La Commission Bastarache faut-il le rappeler, avait pour mandat d’analyser le PROCESSUS de NOMINATIONS des JUGES. Donc, elle devait analyser la mécanique menant à la nomination des juges. Or il est clair, qu’à la lecture de celui-ci, qu’il y a eu effectivement ingérence politique dans ledit processus puisque le juge y suggère 46 recommandations. Mais plutôt que de dire cela, le juge Michel Bastarache a préféré joué le jeu que voulais Jean Charest dans sa guerre personnelle contre Marc Bellemare, soit celle de dénigrer l’adversaire.
En point de presse, le Premier Ministre a voulu influencer l’opinion publique en déclarant presque les larmes aux yeux que les juges du Québec avaient eue une année 2010 très pénible et que la commission avait rétabli les choses. À ce que je sache, jamais la crédibilité des juges n’a été mise en doute, avant, pendant ni après la tenue de ladite commission. Ce qui était dénoncé c’était l’influence indue des collecteurs de fonds à nommer tel ou tel juge auprès du ministre responsable.
Ce qui ressort des témoignages entendus durant la commission, c’est le changement apporté par Jean Charest lui-même suite à son élection en 2003 au processus. Le rôle joué par Chantal Landry et ses nombreuses rencontres avec Charles Rondeau et l’influence de celui-ci dans le choix des nominations à faire. Le manque d’éclaircissement sur la fameuse date du 2 septembre. Il est clair qu’un ministre de la justice, quel qu’il soit, est soumis à une certaine pression venant de l’externe à son ministère dans ces conditions. Cela ne prend pas une tête à Papineau pour comprendre cela.
La clé de cette commission résidait autour de la rencontre du 2 septembre et cela le juge Bastarache ne l’a pas approfondi suffisamment. Aux yeux de l’opinion publique, ce manque de rigueur a pris et prend l’allure d’un manque d’impartialité qui tout compte fait laissera la population très cynique surtout envers Jean Charest. Les sondages d’opinion vont tous dans ce sens d’ailleurs.
Le rapport devait laver plus blanc que blanc. Mais il semble que le gris ressort plus que le blanc.
Roger Kemp, Trois-Rivières