Martine Ouellet déplore que le Bloc québécois ait mis de côté l’indépendance durant sa récente campagne lui ayant permis d’obtenir 32 sièges et de tripler sa députation. Une campagne «prudente», selon elle, qui a «réussi à capitaliser sur les faiblesses de ses adversaires».
L’ex-chef et députée du Bloc se réjouit surtout que le Québec a envoyé le message au Canada qu’il veut «s’occuper de ses propres affaires», notamment de la loi sur la laïcité.
Toutefois, pour Mme Ouellet, la campagne du Bloc marque «un retour aux anciennes stratégies de travailler à l’intérieur du régime canadien». «Et ce n’est pas une stratégie qui a fait avancer l’indépendance d’aucune espèce de façon», a-t-elle fait valoir en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne, jeudi soir.
«Les gagnants, malheureusement, ce sont quand même les libéraux, avec 35 sièges au Québec. Le Bloc en a 32. (...) C’est un gouvernement minoritaire relativement solide (...) avec un NPD très faible, qui va devoir regarnir ses coffres», a soutenu Mme Ouellet.
Selon elle, le Bloc ne bénéficie pas d’un rapport de force.
«Je ne sais pas ce qu’ils pourront faire une fois qu’ils ont décidé, avec Yves-François Blanchet et Gilles Duceppe, de mettre l’indépendance de côté, a déclaré Mme Ouellet. Ils l’ont dit: ‘la campagne n’est pas sur l’indépendance, on va collaborer dans le régime canadien’. Faire fonctionner la province du Québec dans le Canada, c’est le contraire de travailler à sortir du Canada, là il y a une contradiction, je ne sais pas comment ils vont ajuster ça.»
«Je connais plusieurs députés très indépendantistes qui ont été élus, j’espère qu’ils réussiront à faire entendre leurs voix à l’intérieur du parti», a-t-elle ajouté.