Charest, le gagnant des Gémeaux

Harper et la culture


Vous avez vu Jean Charest dimanche soir au gala des Gémeaux? Il ne semblait pas malheureux parmi tous ces artistes qui dénonçaient les coupes budgétaires de Stephen Harper dans la culture. On l'a même vu applaudir. Deux jours plus tôt, et ce n'est pas une coïncidence, il avait profité de son discours devant l'Association de la construction du Québec, à La Malbaie, pour réclamer le rétablissement des investissements en culture et demander la mainmise du Québec sur cette compétence. Peu importe que Stephen Harper ait rejeté sa demande dans les heures qui ont suivi, le premier ministre se présentait comme le défenseur des intérêts du Québec à Ottawa.
Vendredi, le critique péquiste en culture, Pierre Curzi, a tenté d'attraper la balle au bond et réclamé un amendement à la Constitution pour récupérer la culture. Mais Jean Charest avait déjà compté dans le but de ses adversaires. Dimanche soir, aux Gémeaux, en l'absence de Pauline Marois, en convalescence, et de Mario Dumont, retiré sur ses terres, c'est Charest qui représentait le Québec, devant un auditoire de plus d'un million de téléspectateurs. Une belle occasion manquée pour Gilles Duceppe, incidemment, qui fait pourtant campagne sur le slogan "Présent".
Il aurait été inconvenant que le premier ministre participe aux deux manifestations organisées à Montréal et à Québec en guise de protestation contre les coupes budgétaires d'Ottawa. Le geste aurait été perçu comme une provocation, une ingérence dans la campagne fédérale. Mais personne ne peut lui reprocher d'avoir assisté au gala des Gémeaux. Et personne ne sera surpris d'apprendre que sa ministre de la Culture, Christine Saint-Pierre, a participé à la longue ovation que la foule a réservée au comédien Vincent Graton, qui venait de dénoncer le gouvernement Harper. M. Charest est prudemment resté assis sur son siège pour ne pas se faire accuser de prendre position contre les conservateurs, mais il avait bien affiché sa sympathie pour les artistes. Dommage que la ministre fédérale de la Culture, Josée Verner, n'ait pas assisté au gala aux côtés de son homologue Christine Saint-Pierre. Cela aurait donné un beau moment de téléréalité...
Mais au fait, où était-elle, Mme Verner? En campagne électorale, a expliqué son bureau hier. Pourtant, le gala des Gémeaux de dimanche a été l'un des moments forts de la campagne électorale au Québec en fin de semaine. Et en politique comme ailleurs, les absents ont toujours tort.
Où sont les étudiants?
Il y avait à peine 70 personnes, hier, au débat entre les candidats aux élections complémentaires dans Jean-Talon, organisé par les étudiants de l'Université Laval. Et la majorité des questions de la salle ont été "plantées" par les organisations des candidats. J'ai reconnu deux jeunes militants libéraux, une adéquiste et une péquiste parmi ceux qui sont allés au microphone. C'est dire l'intérêt des vrais étudiants. Ils auraient dû être là pour entendre le ministre Yves Bolduc, qui tente de remplacer Philippe Couillard, et pour évaluer ses adversaires. Si on considère que le taux de participation des étudiants aux élections est très faible et qu'ils n'habitent pas tous dans Jean-Talon, on peut se poser des questions sur l'utilité d'un débat dans un milieu qui s'en fiche aussi éperdument.
On aurait pu au moins nous offrir de vraies prises de bec entre les candidats. Mais la CADEUL avait tellement encadré le droit de réplique, limité à une minute, qu'elle a tué toute possibilité d'échanges musclés. Avis aux intéressés : la semaine prochaine, il y aura un autre débat. Ce sera entre les candidats aux élections fédérales, cette fois. Si vous avez du temps à perdre...
Pour joindre notre chroniqueur : glavoie@lesoleil.com


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