Au Canada, comme dans la Belle province, ce sera bientôt à chacun son pot. Que vous le vouliez ou pas, un Monarque Amateur en a décidé ainsi...
Que le cerveau de la jeunesse se transforme en melon d’eau, les autorités n’en ont rien à foutre du moment que l’État vende son stupéfiant et collecte les taxes.
Mais, brouillant les cartes, Justin Trudeau, Notre Suprême Penseur, tient à la «cultivation à domicile»et l’autorise d’un océan à l’autre, y compris au Québec.
Que les provinces sachent que la loi fédérale s’appliquera partout. À Surrey comme à Sorel. À Edmonton comme à Terrebonne. À Newmarket comme à Joliette.
Son approche est la meilleure, a-t-il assuré alors qu’il posait, en costume de politicien canadien, à côté du président du Portugal, Antonio Costa, inconnu hors de Lisbonne.
Jonglant avec les verbes et les compléments, le Petit Père du Kirpan a soutenu que «l’approche qu’on a préconisée et qu’on met de l’avant dans la loi fédérale, c’est la bonne»...
Le Débosseleur de la Grammaire a ajouté : «Et c’est celle-ci qu’on s’attendra à ce que les gens suivent».
Il se fie apparemment à des experts, peut-être des amis de sa famille, pour«permettre la cultivation d’un nombre limité de plants de marijuana à domicile».
En transmettant son message, la plupart des médias du Canada ont généreusement réécrit ses paroles pour remplacer «cultivation» par culture mais, à l’ère du neutre et de l’être dégenré, il est important de montrer l'inventivité langagière de nos transparents gouvernants.
Les amateurs de permafrost cérébral comprendront de toute manière qu’ils pourront produire eux-mêmes la drogue qui déboîtera leur propre vocabulaire.
Mais le Maharadjah d’Ottawa met les fédéralistes du Québec dans l’embarras, eux qui restent d’un commerce agréable dans les pires circonstances...
On devine que Jean-Marc Fournier, ministre du Monologue fédéral/provincial, a préféré ne rien dire plutôt que d’être soupçonné d’amour-propre.
C’est Lucie Charlebois, la ministre des Victimes du Québec, qui a pris le relais pour répéter la même absurdité: si Ottawa permet quatre plants de pot et moins, Québec peut en autoriser zéro. «Ça fait du sens» chez les cadavres chauds...
Il faut admettre tout de même que notre libéral gouvernement n’est pas totalement déboussolé, il tient à s’inscrire dans la tradition socialiste québécoise.
Sa véritable motivation est simple : puisque la culture à domicile nuirait aux ventes de l’État et à la taxation, elle doit être interdite.
Depuis le début de cette histoire, la position du Québec (celle de ses élites socialo-politico-syndicales) n’a rien d’humanitaire. Le débat politique sur la légalisation de la marijuana n’a d’ailleurs qu’effleuré les enjeux de santé publique. L’abolition du Conseil du statut de la femme ferait beaucoup plus de vacarme...
Personne n’a donc défié le gouvernement du Leader Amateur: d’où vient la nécessité de légaliser le pot? Qui demande ça? L’Aga Khan? Bronfman? Les banquiers chinois? Marc-Boris Saint-Maurice?
Aussitôt que notre provincial gouvernement prit la décision de fonder une société publique de distribution de drogue, les protestations des critiques professionnels s’éteignirent...
Vendus à la fiscalité la plus dévorante, les élus édulcorés se montrèrent vite satisfaits par la perspective de juteux revenus destinés d’abord à l’État-Revendeur et à ses chérubins intramuros. Le P’tit Gros de la Confédération, c’est le Veau d’or et, parité oblige, la Vache sacrée...
C’est là que Trudeau commet un véritable péché. Car c’est un péché mortel de heurter la pompe à fric de la Belle province.
Le Néon du Bouclier Canadien devrait savoir que, désormais, à défaut de nourrir quelque aspiration, le Québec préfère chérir un aspirateur...
Lorsqu'Ottawa consacrera le statut de pusher exclusif à la Belle province, nous n'entendrons plus rien... Pas même la Direction de la santé publique..