Ceux qui hurlent avec les loups

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Un texte censuré sur Le Québécois repris en exclusivité sur Vigile

Note de la rédaction : le texte a initialement été publié sur le site Le Québécois. Il a été retiré depuis pour des raisons qui nous sont inconnues. À notre connaissance, Vigile est le seul site qui l'a conservé intact.


On pourrait me qualifier de radical de gauche. Je n’en rougirais pas. Mon complice, Philippe Dujardin non plus. Et pourtant, nous tapons sur QS. Sans complexe, nous embrassons à l’occasion des propos émanants de personnalités étiquetées à droite. «Oh my God» diront les twits… Les bandes, les meutes, les troupeaux, bien peu pour nous. Mais pourquoi donc varger sur ceux qui médiatiquement sont présentés comme LA gauche? Eh ben, tout simplement parce qu’ils incarnent un malsain glissement sociétal du «nous» vers le «je». Ils torpillent certains de nos acquis, nous font chier avec leur manie à tout vouloir passer à l’autoclave, ont rendu possible l’interminable règne Libéral et sabordent notre émancipation nationale.



Bousculés par le Manifeste de l’Aut’ Gauche, ces obnubilés des banquettes de l’Assemblée Nationale auront beau nous câller des pétitions, ils sont et resteront nuisibles. Leur refus de la convergence indépendantiste confirme le pronostic de Pierre Falardeau : Gabriel Weasel, Manon Silver Fox et leurs ti-namis ne sont qu’un des rouages d’un dispositif idéologique, pédagogique et médiatique qui a pour objectif de diluer notre mémoire collective afin de nous rendre inoffensifs au plus crisse. Une job de bras menée avec une grossièreté effarante. Pensons à Radio-Cadenas nous expliquant à quel point nous sombrons dans le racisme systémique via l’expertise de Xavier Camus, un insignifiant blogueur, diffamateur et fabulateur; pensons au Musée Canadien de l’histoire exhibant – dans son expo permanente – la face encadrée de l’hystérique Dalila Awada afin de célébrer, l’éclatante modernité multiculturaliste du plusse meilleur pays au monde; pensons itou au cours d’ECR qui encense l’accommodement religieux, caricature ceux qui s’y opposent, zappe les zones d’ombre monothéistes et néglige les libres penseurs… Et on pourrait continuer longtemps comme ça.



Alors que point le carnaval électoral, ses exaspérantes tactiques de marketing politicien, ses saletés de sondages d’intentions et ses diagnostics de journaleux vendus, faudra respirer par le nez (peut-être même se le pincer). Faudra parler aux gens de Québec, sans le mépris qui caractérise les moralisateurs de la gauche régressive et garder en tête le rôle de leurs alter-egos yankees dans l’avènement de Trump. Peut-être aussi qu’on devrait capter – et c’est un avis qui n’engage que moi – que pour l’heure, le moins pire des scénarios pour les indépendantistes (et les progressistes), c’est le PQ dans son actuelle mouture. D’ici les élections, puissent disparaître les quelques diptères achalants de chez QS et puissent en essaimer les vrais progressistes y traînant encore. Vivement que l’on s’attèle à croquer les bouffons de la droite, là où elle revêt ses atours les plus sinistres.


Là-dessus, je vous propose un texte issu de la rencontre entre deux teigneux, à savoir, Dujardin et moi. Grosso modo, c’est la suite de notre dernier coup de sang, un article qui s’intitulait Celui qui nourrit les loups…


Ceux qui hurlent avec les Loups


– Par Aprilus & Philippe Dujardin –


Au sein de QS se trouve une frange pataugeant dans le multiculturalisme, ce qui n’est pas pour déplaire à certains sbires du fédéral et du grand capital. Marinant dans un mondialisme niais et antinational, elle a relégué les luttes sociales au néant pour maladivement défendre les LGBTTTQQIAA+ de telle sorte qu’elle réussit… à leur nuire. Même sort pour les luttes féministes, détournées au profit d’ultra-identitaires religieux et d’un «matrimoine» misandre. Cette autre Meute se laisse porter par une surexposition médiatique reflétant d’avantage des intérêts sournois que son réel poids politique. Un phénomène qu’elle semble incapable de déceler quand bien même lorsque son poster boy, Nadeau Dubois, se trouve encensé par un ancien président d’Alliance Québec dans The Gazette. Son truc, peut importe les effluves viciées, c’est la presse putaclic qui chie du buzz.



