De l'inutilité des banquiers surpayés

Et tant que les traders ne seront pas associés aux pertes, ils continueront de faire n’importe quoi.

Crise mondiale — crise financière

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->http://www.marianne2.fr/De-l-inutilite-des-banquiers-surpayes_a175242.html]Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. Des banquiers toujours plus nombreux et toujours mieux payés. Pour quel bilan? Celui d'une crise profonde.

Les banques et les intermédiaires financiers sont-ils des parasites ? Sont-ils des parasites, et qu’est-ce qu’un parasite ? Dans sa célèbre parabole, Saint Simon considérait que les nobles, les rentiers, les princes du sang, les archevêques, les évêques étaient des parasites ; que les artisans, les artistes, les savants, les ingénieurs, les ouvriers étaient en revanche des gens extrêmement utiles à la société. De même les banquiers et les négociants.
Les banquiers sont-ils toujours utiles ? Certes. Ce sont eux qui font cette opération tout à fait remarquable de transformer de l’épargne courte en placements longs. Vous, déposants, épargnants, vous déposez mais souhaitez disposer relativement vite de votre argent. En revanche, les investisseurs, qui construisent un lycée qui dure 30 ans, une centrale nucléaire qui dure 50 ans, ou tout autre chose, souhaitent disposer de l’argent longtemps. Entre les deux, entre le prêteur (court terme) et l’emprunteur (long terme), il y a le banquier.
Mais, me direz-vous, le banquier avait oublié le long terme, pour faire du jour le jour, d’où la crise... C’est d’autant plus vrai que cet argent facile, trop facile, a fait pulluler les banquiers et les intermédiaires financiers ; un article très intéressant du journal le Monde, nous montre que dans la période 1950-1980, les trente glorieuses, il y a très peu de diplômés de l’enseignement supérieur dans le secteur financier. Les diplômés vont dans l’industrie et le commerce, mais pas dans la finance. Dans la période récente, au contraire, les hauts diplômés abondent dans la finance.
Et ce n’est pas tout. Durant les trente glorieuses, 1950-1980, les cadres financiers ne sont pas plus payés que les cadres industriels ou commerciaux. Dans la période récente, au contraire, les cadres de la banque et de la finance sont surpayés par rapport aux autres. 40 à 50% de plus ce qui est énorme.
Moralité : Tant que les banquiers seront surpayés, ils seront peu utiles. Et tant que les traders ne seront pas associés aux pertes, ils continueront de faire n’importe quoi.
La phrase : « Comme toutes les bureaucraties, celle de l’entreprise a une forte tendance à l’auto expansion » John Kenneth Galbraith (Les mensonges de l’économie).


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