Ce soir à la première chaîne, nous reconditionnons le cerveau du public

Comment sauver la face de CROP-GESCA-Radio-Canada...

Radio-Caca y met le paquet, sauf de vous lancer au visage un évier de cuisine!

Sondages


Après une journée un peu relaxe de fin de vendredi au travail, j'allume la télé afin d'entendre les séries de désinformations (spins) à Radio-Caca (mon abréviation de la transmutation de la qualité journalistique de Radio-Canada vers la forme & le fond Radio-GESCA). Je n'ai entendu que des racontars platoniques et malheureusement répétitifs et réguliers du triste bilan des nouvelles de 6 heures pm. La formule Patrice Roy est vraiment platte à mourir!
J'ai changé plusieurs fois de postes télé afin de voir RT (télé russe), BBC, CTV, Al-Jazeera et autres. J'ai lu en même temps plusieurs textes sur ce site forts instructifs qu'est devenu VIGILE et aussi sur mondialisation.ca. Pourtant, je ne suspectais pas que vers 7 heures pm, exceptionnellement, une grande offensive médiatique tout azimut serait lancé par RÂDIO-CÂNÂDÂ en synergie avec leur canal RDI. Et toute une offensive! Il fallait que je me remémore des séries de nouvelles pré-référendum 1995 (27 octobre pour être plus précis) afin de comprendre toute l’ampleur des moyens mis en avant par la SRC toute entière.
Il ne manquait que le lancer de l'évier de cuisine au visage du monde pour que l'opération de relations publiques de la SRC soit totalement vulgaire, sinon grossier aux yeux des gens qui sont devenus de plus en plus informés et en beau maudit contre John-James Charest, du régime Libéral vendu cheap aux encans et du régime policier qui est en train de se mettre en place pour les protéger!
Une courte récapitulation de la débandade d'une campagne de propagande CROP-La Presse du 19 mai dernier est de mise avant d'aller plus loin.
Ce sondage annonçait qu'une majorité de la population supportait la 'ligne dure' avant même que le contenu de la loi 78 soit dévoilé le lendemain. Wow! Mais ils sont devins chez CROP-GESCA! Ils se croyaient au-dessus du petit peuple et voulaient marteler un 'consensus' imaginaire dont le monde n'aurait pas retracé l'origine!
Mais c'est sans compter sur l'esprit vif de certains, des commentaires et nouvelles des autres lors de la fin de semaine dernière. Comme le texte de Richard LeHir et celui de Julie Lévesque . Aussi, le grand adversaire QUÉBÉCOR a osé appeler le bluff de ce torchon de sondage CROP-La Presse avec leur propre sondage avec Léger-Marketing. Le 'spin' CROP était trop gros pour passer dans la gorge du monde sans qu'il puisse être décrié comme inconsistant avec l'état manifeste du public.
C’est pour cela qu'il y a eu plus de 200 000 personnes lors de la manifestation du 22 mai dernier. Les différentes franges de la société ne se reconnaissent plus dans ces messages que livre le duo GESCA-Radio-Canada et ils voulaient nous le faire savoir. L'autorité morale de l'état est mise à mal avec cette bassesse et ceux de La Presse (avec leur vidangeur professionnel Denis Lessard en opération commandée) et de la maison de sondage CROP ont failli être discrédités en une semaine. Avec cette gifle au visage reçu le 22 mai dernier, ils ne représentaient plus l'opinion publique. Ils n'étaient plus dans nos petites culottes!
Ils se sont dit tout bas: il faut reverser la vapeur sans perdre la face aux yeux du public. Mais comment le faire sans éveiller les soupçons? Les institutions que sont La Presse et CROP ne peuvent mentir. Ils sont irréprochables! Ce sont des professionnels de l'information après tout!
Entre en scène la filiale télé qu'est devenue Radio-Caca! Une émission spéciale SORTIE DE CRISE est concoctée en toute hâte. Aviez-vous vu des annonces de ce bulletin spécial? Moi pas.
Aussi, pour CROP, il fallait faire un soi-disant sondage plus complexe que le précédent pour se racheter du quasi-désastre relationnelle une semaine plutôt. Plus ambigüe. Tout en contraste. Mettre en opposition des tendances gauche-droite, péquiste-fédéraliste, même entre les générations. Il y en a pour tous les goûts et toutes les opinions possibles. En plus, la cerise sur le sundae, ce sondage révèle que 60% de la population se dit en désaccord avec la loi 78. Le contraire de l'autre!
Ouais. En terme de consistance dans ses choix de questions et des méthodes de sondages, on vire de capot en une semaine chez CROP!
Scène 1: présenter le narratif historique, économique et international de la CRISE. Désamorcer et déconstruire les coercitions éditorialistes moralisatrices véhiculées par Radio-GESCA ces dernières semaines. Maintenant, on avoue qu'il y a une crise. Mais on prend le temps de décrire que c'est une crise de la population. On psychologise à l'extrême au lieu d'être paternaliste. Comme dans les années 20 avec la relativité restreinte, on relativise tout! On se compare à tout. Du petit gros Joe connaissant en économie familiale Gérard Fillion à Jean-Michel Leprince qui rapporte les mauvaises guerres tout le temps jusqu'à Joyce Napier, il n'y a pas un département ou correspondant qui n'a été oublié pour participer à ce narratif de déconstruction cousu de fil blanc. Jean-François Lépine et Anne-Marie Dussault en dissertent en long et en large sans jamais aller au but.