Ces jusqu’au-boutistes parasitant QS ont développé une relation symbiotique avec les libéraux quand vient le temps de fesser sur le PQ. Cette association durable et réciproquement profitable entre deux acteurs de la scène politique québécoise ne relève pas du complot ; ces gens ne communiquent pas entre eux, ils agissent sans concertation contre un ennemi commun, et pour cela ils sont prêts à se vautrer dans une démagogie de caniveau, jouant avec les peurs des Québécois et principalement celles des communautés ethnoculturelles.


Certains de ces confettis «solidaires» ne reculent devant rien pour imposer leur idéologie libertaire, au nom du «progrès et de l’inclusivité». Devant le moindre désaccord, la censure devient la règle : intimidation, expulsion des indésirables, appel aux employeurs, cabale sur les réseaux sociaux, listage avec photos et adresses. Tout pour que leur Meute de clowns masqués fasse le sale boulot. Ils vous diront qu’ils n’ont rien commandé, que ce sont des actes isolés et qu’ils n’en sont pas responsables. Jamais ces irresponsables ne sont responsables de quoi que ce soit. Ni de leurs discours haineux, ni de leurs appels au lynchage. Haranguant leurs militants, soutenant des actions radicales, parfois violentes au nom du «progressisme», ces guignols ânonnent que contre les «racistes», toutes les mesures, mêmes les plus extrêmes, sont excusables. On ne peut être qu’avec eux ou contre eux. L’Axe du Bien versus l’Axe du Mal, comme disait l’autre cowboy. Un bon raciste est un raciste mort! En dehors de leur foi, point de salut! Camarade tiens-le toi pour dit, sinon tu subiras l’anathème de ces petits fachos solidarisés.



Les nouveaux curés



Ce serait peu de chose si au sein de QS, ces roitelets du goupillon excommuniant quiconque ne macère pas dans le même dogme n’étaient pas si influents. Mais voilà, ces nouveaux curés de l’ordre moral s’imposent et dictent les normes de ce qui est acceptable ou non en société, se prétendant les gardiens de la pensée progressiste, féministe et de gauche selon, bien sûr, leurs critères intersectionnels et racialistes. Ils nous parlent de déconstruction, de rééducation, d’espaces protégés, de racisme systémique, de terres non cédées. Chaque fois qu’ils hurlent, Philippe Couillard tend l’oreille, flairant la récupération politique. Toujours avide de jouer sur les divisions entre indépendantistes, le père Couillon jubile et instrumentalise à gogo les premiers contre les seconds.


Cette clique de nuisibles logée chez QS relève principalement d’une petite bourgeoisie locale montréalaise, transgentrifiée, généralement blanche, et surtout privilégiée ! Ces p’tits bourgeons peuvent bien venir nous causer de culpabilité blanche et de tous ces privilèges dont bénéficieraient tous ces porteurs d’eau leucodermes canadiens-français se fendant en quatre pour boucler leur budget…


Il serait temps de vermifuger QS pour espérer une meilleure hygiène politique. Le parti doit se purger de ces nématodes engorgeant également les côlons libéraux. Le Québec doit s’assainir de ces cestodes avides de cette matière brune et fétide avec laquelle ils salissent un peuple, l’accusant d’intolérance et de fermeture à l’autre.



Les pompiers pyromanes



À force de crier au loup en hurlant au racisme à tous vents, ces militants aux méthodes nous rappelant les heures sombres de notre histoire, créent des inquiétudes légitimes au sein des communautés issues de l’immigration. Ils jouent avec leurs émotions les plus viscérales, aggravent les ressentiments inter-communautaires et encouragent le repli sur soi. Ils carburent à la haine de l’autre.


