Charest, Legault et Marois passent dans le tordeur

Élection Québec 2012 - les souverainistes


Marie-Ève Veillette - Le chef d’Option nationale, Jean-Martin Aussant, a servi une sévère réplique aux propos de Jean Charest, Pauline Marois et François Legault, qui étaient invités à commenter la campagne d’Option nationale (ON) dans Nicolet-Bécancour, circonscription dans laquelle il se présente.

Rappelons que, dans des entrevues accordées au Courrier Sud, chacun des chefs y était allé d’une petite flèche à son égard. Jean Charest a admis que la campagne était «différente», puis a ajouté que la souveraineté, prônée par M. Aussant, n’était pas la priorité de la population de Nicolet-Bécancour.

«Il sait ça, lui?», a rétorqué le chef d’Option nationale. Piqué au vif, il a exprimé son désaccord en critiquant le cœur même de la campagne des libéraux, centrée sur l’emploi et l’économie. «Jean Charest devrait être souverainiste s’il veut dire «l’économie d’abord». C’est mathématique : un Québec souverain sera plus prospère parce qu’il va utiliser ses propres impôts pour développer ses secteurs industriels. Il ne laissera pas le Canada décider (pour lui).»

À Pauline Marois, qui affirmait que pour se débarrasser de Jean Charest, il ne fallait pas voter «pour un tiers parti», mais «pour un parti qui peut réellement changer les choses» et qui a «réellement des chances de former le prochain gouvernement», Jean-Martin Aussant réplique en l’accusant d’avoir choisi la voie facile en reléguant au second plan la souveraineté.
«Il faut que les leaders souverainistes aient le courage et la bonne volonté d’expliquer (leur position) à l’électorat, plutôt que de simplement dire «parlons d’autre chose». Je trouve ça trop mou comme leadership. Il faut être sincère auprès de la population, quitte à ce que ce soit plus dur d’être élu.»

Ce sont toutefois les propos de François Legault, qui prétendait qu’Option nationale n’aurait pas beaucoup de support puisque «la souveraineté n’est pas la priorité des Québécois», qui ont visiblement écorché le plus M. Aussant. «En privé, François est souverainiste. Mais là, comme chef, il dit qu’il voterait «non» à un référendum juste pour aller chercher des votes des électeurs libéraux; ça, pour moi, c’est une abdication de leadership incroyable. C’est se rabaisser à de l’opportunisme, au politicien le plus «crasse». Quand tu dis le contraire de ce que tu penses pour être au pouvoir, c’est parce que tu n’as pas d’affaire au pouvoir.»
Jean-Martin Aussant ajoute que ce sont des comportements du genre qui rendent la politique inintéressante aux yeux des électeurs. «Si tu n’es pas capable de prendre le temps d’expliquer aux gens pourquoi tu penses qu’une idée est bonne pour l’avenir du Québec, et que tu parles plutôt d’autres choses pour avoir les votes des indécis, ça mène à la politique actuelle, où les gens trouvent qu’on est mal servi par des vieux partis qui font juste s’accuser d’être mauvais ou pire que l’autre!»
Selon lui, il y a trop de gens qui ne sont pas là pour leurs convictions, mais pour mener une carrière de politicien. «Il est grand temps qu’il y ait des partis présents pour l’intérêt collectif, et qui ont le courage de parler de leurs arguments et de leurs idées même si ce n’est pas en tête des sondages (…). Je pense que le Québec a besoin d’autre chose en ce moment. Et j’espère que le 4 septembre, les gens auront l’audace de signifier à tous ces politiciens indésirables que cette fois, ils ne rentreront pas au parlement.»


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