Chauveau fait trembler

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PKP fait la démonstration qu’il est un général de champ de bataille






Vous n’en revenez pas de l’intérêt démesuré pour cette élection partielle dans le comté de Chauveau? Dites-vous qu’il existe des raisons. Ce n’est pas seulement un siège à l’Assemblée nationale qui se joue, c’est l’ambiance politique de plusieurs mois.




Gérard Deltell fut un député très apprécié. L’homme franc et passionné avait conquis le cœur des gens de Chauveau. Il est parti, déçu de sa perte de poids dans l’entourage de François Legault. Homme de classe, il a agi avec élégance sans écorcher son ancien chef.




Sauf que son départ pour la scène fédérale a propulsé la CAQ dans une élection complémentaire dont on ne saisit qu’aujourd’hui le caractère dramatique.




Saison difficile




Déjà, avant même l’épisode Chauveau, nous savions que les prochains mois ne seraient pas faciles pour François Legault. La vie lui a arraché trois de ses plus beaux atours. Le redressement des finances publiques constituait sa priorité reconnue. Les libéraux de Philippe Couillard, avec Martin Coiteux en tête, lui ont tiré le tapis sous les pieds.




Il aimait mettre en relief qu’il était le seul chef de parti avec une expérience du monde des affaires. Il y a maintenant PKP. La CAQ jouissait du titre de «nouveau parti». Deux élections générales plus tard, cela est moins frappant.




S’ajoutent à ces écueils quelques départs douloureux. François Legault a su jusqu’à maintenant amoindrir le dommage des pertes en démontrant une impressionnante capacité de recrutement. François Paradis a pris la relève de Christian Dubé dans Lévis. Jocelyne Cazin a repris le flambeau dans Chauveau. Mais s’il fallait que François Legault échappe cette circonscription lundi, cela assombrirait les mois à venir.




De leur côté, les libéraux ont tout à gagner. Une victoire dans un comté qu’ils n’avaient pas «passé proche» de gagner l’an dernier démontrerait un appui dans la région de Québec pour leur politique de rigueur budgétaire. Pour la CAQ et le PLQ, tout ça constitue une autre manche dans une lutte sans merci pour dominer la stratégique région de Québec.




Des sources proches de la campagne expliquent que le Parti libéral vit quand même une prise de conscience sur le terrain. À l’exception de Martin Coiteux, monsieur «Rigueur», qui a du tirant d’eau dans la population, on ne sait plus trop quel ministre envoyer sur le terrain avec la candidate. Ils sont soit inconnus, soit impopulaires.




Un effet PKP ?




Quant au PQ, Pierre Karl Péladeau joue gros. Il doit faire sentir qu’il y a un effet PKP. Le PQ part de loin: moins de 13 % la dernière fois! Le nouveau chef péquiste a voulu montrer son côté combatif, il n’a pas l’intention de hisser le drapeau blanc dans la Capitale. Ne ménageant aucun effort, même Julie Snyder s’est pointée dans la circonscription pour aider le candidat. Si tous ces efforts ne devaient se traduire que par une augmentation insignifiante des appuis, la déception serait immense, et le premier test électoral de PKP ferait patate.




À quelques jours de l’été, en sachant que l’automne sera concentré sur les élections fédérales, tous savent que Chauveau laissera sur les partis du Québec la dernière marque.




Quelle marque ?




N’importe quoi entre une couronne de roses et une profonde cicatrice.



 




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