Quand ils prétendent que le PQ veut «arracher le voile de la tête des femmes musulmanes» – cette seconde peau identitaire ne souffrant d’aucune limitation dans notre société – ils provoquent une réaction quasi hystérique des médias, de la classe politique et des pseudo-leaders communautaires, étouffant ceux de nos frères et sœur s’étant ralliés à nos luttes.


Mais au fait, vouloir écorcher vives une poignée de pauvres femmes voilées, serait-il une triple offense péquiste? Devrait-on y lire, en plus d’une propension «raciste et sexiste», une nauséabonde appropriation culturelle? Scalper les dames est-il vraiment une composante des mœurs québécoises? Calisse, ça doit être roffe sur les neurones d’être dans leur club!


Tant les Libéraux que les Solidaires attisent cette haine des communautés envers le Parti Québécois. Ils instrumentalisent sans scrupules, les mêmes préjugés, la même ignorance, les mêmes peurs. Quand Emmanuella Lambropoulos, en 2014, refusait de «laisser ces racistes gagner une majorité», nous étions en présence d’une énormité dont QS aurait aisément pu se réclamer.



Ces pyromanes entretiennent aussi une montée des ressentiments à l’endroit des Québécois nationalistes en les étiquetant mononcs intolérants, fermés sur eux-mêmes, d’habitants sans culture, de bouseux se nourrissant de leur crainte des autres. Ils dépeignent une hérouxvillisation du Québec. Ce faisant, ils oublient un détail : Il est dangereux de refouler et d’insulter le nationalisme d’un peuple.


Racisme, mangez-en tous!



L’un des effets pervers de ces discours soi-disant antiracistes vient de la banalisation du racisme lui-même. Si tout est raciste, plus rien ne l’est et le jour où un vrai parti raciste pointera à l’Assemblée nationale, le «PLQS» risque de manquer de noms et d’adjectifs pour le dénoncer proprement. Comme disait Albert Camus, à mal nommer les choses on aggrave les malheurs du monde. C’est exactement ce que font nos champions du méli-mélo en amalgamant racistes, nationalistes, identitaires et laïcistes. Une laïcité qu’ils vont qualifier de fermée ou stricte, la leur étant naturellement aussi ouverte qu’une vielle pute survoltée. Françoise David prétendait que la question des rapports entre la majorité et les minorités devait se régler en dehors d’une campagne électorale. Et pourtant, dès que pointe les élections, systématiquement, QS ressort le même arsenal de flèches qu’il décoche frénétiquement aux «identitaires et aux laïcistes», principalement pour taxer le Parti Québécois d’intolérance. N’était-ce pourtant pas Amir Khadir qui nous sermonnait que les campagnes électorales sur le thème de l’identité et les questions religieuses étaient l’apanage des partis de droite, voire d’extrême droite?


Ils peuvent compter sur leur midinette de service, Dalila Awada, parée de ses plus beaux atours certifiés religieux et assortis à sa beurrée de maquillage super réformiste, pour venir nous expliquer que l’ennemi des «communautés racisées» au Québec s’incarne à la fois dans le néolibéralisme et dans le racisme et que «le Parti Québécois porte en lui ces deux bêtes».



QS est bien sûr nanti de plusieurs intellectuels et professeurs d’universités, dont l’un d’entre eux viendra, lors de la consultation sur le projet de loi 60 en 2014, asséner leur phantasme de racisme inhérent au PQ en prétendant, que la charte des valeurs «ressemble au programme du FN». Ce même Michel Seymour avait tenté une comparaison plus que douteuse entre Adil Charkaoui et Pierre Bourgault… On ne rigole plus !


