Canada: l’absence de croissance du PIB pourrait entraîner une baisse des taux

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En termes non politiquement corrects, l'absence de croissance, c'est la récession ou la dépression

L’économie canadienne n’a pas crû en octobre et certains analystes se demandent maintenant si cela pourrait convaincre la banque centrale du pays de réduire son taux d’intérêt directeur.


Selon un rapport dévoilé mercredi par Statistique Canada, l’économie est restée stable en octobre, les gains enregistrés par le secteur des ressources ayant aidé à contrebalancer les déclins dans la production des usines et les dépenses des consommateurs.


Aux yeux de l’économiste Nick Exarhos, de Marchés des capitaux CIBC, ces faibles résultats s’opposent aux attentes de certains observateurs, qui misaient plutôt sur un rebond de l’activité économique canadienne après la contraction de 0,5% de septembre.


Sans la reprise dans le secteur minier, le pays aurait affiché une nouvelle contraction économique, a souligné M. Exarhos dans un bref commentaire.


Les nouvelles données sur le produit intérieur brut (PIB) pourraient annoncer une croissance nulle pour le quatrième trimestre, ce qui pourrait se traduire par une nouvelle réduction des taux d’intérêt de la Banque du Canada si les choses ne s’améliorent pas.


Dans son plus récent rapport sur la politique monétaire, dévoilé en octobre, la banque centrale avait dit s’attendre à une croissance de 1,5% pour les trois derniers mois de l’année.


Statistique Canada a indiqué mercredi que le PIB canadien – la plus large mesure de l’activité économique – avait été stable en octobre, dans l’ensemble.


Les industries liées aux matières premières, incluant le secteur de l’extraction minière, l’exploitation en carrière et l’extraction de pétrole et de gaz naturel, ont affiché de légers gains après avoir fortement reculé en septembre. Le secteur public a aussi légèrement progressé.


Des déclins ont été observés dans la fabrication, le commerce de détail et les services publics. Les dépenses pour le gaz naturel et l’électricité ont aussi diminué, le pays ayant connu des conditions météorologiques clémentes dans les semaines précédant l’Halloween.


L’économiste Brian DePratto, de la Banque TD, a indiqué dans une note de recherche que l’économie canadienne devrait rebondir avec une modeste croissance en 2016, tout en précisant que sa projection reposait sur une augmentation de la demande pour les exportations canadiennes – et que cette croissance de la demande était actuellement inexistante.


«Conséquemment, les risques sont plus forts à la baisse et nous ne pouvons pas exclure de nouvelles mesures d’assouplissement si nous observons une déception soutenue dans la croissance économique canadienne», a-t-il expliqué.


Le secteur de l’extraction minière, l’exploitation en carrière et l’extraction de pétrole et de gaz naturel a rebondi de 0,7% en octobre, après avoir plongé de 4,7% en septembre. L’utilisation de méthodes non classiques pour extraire le pétrole, comme les sables bitumineux en Alberta, a grimpé de 4,5%, après avoir reculé de 10,6% le mois précédent.



Le secteur de la finance et des assurances a reculé pour un troisième mois consécutif en octobre, cédant 0,1% malgré un gain dans les services de placement financiers.


Par ailleurs, Statistique Canada aussi indiqué mercredi que les ventes des détaillants avaient augmenté de 0,1% en octobre. Exprimées en volume, ces ventes ont progressé de 0,3%.


Les augmentations les plus importantes ont été celles de l’Ontario et du Québec, tandis que les ventes des détaillants de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et de la Nouvelle-Écosse ont diminué. Pour l’Alberta, qui est particulièrement touchée par le plongeon des prix du pétrole brut, il s’agissait d’un troisième recul mensuel consécutif.


L’économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter, a qualifié les données sur le commerce de détail de «rabat-joie», ajoutant qu’il ne s’agissait que d’une nouvelle preuve que l’année 2015 avait été mauvaise pour l’économie canadienne.


Dans sa note de recherche, M. Porter s’est remémoré 2015 en évoquant notamment les cinq mois consécutifs de contraction du PIB, les deux réductions surprises des taux d’intérêt et le plongeon du dollar canadien.


Source: affaires.lapresse.ca



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