Davantage de responsabilités? À quel escient?

Afin d'être autonome

Tribune libre

Je souhaiterais prendre un petit instant pour répondre à André Pratte concernant son éditorial très objectif et non partisan du 9 juin 2009: Plus de pouvoirs? Pour quoi faire?
Pour débuter, après avoir lu le titre, j'ai tout de suite pensé à des formules du genre «Plus de liberté? Pour quoi faire?», «De la confiance en soi? Pour quoi faire?» ou encore «Se prendre en main? Coudonc, pour quoi faire?». Enfin, seulement en lisant le titre, je soupçonnais que ce qui allait suivre allait ressembler à une argumentation de gourou lèche-cul (nous sommes habitué avec Pratte, mais il me surprend toujours de la longueur de sa langue. Il n'a pas de verve, mais une bien longue langue!).
Présetement, je me dis «Écrire un article pour Vigile? Pour kessé faire tsé?» Simple, pour répondre aux débilités d'André Pratte.
La première: Il n'y a tout simplement aucune raison d'expulser le gouvernement du Canada de la culture au Québec.
Pourtant, le Québec est maintenant une nation reconnue par Stephen Harper et tous les partis politiques au Québec. Est-ce que Pratte accepterait qu'un Chinois l'oblige à dépenser la moitié de son budget alloué à l'alimentation dans une épicerie chinoise? Bien sûr, Ottawa ne décide pas de la "production de l'art" en tant que tel, mais choisir les artistes c'est en partie imposer un résultat. Bref, ça m'étonnerait que Pratte accepte de se faire dicter l'endroit où il doit faire ses emplettes, mais selon lui, la nation québécoise doit accepter une chose similaire, mais pour sa consommation d'art.
Deuxième insignifiance de Pratte: D'aucuns voudraient voir la présence fédérale au Québec réduite à sa plus simple expression.
Ça c'est la meilleure! Que veut dire «sa plus simple expression»? Pratte parle de l'autonomisme et du rapport Allaire au début de son texte. Pour moi, l'autonomisme, c'est justement que le fédéral soit réduit à sa plus simple expression. Qu'est-ce que Pratte ne comprend pas dans le mot «autonomisme»? Ça ne signifie pas justement être autonome?
À 18 ans, j'ai quitté le nid familial, donc je suis devenu autonome. Peut-être pas nécessairement responsable, mais comme mon père(comme tout bon père)a réduit sa présence à sa plus simple expression, donc ses interventions hyper-paternalistes normalement réservées à un adolescent, j'ai pu devenir autonome et ainsi prendre mes propres responsabilités. Aujourd'hui, mon père ne décide pas ce que je mange, avec qui j'ai des relations sexuelles, ce que je regarde à la télévision, ce que je lis ou bien dans quelle langue je lis.
De toute évidence, Pratte croit que les Québécoises et les Québécois sont des adolescents attardés que l'on doit garder dans le sous-sol avec un micro-onde, un petit frigo pour la bière et des pinottes. Il suffit de lire la passage sur l'éducation et la santé pour comprendre à tel point son mépris pour le Québec est infini. J'ai un peu de pitié pour Pratte, car sa vie professionnelle se résume à être tout sauf autonome et libre de s'exprimer comme bon lui semble, alors on ne s'étonne pas de son désir de faire subir le même sort à ses petites brebis égarées.
Sylvain Racine, Goteborg
[TSLS konsult->www.tslskonsult.com]


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2009

    Bonjour
    Le Canada répète depuis 1867 qu’il refuse d’ouvrir la Constitution au profit du Québec et des autres parties du pays, dont les trois TERRITOIRES nordiques.Le Canada a refusé le seuil minimal de Meech .
    Le nouveau PQ autonomiste de Pauline veut conserver pour le Québec son statut de province minoritaire dans la fédération monarchique du Canada. Aucune rupture,sauf si une forte majorité de la population lui demande de faire l'indépendance, seulement des arrangements administratifs se limitant à quelques juridictions, des transferts de fonds du gouvernement fédéral vers le gouvernement provincial du Québec.S’il y a impasse dans les discussions,le PQ fera des référendums sectoriels.