Cimetière musulman: «Débat malsain» évité

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Les élites politiques islamo-collabos craignent les débats démocratiques

C’est fait, Régis Labeaume a signé les derniers papiers pour la vente du terrain qui deviendra bientôt le premier cimetière musulman de la ville de Québec. Il a admis avoir rapidement fermé le dossier pour éviter un «débat malsain», et encourage ses concitoyens à «s’aimer».


Le maire et Boufeldja Benabdallah, cofondateur et président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), ont apposé leur signature sur les documents finaux, en présence d’un notaire, jeudi avant-midi à l’hôtel de ville. 


«Chose promise, chose due. Je veux dire à la communauté que même si ç’a été long, c’est fait. C’est une question de dignité, peu importe nos croyances religieuses, on a le droit d’enterrer nos morts en fonction de nos rites. Si on a pu soulager un tant soit peu la peine de ceux et celles qui ont été touchés par l’attentat à la mosquée, tant mieux, c’est le mieux qu’on pouvait faire dans les circonstances», a déclaré le maire. L’attentat de la Grande Mosquée de Québec a fait six morts et huit blessés le 29 janvier 2017. 


Avant la saga avec le ministère de l’Environnement qui aura duré deux ans, M. Labeaume a admis qu’il souhaitait régler le dossier du cimetière rapidement en 2017, après en avoir fait la promesse à M. Benabdallah et sa communauté.


«Je voulais que ça se passe rapidement parce que je ne voulais pas qu’on en discute. Je n’avais pas le goût d’un débat, je l’avais promis et on livrait, tout simplement. Ce genre de débat là, ça peut être acrimonieux, les résultats sont inutiles, je n’avais pas le goût qu’on en rajoute avec tout ce qu’on avait vécu en janvier. Je considérais que c’était malsain pour notre communauté.»


M. Labeaume souhaitait aussi lancer un message clair aux citoyens à l’approche des Fêtes : il faudra s’attendre à du changement dans la ville de Québec. 


«Dès aujourd’hui, il faut réfléchir à ce qu’on peut faire, quels sont les gestes que l’on peut poser pour que dans notre communauté, on puisse vivre en harmonie, s’aimer les uns les autres et accepter les différences. Le geste qu’on pose aujourd’hui, ça démontre bien notre volonté de vivre de cette façon-là, et j’espère que tout le monde va y réfléchir», a ajouté M. Labeaume.



Un dénouement attendu


Il s’agit d’un premier cimetière musulman à Québec, qui sera situé en bordure de la rue Frank-Carrel, à Sainte-Foy. Le terrain a été acheté à la Ville pour 265 000 $ et peut accueillir quelque 500 dépouilles. Avant, les musulmans du Québec pouvaient seulement se tourner vers Montréal ou le pays de leurs ancêtres pour enterrer l’un des leurs. 


«Je soupire de voir cette minute tant attendue. Nous ne sommes pas obligés de prendre les corps et les envoyer à 6000 km. Maintenant que c’est fait, nous allons retrousser nos manches et continuer à travailler pour vivre plus longtemps dans cette société, pour un mieux vivre ensemble. Si on meurt, on aura notre petite place au chaud ici», a exprimé M. Benabdallah, visiblement ému.


Il a aussi rappelé que la communauté musulmane de Québec attend ce cimetière depuis 20 ans. Avec l’achat du terrain, tous les aménagements et les travaux à réaliser, la communauté musulmane aura investi près d’un demi-million de dollars dans le projet.


Les sous ont été ramassés par plusieurs moyens de financement, une collecte à la mosquée de Québec, dans d’autres mosquées de la province puis avec une campagne de financement en ligne, où «tous ceux qui croient en la cause» ont donné généreusement. On précise aussi que la communauté n’a demandé «aucun sou à aucun gouvernement». 


Le cimetière sera prêt au printemps prochain et pourra accueillir sa première dépouille à l’été. 


En parlant de «l’échec» du référendum sur le cimetière musulman à Saint-Apollinaire en 2017, le président du CCIQ a noté les bons et mauvais côtés de la démocratie. 


«Il y a toujours quelque chose qui va aboutir après un échec comme ça. On se relève et on continue à travailler. La démocratie, parfois, elle a ses grands côtés. Mais quand elle est poussée au bout afin qu’une minorité défasse un geste utile pour la société, c’est dommage et ça fait un contrecoup à la démocratie.»