Scène 2: on invite des commentateurs sur les évènements des dernières semaines. Est-ce du monde important au niveau économique ou politique? Des anciens ministres? Non. Il y a eu Gilbert Rozon (il voulait vraiment se racheter de ses commentaires orageux et cela paraissait), deux ex-étudiants contestataires devenus des professionnels métro-sexuels qui sont experts en politique des études supérieures du jour au lendemain (bien sûr sans aborder sur les dépenses structurelles des pavillons hors campus des grandes universités ni de la reconversion de la mission éducative de ceux-ci vers la clientèle internationale), et enfin avoir à écouter un 'spinner' professionnel qu'est l’ineffable Christian Dufour. Il y a du Pratte et du Dubuc en lui! Vade retro, satana !...
En entendant les mastications linguistiques de Dufour avec ses craintes sur l'irrationalité des gens manifestants sur la rue, j'ai cru entendre le fantôme de John Parisella décrire l'irrationalité des gens dans le camp du OUI lors de la campagne référendaire de 95. Ouais, la situation est vraiment urgente hein? Seule une tête enflée et 'calme' comme lui (lucide) peut résoudre cet état de crise. Sauf que c'est lui qui avait les nerfs en pelote comparativement aux deux autres invités plus réfléchis.
Bref, on commence à remettre en perspective l'urgence de trouver un consensus, sinon un compromis, afin de résoudre la crise au plus vite. Mais est-ce que l'on parle du sujet principal (les frais de scolarités)? À peu près pas. Seul un processus et une solution sont scénarisés, discutés et débattus.
Scène finale: maintenant que la table est mise, on questionne les principaux intervenants publics. En premier, les trois têtes des fédérations étudiantes. On les fait cuisiner sur leurs capacités de compromis, d'être raisonnables, d'en venir à une entente avec le gouvernement. Une entente sur quoi au juste? C'est pas tellement important aux yeux de Jean-Francois Lépine. C'est des détails. Ce qui est important, à ses yeux, compte tenu du fameux sondage CROP (qui représente maintenant de facto la voix du peuple), c'est d'obtenir des trois jeunes qu'ils s'entendent avec JJC premier.
Finalement, avec en arrière-plan les trois nabots laissés sur le banc des punitions, la très honorable vice-première ministre et ministre de l'éducation Michèle Courchesne. Est-ce qu'on la questionne sur les modalités des frais de scolarité? Sur la structure de financement des universités? Non. On la laisse répondre à des questions simplistes en donnant du temps d'antenne afin qu'elle récite les impératifs moraux du gouvernement, leurs sentiments humains qu'ils compatissent avec les étudiants (étant parents d'étudiants eux-mêmes), et en répétant les mêmes 'spins' de grands pas que ce gouvernement a fait envers les exigences des étudiants.
On a maintenant monté de nouvelles motivations et exigences morales sur le dos des étudiants afin qu'il y ait une entente coûte que coûte. Pour le bien d'un début d'une cicatrisation de la fracture sociale. Pour le bien du Québec!
Mon œil!
Jamais de ma mémoire, depuis 1982, je n'ai vu Radio-Canada monter une saleté de pseudo-reportage avec un certain brio je dois l'avouer. On essaie dans un temps de racheter la valeur d'une noble maison de sondage comme CROP. Après tout, Radio-Caca et GESCA sont deux groupes de médias indépendants l'un de l'autre, n'est-ce pas? Ah non? Si deux sondages faits dans un intervalle d'une semaine par la même maison de sondage pour deux groupes de médias 'indépendants' (voir accords Radio-Canada et GESCA en 2003) révèlent deux opinions contraires et opposées l'une de l’autre de l'opinion publique (sans que celle-ci ne change dans les faits), c'est vraiment prendre la population pour des caves!
Pourtant ce n'est pas tout, mes amis! Maintenant que l'on a disséminé ce 'spin', attendez-vous de voir les commentateurs de LA GROSSE PRAISSE du samedi entrer en scène avec leurs propres 'spins' sur cet évènement de Radio-Caca. La Presse va aussi se racheter une virginité comme courroie de l'opinion publique! Fini le petit épisode de ce lointain sondage du 19 mai. De quoi il parlait, déjà? Pas important. Ce qui compte, c'est le moment présent, n'est pas?!
N'est-ce pas Francis Fukuyama qui a écrit La fin de l’histoire? J'espère que les gens se souviendront d'un 'spin' qui a eu lieu le 19 mai 2012 par CROP-La Presse et d'un autre qui a eu lieu le 25 mai 2012 par CROP-Radio-Caca. Que l'on se passe la chronologie des évènements où nos médias ont sciemment et délibérément fait de la manipulation. Pour notre plus grand bien!
Les manifestations ne sont pas certainement pas finies. J'espère que l'on ajoutera une excellente raison au pourquoi.


