitée.
    Comme on l'a déjà clairement senti lors des négociations du NMQ avec Raymond Archambault, le PQ aurait déjà passé outre l'initiative de cet organisme visant la convergence nationale en appliquant, simplement et délibérément, la brutale realpolitik de l'alternative PQ-PLQ pour forcer les purs et durs à appuyer de nouveau le PQ lors de cette élection. Juste le fait qu'on compte sur le financement populaire pour payer cette publicité télévisée plutôt que les fonds publics en dit long sur le but visé de l'exercice: assimiler l'idée d'indépendance au Parti québécois avant la promotion des mérites-mêmes de l'option pour le peuple québécois.