Bois d'oeuvre: l'industrie américaine met sa menace à exécution

Eed41cdeac91a69241f2c5004a8d5cce

Les Américains jouent (toujours) dur !





L’industrie américaine du bois d’œuvre a mis sa menace à exécution, vendredi, en déposant une requête auprès du département du Commerce des États-Unis pour réclamer une enquête en raison de concurrence déloyale de la part de l’industrie canadienne.

Le gouvernement canadien qui a jusqu’ici échoué dans ses efforts pour renégocier une entente avec les États-Unis, a indiqué qu’il s’attendait à ce que l’industrie américaine passe à l’action, depuis l’expiration du moratoire sur le bois d’œuvre il y a un mois.

La Coalition américaine sur le bois d’œuvre soutient que les gouvernements provinciaux détiennent la plupart des terrains et fournissent aux producteurs canadiens des arbres à un prix «en-dessous de la valeur marchande» et offrent d’autres subventions. La Coalition soutient que le bois d’œuvre canadien est vendu aux États-Unis à un prix «inférieur à sa valeur».

Elle soutient que depuis l’expiration de l’entente de libre-échange sur le bois d’œuvre de 2006-2015, la part des importations canadiennes est passée de 29,5 % au premier trimestre de 2015, à 34,1 % en 2016.

«Les gains canadiens dans la part de marché se sont faits au détriment des producteurs américains», indique la Coalition.

Le bureau de la ministre fédérale du Commerce internationale, Chrystia Freeland, a pour sa part soutenu que le Canada «est prêt à toute éventualité».

«Notre gouvernement défendra avec vigueur les intérêts des travailleurs et des producteurs canadiens. ‎‎Nos travailleurs et producteurs de bois n’ont jamais été en faute; par le passé, les organismes internationaux se sont toujours rangés du côté de notre industrie», a indiqué le bureau de la ministre, dans une déclaration écrite.

La ministre de l’Économie du Québec, Dominique Anglade, a aussi affirmé que la «situation était prévisible».

«On est parfaitement prêt à réagir à la situation présentement. Il y a dans les gestes qu’on a posés dans les dernières semaines et mois, une série d’éléments qu’on a mis en place pour aller rencontrer nos homologues américains», a-t-elle indiqué.

Elle a ajouté que le négociateur en chef pour le Québec, Raymond Chrétien, serait à Washington du 5 au 8 décembre avec l’ambassadeur du Canada.

La ministre demande aussi au fédéral de convenir avec les provinces d’un programme d’aide pour permettre des garanties de prêt ou cautions financières pour les entreprises qui pourraient être affectées par les droits compensatoires.

«Les droits compensatoires n’arriveront pas avant avril, mais la rapidité va être importante de la part du fédéral là-dessus. Il faut rassurer notre industrie également», a-t-elle fait valoir.

Aux Communes, vendredi, l’opposition a critiqué le gouvernement Trudeau pour sa gestion du dossier avec les États-Unis.

«La ministre du Commerce international a été incapable, en 387 jours, de défendre les travailleurs forestiers au Canada. Le résultat, c'est que des milliers de familles des régions ont peur d'être les victimes de cette guerre commerciale», a lancé le député conservateur de Mégantic-L’Érable, Luc Berthold.

Le secrétaire parlementaire de la ministre, David Lametti, a pour sa part martelé que le gouvernement veillait à la défense des intérêts des travailleurs et des producteurs canadiens dans le dossier du bois d'oeuvre.

«C'est exactement la raison pour laquelle nous ne sommes pas encore arrivés à un accord. Ce que les États-Unis nous ont présenté n'est pas acceptable. (...) Nous allons nous défendre vigoureusement devant les tribunaux. Nous n'avons jamais perdu, et nous allons continuer à travailler pour arriver à un bon accord pour le pays», a-t-il soutenu.




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé