COVID-19: passeurs de migrants illégaux sermonnés à Akwesasne

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Et soudainement, on apprend que les Mohawks pratiquent le trafic humain !


Un chef de police autochtone exhorte les contrebandiers de migrants illégaux qui continuent de franchir la frontière canado-américaine à se tenir loin de la réserve mohawk d'Akwesasne durant la pandémie de COVID-19.  


Dans une sortie publique assez exceptionnelle, le chef Matthew Rourke reproche aux contrebandiers qui se livrent à ce type de trafic de mettre en danger la santé et la sécurité des résidents de la communauté amérindienne d'Akwesasne, dont le vaste territoire de 90 km carrés touche à la fois le Québec, l'Ontario et l'État de New York.  


Le chef Rourke, qui dirige la police autochtone du côté américain de cette réserve, a averti que ce trafic «ne sera pas toléré» dans un message diffusé sur la page Facebook du corps policier.  


«Vous et votre organisation ignorez d'où ces individus arrivent et s'ils ont été exposés à la COVID-19. Par pur égoïsme et pour votre enrichissement illégal, vous ruinez ainsi nos efforts visant à assurer la sécurité publique à Akwesasne», a-t-il mis en garde, tout en rappelant que ce crime soulève plus que jamais des préoccupations de santé publique.  


Arrêtés au sud du Québec  


Le chef Rourke a lancé cet appel vendredi dernier, deux jours après que des agents frontaliers américains eurent appréhendé une présumée «passeuse» d'Akwesasne et trois migrants illégaux en provenance de l'Ontario.  


Sabrina Mitchell, 38 ans, qui habite sur la partie ontarienne de cette réserve mohawk, a été arrêtée après que sa voiture soit entrée en collision avec plusieurs véhicules des agents du Customs and Border Patrol américain (CBP).   


L'accident s'est produit près de Fort Covington, dans l'État de New York, une localité située à quelques kilomètres d'Akwesasne et tout juste au sud de celle de Sainte-Agnès-de-Dundee, en Montérégie.  


Les trois passagers de l'accusée – un Italien et deux ressortissants de l'Inde – avaient été capturés au terme d'une courte fuite à pied, après s'être sauvés de la voiture, juste avant la collision.   


Mme Mitchell serait passible d'une peine maximale de cinq ans de pénitencier advenant sa culpabilité.   


«Cessez immédiatement!»  


«Je dis à ceux responsables de ce trafic et à leur organisation que nous ne vous permettrons pas de mettre en péril la santé, le bien-être et la sécurité de notre communauté. S'il vous plaît, cessez immédiatement ces actions qui nous affectent tous», a ajouté le chef Rourke en concluant son message aux contrebandiers.   


Dans les milieux policiers canadiens et américains, la réserve amérindienne d'Akwesasne a une longue réputation de passoire dont plusieurs réseaux de trafiquants de drogue et d'armes profitent allègrement pour faire passer leur marchandise illicite d'un pays à l'autre.   


Le plus célèbre d’entre eux, le Lavallois Jimmy Cournoyer, surnommé le «Roi du pot», avait utilisé la réserve mohawk pendant une décennie pour expédier aux États-Unis plus de 100 000 kilos de cannabis – d’une valeur de plus d’un milliard de dollars – avant d’y être condamné à 27 ans de pénitencier, en 2014.   


Lundi dernier, quatre migrants illégaux originaires du Brésil ont également été appréhendés par les agents frontaliers américains dans l'État du Michigan, après avoir franchi la frontière à bord d'un bateau qu'ils ont pris en Ontario.  


«Même durant la pandémie actuelle, les organisations criminelles transnationales continuent leurs opérations, mais nous restons vigilants», a assuré Douglas Harrison, un officier du CBP à Detroit, en lien avec ces arrestations.   





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