Contestation de la loi 21: Trudeau essuie un tir groupé

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Le PLC contre la loi 21


OTTAWA | Le premier ministre Justin Trudeau a essuyé un tir groupé, mercredi, parce que des fonds fédéraux serviront à contester la loi 21 sur le port de signes religieux.


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Le gouvernement Legault a été le premier à faire des remontrances dès que la nouvelle a fait surface que la Commission scolaire English-Montréal recevrait 125 000$ du Programme de contestation judiciaire (PJC), mis sur pied par le fédéral.


«Ce n’est pas acceptable et le gouvernement fédéral doit s’expliquer», a tonné le ministre de l'Immigration Simon Jolin-Barrette. Il accuse le gouvernement Trudeau d’intervenir par la bande pour contester la Loi sur la laïcité de l’État et d’ainsi manquer de transparence.


«Le fédéral est en train de faire indirectement ce qu’il ne fait pas directement», a-t-il pesté.


Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a sauté dans la mêlée, exigeant du gouvernement Trudeau qu’il intervienne pour retirer à la Commission scolaire English-Montreal (CSEM) ce «financement illégitime».


Le PJC, géré par l’Université d’Ottawa, vise à aider des groupes ou individus à défendre devant les tribunaux leurs droits linguistiques et leurs droits de la personne dans des causes d’intérêt national. Le gouvernement y injecte 5 millions $ par année, mais les décisions d’octroi de fonds sont prises par un panel indépendant.


«Le gouvernement fédéral ne peut pas [...] financer avec les taxes et les impôts des Québécois la contestation d’une loi québécoise largement consensuelle dans la population du Québec», a malgré tout martelé M. Blanchet.


Selon lui, le gouvernement Trudeau savait pertinemment que ces fonds pourraient être utilisés pour contester la loi 21 puisque les règles du PJC ont été déterminées par Ottawa.


«C’est trop facile quand tu n’as pas de colonne vertébrale de te cacher en arrière d’une feuille de papier que tu as écrite en sachant très bien que ça pouvait donner ça comme résultat», a-t-il fulminé.


Le premier ministre Trudeau a rétorqué qu’il n’avait rien à voir avec la décision du PJC révélée par le quotidien «The Gazette» et qu’il ne pouvait ni revendiquer les fonds ni les retirer.


«Ce n’est pas le gouvernement, les ministres ou les politiciens qui prennent ces décisions-là. C’est un organisme indépendant», a-t-il insisté.


Cela n’a pas empêché les conservateurs d’attaquer eux aussi les libéraux. Le député Gérard Deltell juge que M. Trudeau a manqué d'honnêteté et de clarté sur ses intentions ou non d'intervenir contre la loi 21 en campagne électorale.


Le premier ministre avait alors dit que son gouvernement n'interviendrait pas "pour l'instant", mais qu'il serait irresponsable qu'il ferme la porte à tout jamais.


«The Gazette» a aussi rapporté que le PJC versera 125 000 $ à la CSEM pour contester le transfert de deux de ses écoles à la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île.


- Avec la collaboration de Geneviève Lajoie, Bureau parlementaire








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