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mai 2012

    La meilleure façon de contrôler l'opinion publique est de faire un sondage en posant des questions auxquelles les gens ne peuvent, dans les faits, répondre. Êtes-vous d'accord avec la Loi 78? Combien de personnes au Québec se sont données la peine de lire la loi et combien sont à même d'en saisir la portée? Êtes-vous pour une augmentation des frais de scolarité à l'Université? Question populiste. On sait bien à l'avance que la majorité va dire oui puisque personne, a priori, ne veut payer pour les autres. Pensez-vous que les Universités sont mal gérées? Mais combien de citoyens et de citoyennes connaissent le mode (très complexe soit dit en passant) de financement des universités? Très peu. Très très peu. Sur quelle base alors répondre à ces questions? La plupart du temps sur la base de préjugés, eux mêmes souvent alimentés par la pensée du régime dominant. En exacerbant certains préjugés dans la population et en sondant les gens au moyen de questions qui émoustillent ces préjugés, le pouvoir en place s'assure de jouer gagnant.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mai 2012

    Depuis tant d'années passées à nous nourrir de sondages de toutes sortes (sondage-trottoir, fast-sondage, sondage-en-ligne) il est difficile de ne pas s'y référer. Surtout quand ils pointent vers une "opinion" que l'on partage.
    Quand apprendra-t-on à s'en détacher et à ne plus tomber dans leur piège? Quand les prendra-t-on à la légère? À quand les casseroles anti-sondages? Je ne sais pas.

  • Martin Lavoie Répondre

    26 mai 2012

    Je ne pourrai pas faire une lecture aussi complète car après avoir vérifié que l'émission décollait sur CROP, c"était mal parti. Mais, où j'ai vraiment interrompu mon écoute, c'est après l'intervention de Rozon en face du brillant Dominic Champagne. D'abord, sa présence, non pertinente, tellement condescendante. Cette façon de toucher Dominic, de s'en approcher, d'en faire son ami, comme s'il le possédait. Il cherchait à le troubler , lui faire perdre le fil de ses pensées. Pour s'en distancier et se distancer du discours léger, sirupeux de Rozon, il a lancé son admiration pour Gabriel Nadeau-Dubois, sous le regard amusé de l'animateur et de la flamboyante animatrice que l'on avait vêtue pour cette occasion, aussi fortement que pour un gala Cannois.
    C'en était trop.... mais vraiment trop. Merci Stephenstein de l'avoir souffert pour moi.

