Canada-ONU - La honte !

Canada - ONU


Pour la première fois de son histoire, le Canada a perdu son pari d'être élu membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Hier midi, après plusieurs mois d'une campagne de séduction intense auprès des 192 pays de l'organisation, le gouvernement Harper a dû se rendre à l'évidence: désormais, ni l'Afrique, ni l'Europe et encore moins le monde arabe ne font confiance à la diplomatie canadienne pour jouer un rôle actif et efficace dans la recherche de solutions aux conflits mondiaux.

Quel revirement de situation! Quelle gifle pour un premier ministre qui n'a de cesse d'affirmer que le Canada a enfin acquis du «leadership» sur la scène mondiale!

Peut-on qualifier de «leadership» le fait de renier sa signature au bas d'un protocole international comme Kyoto pour se placer à la remorque des États-Unis dans la lutte contre le réchauffement climatique? De leadership le fait de se retirer d'à peu près toutes les missions de paix des Casques bleus au profit d'une grande guerre offensive en Afghanistan? De leadership encore, le fait de se mettre à dos la presque totalité des pays arabes en donnant un appui inconditionnel à Israël, même lors d'attaques militaires condamnables? De leadership, toujours, le fait de délaisser l'Afrique pour réorienter son aide vers l'Amérique latine, zone d'influence américaine?

L'ineffable représentant du premier ministre, Dimitri Soudas, a accusé le chef libéral, Michael Ignatieff, d'être à l'origine de la défaite parce qu'il a affirmé que le Canada ne méritait pas d'obtenir une place au Conseil de sécurité. Comme si la majorité des pays de la planète se souciait de ce que pense l'opposition libérale au point de modifier son vote au profit du Portugal!

Si une majorité de pays a préféré le Portugal au Canada, c'est que ce dernier a perdu sa crédibilité à titre de nation tampon entre les États-Unis et le reste du monde. En se plaçant résolument à la remorque des États-Unis, dont il est pourtant déjà l'allié fidèle, le Canada de Stephen Harper a obtenu le résultat inverse de celui recherché: loin d'accroître son leadership, le voilà relégué au rôle de pion.

Personne n'avait prévu un échec aussi retentissant de la diplomatie conservatrice. Pourtant, avant de faire campagne pour gagner ce siège temporaire au Conseil de sécurité, M. Harper avait grossièrement négligé ses relations internationales au profit de ses convictions personnelles. On se rappellera qu'au lieu de prendre la parole à l'ouverture de l'Assemblée générale de l'ONU, en septembre 2009, il avait choisi de revenir de New York pour participer à un événement de promotion au siège social ontarien de Tim Hortons.

Ce qui s'est passé, hier, laisse croire non seulement que Stephen Harper n'est pas le stratège politique redoutable dépeint par ses admirateurs, mais que sa politique internationale constitue un risque pour la sécurité des Canadiens dans le monde d'aujourd'hui.


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