Intéressante entrevue, ce matin dans La Presse, de Stephen Harper accordée à mon collègue Joël-Denis Bellavance.
M. Harper a raison sur un point: plus personne ne parle du dossier constitutionnel au Québec et au Canada.
Il se trompe toutefois sur trois points fondamentaux:
a) Ce n’est pas parce qu’on n’en parle plus que c’est réglé. Vrai, une grande lassitude post-Meech, doublée du souvenir de la dure bataille du référendum de 1995, semble s’être installée durablement, mais à ce que je sache, le Québec n’a toujours pas signé la fameuse Constitution que dit respecter religieusement le premier ministre canadien
b) au sujet du respect de la Constitution, vrai, les conservateurs ne nous bassinent plus avec des projets de réseau national de garderie ou avec des normes nationales en santé, mais leur future commission nationale des valeurs mobilières et leur refus de reconnaître l’harmonisation des taxes de vente avec Québec ne sont certainement pas des preuves de fédéralisme flexible et de respect des provinces
c) si l’appui à la souveraineté est tombé autour de 40 % depuis que les conservateurs ont pris le pouvoir, ce n’est pas grâce à leur bonne foi, comme le prétend Stephen Harper, mais plus simplement parce que nous sommes revenus à la question «dure» dans les sondages ces dernières années (Voulez-vous que le Québec devienne un pays indépendant?) excluant toute forme d’association avec le reste du pays. En ce sens, l’appui à la souveraineté n’a même pas diminué, il reste, bon an mal an, autour de 40 %.
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