QS cumule les marioles. Leur candidat à l’investiture de QS dans la circonscription de Crémazie, Haroun Bouazzi, lors de la consultation sur le projet de loi 62 avait, lors d’une tirade dont seul lui a le secret, mêlé les strings et minijupes avec le burkini, nous expliquant ensuite, le plus sérieusement du monde, que l’épilation intégrale relevait d’un désir envers les individus pré-pubères, bref un désir pédophile. Ils osent tout, c’est à cela qu’on les reconnaît. Encore? Après avoir phagocyté Option Nationale, ils nous servent maintenant Vincent Marissal dans un plateau d’argent. Elles doivent être contentes les pellicules onistes qui constellent les épaules de Massé, cette truckeuse qui a voté non à la convergence. Décidément, Sol Zanetti peut bien nous roter gauchement des citations de Pierre Falardeau sur Facebook, on voit bien qu’il en zappe l’essentiel.



Vox populi et toilettes transgenres



Québec Solidaire a écrit à ses membres que l’élection de Trump en dit long sur le désespoir qui hante une grande partie du peuple américain, que cette élection doit servir d’exemple et que la classe politique a la responsabilité de répondre aux besoins RÉELS des gens. Et puis hop, pirouette, cacahuète, ils nous gratifient d’un programme électoraliste bourré de vœux pieux «progressistes», annonçant à qui veut l’entendre qu’ils prendront le pouvoir en 2018 et aggravant du même coup le cynisme envers la classe politique. Mais à quels québécois s’adressent-ils? À ceux des minorités qui, solidement matraqués par la bête bicéphale «PLQS» et la propagande fédéraliste, semblent se foutre de la corruption, revotant massivement pour les libéraux. Ceux de la majorité, certes préoccupés par les écoles en ruine et la santé, ont aussi une inquiétude pour leur langue, leur culture et leur identité. Mais là, QS est totalement absent. N’ont-ils pas compris que Trump a aussi gagné en jouant sur le créneau identitaire, cette corde sensible de tout peuple ?


À la façon d’Hillary Clinton rabaissant les électeurs de Trump à un ramassis de minables – A basket of deplorables – il se trouve des «solidaires» versant dans le même vocable pour décrire les électeurs péquistes et caquistes. Sans même capter qu’il s’agit là majoritairement de la classe ouvrière et paysanne du Québec. Comme le déclarait René Lévesque, il est bon de se méfier de ces gens qui affirment aimer le peuple et détestent ce que le peuple aime.



Ces guidounes édulcorées valsent sur le spectacle de la marchandise capitaliste, où l’humain est une ressource comme les autres. Michel Chartrand dénonçait ce capitalisme qui par essence est apatride, a-national, amoral, à la différence du nationalisme qui fait partie de l’instinct fondamental de conservation, le préalable de l’ouverture sur le monde. Il avait bien prévenu qu’on ne pouvait pas le refouler : «ça donne de la folie furieuse qui se jette n’importe où, dans la soif de puissance ou de domination. Nier le nationalisme d’un peuple, c’est créer un climat propice à la violence, c’est courir au désastre». C’est exactement ce dont nous sommes témoins aujourd’hui. La gauche régressive a failli à défendre le nationalisme et se gave de ce qu’elle a participé à créer.



 


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Globe-trotter, technicien en santé animale, biologiste, enseignant (du pré-scolaire aux adultes, en passant par le Cégep) et «illustrateur maraîcher» - Aprilus est un autodidacte dont l'originalité du vécu ponctue copieusement les coups de crayon. Par dessus tout, ce sont les animaux et autres créatures d'inspiration animalières qu'il préfère représenter de son trait nerveux pimenté d'humour. Il a œuvré dans l’illustration jeunesse, dans le cadre de l’art communautaire, en tant que conférencier et a co-produit un spectacle à saveur satirique mariant dessin en direct, conte et musique (festival des Grandes gueules de Trois-Pistoles). En amateur d’humour grinçant, Aprilus, libertaire de gauche, croque volontiers l’absurdité du monde et affectionne les thèmes liés à la laïcité, aux sciences, à l’environnement et à l’indépendance du Québec. Ses dessins éditoriaux et satiriques ont été publiés dans la revue satirique Le Taon, L’aut’ Journal, le site du PCQ, Vigile Québec, le mensuel À Bâbord! et le journal Le Québécois. De cette dernière tribune, il a été censuré, en raison de sa critique sans compromis de la gauche régressive.