On parle beaucoup du conspirationnisme actuellement.
Plusieurs cherchent à comprendre cette pandémie. Les informations sont parcellaires.
À la recherche d’une explication globale, chacun fouille comme il peut, et grâce à internet, il a accès à des milliers de théories pour expliquer les événements. Certaines sont particulièrement loufoques.
Comment expliquer leur popularité croissante ? Telle est la question.
On parle de théories du complot.
Complots
Posons la question autrement. Y a-t-il des « complots » en ce monde ? Tout dépend de ce qu’on entend par ce terme imprécis.
Est-ce qu’un parti qui prépare en cachette sa stratégie pour gagner les prochaines élections « complote » ?
Est-ce qu’une compagnie qui embauche une firme de marketing pour déclasser ses concurrents « complote » aussi ?
Pouvons-nous conclure que notre société est le théâtre de milliers de « complots » quotidiens ?
Tout est question de définition, ici.
Mais ce ne sont pas de tels « complots », évidemment, que nous parlent les conspirationnistes.
Autre chose. Est-ce que les institutions publiques jouent avec la vérité au point de la déformer et d’engendrer de fausses nouvelles ? Oui. Il arrive que le gouvernement mente. On l’a vu en France avec la fameuse question des masques. On le voit tous les jours aussi avec la propagande chinoise.
Il arrive que les entreprises manœuvrent frauduleusement. Il suffit de se rappeler l’épisode de la Commission Gomery, puis celui de la Commission Charbonneau, pour s’en convaincre.
De même, certains médias déforment tellement la réalité qu’ils en viennent à produire de fausses nouvelles à cause de leur biais idéologique. Quand, en Europe, certains journaux dissimulent des informations touchant à l’insécurité et à la crise migratoire pour éviter qu’elles n’alimentent la méfiance envers la « diversité », ils maquillent la réalité.
Rappelons-nous aussi quand Radio-Canada avait inventé l’exil d’une jeune sikhe dans le débat sur la loi 21.
Voilà pourquoi une vraie vigilance est requise. Il serait sot d’accuser de conspirationnisme tous ceux qui remettent en question le récit dominant dans nos sociétés. Il existe une telle chose qu’un scepticisme éclairé.
La grande erreur consiste toutefois à croire que derrière ces milliers de petites « conspirations » qui s’entrechoquent se trouverait un super-complot mondial, qui les organiserait toutes. Il abolit la complexité du monde et son caractère chaotique dans une théorie ultra-simplificatrice.
Le conspirationnisme part d’une évidence : quelque chose nous échappe. Mais il veut à tout prix croire que cette chose est une volonté malveillante, toute-puissante. D’une théorie à l’autre, l’identité du méchant peut changer : certains accusent les Jésuites, d’autres l’Opus Dei, d’autres les Juifs, ou encore quelques milliardaires vénéneux. La liste des coupables imaginaires serait longue à établir !
Imagination
Le conspirationnisme offre une satisfaction psychologique : il laisse croire qu’on est du groupe des illuminés. De ceux qui savent.
Le conspirationnisme prétend dévoiler l’arrière du décor. À force de surinterpréter, il bascule toutefois dans un monde parallèle où le réel est largué et l’imagination mise au pouvoir.
Bien des braves gens y entrent pour se libérer de la société officielle, mais s’engouffrent en fait dans une prison mentale dont ils ne parviendront plus à sortir.