Il est établi que la langue des études supérieures (cégep, université) détermine généralement la langue qu'on préférera utiliser par la suite dans le milieu de travail, dans les relations personnelles, dans les choix culturels et même à la maison en cas de mariage mixte où l'anglais finit toujours par l'emporter sur le français à la longue.
On comprend à quel point cela représente un risque élevé de dépérissement de la langue française comme moteur d'unification du peuple québécois.
C'est un pas de plus vers l'assimilation et la dissolution de la nation fondatrice.
C'est un croc-en-jambe de plus fait à l'esprit de la loi 101 qu'on cherche à affaiblir à coups de machette depuis sa promulgation.
Perdus, noyés dans une mer anglophone houleuse, voyez ce qui est arrivé au million de Québécois exilés vers les usines de la Nouvelle-Angleterre le siècle passé, au Canadiens-français hors Québec abandonnés à eux-mêmes, aux Cajuns de la Louisiane, et aux Acadiens de nos jours au langage parlé moribond qui s'appauvrit peu à peu de sa teneur française.
La tentation de poursuivre ses études en anglais après le secondaire est présente chez un certain nombre d'étudiants francophones, qu'on appâte avec l'alléchante promesse -mais souvent illusoire, d'un niveau de vie supérieur.
Un tel transfert linguistique a pour second inconvénient de faciliter l'exode des cerveaux ailleurs au Canada ou hors du pays, au lieu de profiter au Québec, faisant perdre à la collectivité des talents qui auraient pu servir la société à meilleur escient.
Il est à déplorer que la proportion du transfert vers l'anglais se voit décuplée chez les allophones, ce qui trahit en passant leur peu d'attachement à l'identité québécoise et à la langue de la majorité qu'ils ont dû apprendre bien à contrecœur.
C'est pourquoi ce transfert multi-dommageable vers les établissements anglophones doit être combattu à l'aide d'une gamme de mesures dissuasives de toutes sortes.
L'une de ces mesures pour contrer cette fâcheuse tendance consisterait à couper totalement les prêts et bourses à tous ceux qui effectuent le transfert vers un établissement anglophone. À cela s'ajouterait l'obligation de rembourser intégralement et immédiatement tout ce qui a été prêté jusque-là. C'est simple, net et efficace.
D'un autre côté, on peut même imaginer tout un lot de mesures visant à inciter les étudiants anglophones à transférer au système francophone. Pourquoi ne pas en recruter à notre tour dans le sens inverse?
On leur offrirait ainsi certains avantages pour les persuader de faire le changement vers un établissement français: augmentation du plafond du prêt, taux plus avantageux consenti, période de remboursement étendue, plus grande flexibilité d'arrangements. Un cours de rattrapage de français et des stages d'immersion pourraient leur être proposés pour effectuer la transition en douce.
Le Parti québécois proposait récemment d'augmenter l'apprentissage de l'anglais dans le corps même de la formation dans les établissement francophones. Cela semble une autre piste de solution pratique à la question.
Plus il y aura d'idées débattues et envisagées, plus les solutions appropriées à cette problématique épineuse auront des chances de surgir.
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