Bloc québécois: un vote de confiance réclamé par trois autres associations

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Ouellet ne démissionnera pas

Trois nouvelles associations de circonscription bloquistes réclament à leur tour qu’un vote de confiance soit tenu rapidement pour sonder l’appui des membres à la chef Martine Ouellet, afin de clore la crise qui déchire le Bloc québécois. La présidente d’une autre association bloquiste estime quant à elle que Mme Ouellet devrait quitter son poste, ce qui porte à onze le nombre total d’associations bloquistesqui demandent le départ de la chef ou du moins un coup de sonde des membres sur son leadership.


L’exécutif de la circonscription d’Alfred-Pellan, à Laval, réclame un vote de confiance « le plus tôt possible ». La résolution a été adoptée à l’unanimité, dimanche.


« On trouvait que la façon la plus démocratique et la plus sage d’arrêter l’hémorragie, c’était de devancer le vote de confiance avant l’été 2018, pour qu’on soit capable de passer à autre chose », indique le président de l’association bloquiste, Jean-François Payette. La trésorière de son exécutif, Louise Maheu, estime qu’autrement, si le Bloc attend de tenir un vote de confiance comme prévu au congrès national du parti en mai 2019, « on laisse pourrir le dossier ».


Les bloquistes d’Ahuntsic sont prêts à être un peu plus patients, mais ils demandent tout de même un vote de confiance dès l’automne prochain. L’association bloquiste a voté de façon unanime, la semaine dernière, un plan en trois temps. Celui-ci prévoit que le vote de confiance soit devancé, que la chef Martine Ouellet délègue ses responsabilités parlementaires d’ici là et qu’en contrepartie, les sept députés qui ont claqué la porte du caucus bloquiste en désaveu à Mme Ouellet reviennent au caucus.


« Il faut tenir compte de la gravité de la situation », tranche le président de l’exécutif bloquiste d’Ahuntsic, André Parizeau. « Ce n’est pas tous les jours que 70 % de la députation démissionne du caucus. Ça prend plus que des gestes ordinaires, ça prend un geste important. Et la meilleure chose pour mettre un terme à une crise, c’est de demander aux membres de trancher. » M. Parizeau voudrait que la totalité des 20 000 membres bloquistes soient consultés — par téléphone ou vote électronique — plutôt que seules les quelques centaines de délégués qui auraient le droit de vote en congrès national.


D’autres associations de circonscription en sont encore à sonder leurs membres.


Monique Gagné, la présidente de l’association de Montcalm qui a élu le député démissionnaire Luc Thériault, n’a pas encore terminé ses consultations, mais elle estime néanmoins que le vote de confiance doit être accéléré. « Attendre en 2019, c’est très loin. » Elle ne dit pas si Martine Ouellet devrait abandonner la chefferie. « Un vote de confiance éclaircirait tout ça », croit-elle.


L’association bloquiste de Charlesbourg–Haute-Saint-Charles ne s’est pas encore prononcée sur un vote de confiance, mais sa présidente, Ghislaine Bussière, croit que Martine Ouellet doit partir.


« Moi, personnellement, je ne travaillerais pas pour une personne qui n’est pas rassembleuse », tranche-t-elle. Le départ de sept des dix députés bloquistes l’inquiète, car il démontre que les démissionnaires ne parvenaient pas à travailler avec Mme Ouellet et elle craint que les militants n’abandonnent à leur tour la chef et le parti.


Le Devoir a contacté 28 associations de circonscription bloquistes au cours de la dernière semaine. Onze réclament un vote de confiance devancé ou le départ de la chef. Les présidents de 30 associations de circonscription ont quant à eux signé une lettre d’appui à la chef.


Un référendum « ridicule »


Afin de dénouer la crise, Martine Ouellet annonçait la semaine dernière qu’elle sonderait les membres sur le mandat du Bloc québécois. La chef estime que le différend avec les députés dissidents s’explique par leurs visions divergentes du rôle du Bloc à Ottawa : faire la promotion de l’indépendance avant tout, selon Martine Ouellet, ou défendre les intérêts du Québec pour convaincre du bien-fondé de la souveraineté, selon les démissionnaires.


« Pour nous, c’est un peu le pile et le face de la même pièce de monnaie », réagit M. Payette, d’Alfred-Pellan. Ghislaine Bussière juge que la question évoquée par Martine Ouellet est « complètement ridicule », puisque l’article 1 du programme du parti — explicité sur deux pages — établit déjà clairement selon elle la mission du Bloc.


Certains bloquistes préviennent qu’un « oui » au référendum sur l’importance de promouvoir l’indépendance ne devrait pas être interprété comme un « oui » pour la chef. 


> La suite sur Le Devoir.



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