Le premier ministre Jean Charest a mis un terme à son gouvernement minoritaire, mercredi matin, déclenchant officiellement une élection générale qui se tiendra le 8 décembre prochain.
Plus tôt ce matin, M. Charest a réuni une dernière fois son conseil des ministres avant de rencontrer le lieutenant-gouverneur, Pierre Duchesne, pour lui demander de dissoudre l'Assemblée nationale et donner le coup d'envoi à une campagne électorale de 33 jours.La décision du premier ministre Charest de demander aux électeurs un troisième mandat était devenue un secret de Polichinelle. Depuis une semaine, tous les signes annonciateurs étaient présents. Ne manquait plus que l'annonce officielle. Dans la nuit de mardi à mercredi, des affiches électorales ont même fait leur apparition sur les poteaux dans divers coins de la province.
Et au moment même où le conseil des ministres se réunissait, le site Internet du Parti libéral du Québec mentionnait sur sa page d'accueil, bien en évidence, que «les Québécois sont appelés aux urnes le 8 décembre prochain».
En se rendant chez le lieutenant-gouverneur, M. Charest, tout sourire, a déclaré qu'il s'agissait d'une bonne décision «surtout pour les Québécois». À sa sortie de la brève rencontre, il a monté à bord de son autobus de campagne, accompagné de son épouse Michèle Dionne.
Les électeurs québécois devront se choisir un gouvernement provincial pour une deuxième fois en moins de deux ans. La dernière élection s'était tenue en mars 2007 et avait fait élire un gouvernement libéral minoritaire.
Surfant sur une vague de popularité depuis plusieurs semaines, M. Charest espère cette fois obtenir une majorité de sièges. Son entourage se permet même de croire que les libéraux seront en mesure de s'emparer de 75 à 80 sièges. Devant l'Action démocratique du Québec (ADQ) en perte de vitesse, les libéraux souhaitent conquérir les votes des francophones qui leur avaient largement tourné le dos en 2007. Ils devront néanmoins faire face à un Parti québécois qui se maintient dans les intentions de vote.
Mais la campagne électorale pourrait réserver son lot d'obstacles et de surprises. Les turbulences économiques que connaît la planète pourraient venir gâcher l'horizon de Jean Charest, si les mauvaises nouvelles s'accumulent.
Les libéraux ont toutefois fait le pari qu'il valait mieux se retrouver en élection maintenant que dans quelques mois, lorsque la situation économique aura probablement empiré.
C'est d'ailleurs l'économie qui sera au centre de cette campagne. Le sujet se retrouve même dans le slogan des libéraux qui ont choisi: «L'économie d'abord, oui».
Depuis des semaines, M. Charest et ses ministres répètent des arguments qu'ils ne délaisseront pas au cours des prochaines cinq semaines, à savoir que les libéraux sont les mieux placés pour guider la province dans ces temps difficiles.
C'est ce message rassurant qui est ressorti de l'énoncé économique présenté mardi par la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, qui s'est appliquée à souligner que le gouvernement prenait des mesures pour protéger le pouvoir d'achat des Québécois et stimuler l'emploi.
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