IDÉES – INTRONISATION DE DONALD TRUMP

Ce verre grossissant qu’on aime détester

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Trump, «l'image de nos travers»






Comme il est terrible ce Donald Trump, ce tout nouveau président des États-Unis. Si on faisait la liste de tous les qualificatifs qui lui ont été attribués, nous n’aurions pas le choix, il faudrait dire de lui qu’il est un monstre.


 

Mais amusons-nous, quitte à rire jaune par la suite, à le regarder par l’autre côté de la lorgnette, à partir de ce que nous sommes comme société. Ainsi, il nous faudra peut-être reconnaître que Donald Trump n’est pas une exception, mais bel et bien le pur produit de notre société occidentale. Qu’il est notre création, en fait, une sorte de concentré de ce que nous sommes devenus. Oui, un concentré, et c’est d’ailleurs ce qui le rend tellement indigeste et difficile à avaler.


 

On dit de lui qu’il est narcissique, inculte, qu’il n’a que mépris pour la connaissance et la science, qu’il déforme ou nie les faits ou la réalité afin d’imposer la sienne, qu’il parvient à faire passer ses opinions pour des « vérités » à force de les répéter, qu’il vit dans un monde superficiel, kitch à souhait où le paraître prend le dessus sur l’être, l’apparence sur l’authenticité.


 

Mais n’est-ce pas là le triste portrait de notre société ? Lorsque j’ouvre la télé et que je tombe sur les Recettes pompettes, le nouveau show de Véro et autres émissions de ce genre, lorsque je lis certains journaux ou que j’écoute la radio poubelle, lorsque je surfe sur les médias sociaux, je n’ai pas tellement le choix de constater que j’y retrouve exactement ce que nous reprochons tous à Donald Trump : de l’opinion vulgaire, du potinage, de la médiocrité, des comportements narcissiques, beaucoup de légèreté, de la désinformation, des théories du complot, une fuite dans le virtuel et beaucoup de selfies nombrilistes, de likes consensuels, d’images déformées, enjolivées, « photoshopées », truquées, arrangées par le gars des vues.


 

Usine à « trumpiens »


 

Mais si ce n’était que cela. Parfois, lorsque je regarde certains étudiants qui arrivent au cégep, j’ai l’impression que notre système d’éducation est devenu une usine à « trumpiens » et à « trumpettes ». Formatés dans le moule de la réforme, du Renouveau pédagogique, on a fait croire à ces élèves que l’important était de communiquer, d’exprimer leurs opinions, d’épancher leur moi profond et qu’il ne valait plus la peine d’acquérir des connaissances et une culture solides étant donné que tout ceci était dorénavant disponible sur Google.


 

Aussi, on leur a inculqué une conception utilitariste de l’éducation : ce qui est appris doit servir à quelque chose, déboucher sur du concret. Sinon, pas la peine. D’ailleurs, notre ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, vient d’ajouter une toute nouvelle brique à cette belle et grande idéologie pragmatique en imposant, par la seule puissance de son verbe, un cours d’éducation financière aux élèves de 5e secondaire, et ce, au détriment du cours Monde contemporain, un cours tellement inutile… Ainsi, selon les dires du ministre, les étudiants sauront comment gérer leur facture de téléphone cellulaire.


 
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