Célébrer le solstice d’hiver?

Noël et Jour de l'An - 2010- 2011


par Daniel Caron

Québec
Lettres - Noël… Cela évoque pour la plupart d’entre nous une période de réjouissances, un moment privilégié de l’année où l’on se retrouve en famille. Bien que l’on insiste un peu moins aujourd’hui sur son caractère religieux, cette fête n’en demeure pas moins une fête chrétienne, une commémoration de la naissance du Christ, une occasion de rassemblement, de retrouvailles, de réjouissances, etc., non pas simplement « une fête du solstice d’hiver » dépourvue de toute référence religieuse ou culturelle. Si cette fête de tradition occidentale n’évoque rien pour certains, ceux-là n’ont qu’à faire ce que d’autres font pour des fêtes qui ne signifient rien pour eux : s’abstenir de la souligner.
Or, doit-on s’étonner ? Non, mais il est permis de se poser des questions. Aurions-nous peur de maintenir nos traditions ? Pour ne pas « heurter » les susceptibilités des nouveaux arrivants, par exemple ?
S’il est vrai que la notion des peuples fondateurs irrite certains Canadiens depuis au moins 15 à 20 ans, connaissons-nous bien les attentes de ceux et celles que nous souhaitons intégrer à notre société ? Avons-nous choisi la meilleure façon d’y parvenir ? Et qu’attendons-nous des descendants des peuples fondateurs qui sont à l’origine de nos institutions ? Attendons-nous d’eux qu’ils s’effacent tout bonnement, parce que la survivance de leurs traditions choque les tenants d’un multiculturalisme intégral, dénué de toute référence historique ou culturelle ? La société d’accueil n’a-t-elle pas le droit et le devoir de protéger et de faire rayonner ses propres institutions ?
Noël est une fête que la grande majorité des Canadiens célèbrent. Alors pourquoi prôner un retour au paganisme ? Rebaptiser Noël « fête du solstice d’hiver » est une démarche de fermeture et non pas d’ouverture ; une démarche de fermeture à la culture et aux traditions de la majorité ; une démarche rétrograde, incongrue et sectaire ; un retour à l’âge du bronze ou au druidisme.
Les 25 millions et plus de Canadiens et de néo-Canadiens qui fêteront Noël cette année devraient-ils demander un « accommodement raisonnable » pour que soit maintenue la fête de Noël ?
Et si tous les enfants du Canada écrivaient gratuitement à la ministre du Patrimoine canadien, à titre de mère Noël, comment celle-ci leur expliquerait-elle que le père Noël n’existe plus ?
Joyeux Noël à tous et que l’esprit des fêtes nous éclaire. Quant au solstice d’hiver, laissons à nos exégètes le soin d’en découvrir toute la signification profonde, à la faveur de la nuit la plus longue de l’année...


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