  • Jean Archambault Répondre

    26 mai 2012

    Je ne surtout pas un fan de Harper. Je le déteste lui et sa clique. Je pense que Radio-Cadenas avec sa supposée objectivité et ses animateurs inamovibles (Durivage devrait avoir la décence de quitter et marcher jusqu'à un CHLSP, Galipette devrait se retrouver au Burundi, etc)devrait être privatisé. Il y a encore trop de naïfs qui croient en cette boîte qui va aller plus loin dans l'abrutissement et dans son amouuuuur du Canada. C'est complaisant et ça nous coûte des sous. Ce sera de la télévision de merde mais j'aime mieux couper dans cet organisation avec ses 99 vice-présidents. Non, je ne regrette rien, surtout pas Radio-Cadenas,

  • Jean Lespérance Répondre

    26 mai 2012

    On leur prépare une salade de pissenlits. Moi je leur conseille de ne pas y goûter. Il y a du poison dedans.
    Je n'aime pas la serveuse, elle n'est pas là pour satisfaire les clients mais pour les empoisonner. S,ils n'en meurent pas, ils vont avoir toute une indigestion.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2012

    J'ai écris en conclusion plus haut que GESCA allait se racheter une virginité de relations publiques.
    Et bien s'était sans compter que lorsque j'ai écris mon texte plus haut, c'était vers minuit le vendredi soir 25 mai. C'était sans compter sur LA BELLE GROSSE PRAISSE de ce matin! Lisez: http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/conflit-etudiant/201205/25/01-4528871-sondage-crop-la-presse-la-loi-speciale-divise-le-quebec.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS4
    Et quelle coup de spin! On supporte le sondage du 19 mai dernier avec un autre sondage CROP indépendant de celui commandé par Radio-Cadenas, mais qui plus est qu'il renforce l'impression que les québécois sont pour la majorité d'entre eux pour les disposition de la loi 78!
    Même moi je me suis trompé là-dessus! Je l'avoue avec stupéfaction. Je ne suis décidément pas assez machiavélique et tordu dans la tête pour deviner assez précisément les tractations des 'spinners' chez GESCA!
    Au lieu de se racheter une virginité publique avec le sondage CROP-Radio-Caca, on en remets avec une autre saleté CROP-GESCA commandée pratiquement en même temps! En plus on rajoute au passage qu'il des interrogations des lecteurs (qu'on identifient pas bien sûr) sur les méthodes de sondages en vigueur actuellement et on tente de 'répondre' aux questions en invitant le responsable de CROP à commenter. Je me sens maintenant plus éduqué et moins niaiseux. Merci GESCA. Mon oeil!
    Il faut être vraiment convaincu que le monde a la mémoire courte pour pousser le bouchon plus loin comme ça! Ils savent que la majorité du monde ne lisent pas tout se qui s'écrit dans tout les médias et de garder des notes sur la consistance journalistique de deux-ci.
    Ils tentent de garder la face en restant avec cette ligne de communication dure et de conserver leur clientèle (il y en a encore?) tout en étant en contradiction avec leur partenaire la SRC.
    Wow! Christian Dufour a vraiment de la compétition chez GESCA dans le département des têtes enflés!

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2012

    La surinterprétation des sondages d’opinion

    Le problème principal se trouve dans le fait que l’échantillon est autosélectionné, c’est-à-dire que les sondés ont eux-mêmes choisi de faire partie d’une liste d’envoi.
    Manque de rigueur ou malhonnêteté partisane ?

    http://www.vigile.net/La-surinterpretation-des-sondages
    P.S. J'ai refusé à deux occasions de faire parti de l'échantillonage des sondages Cyber-presse sur Internet, bien que je visite ce site à l'occasion. L'aurais-je fait pour Le Devoir?