Bâillons pour les projets de loi sur la laïcité et l’immigration

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Le gouvernement Legault a toute la légitimité pour agir


Le premier ministre François Legault recourra à des mesures d’exception pour forcer l’adoption de deux projets de loi controversés avant la relâche estivale. Il a donné son feu vert à l’emploi de « bâillons » pour couper court aux débats parlementaires sur le projet de loi sur la laïcité de l’État (21) et le projet de loi sur l’immigration (9).


La présence des députés sera requise au parlement durant le week-end afin d’adopter à toute vapeur les pièces maîtresses du programme législatif de l’an 1 du gouvernement caquiste.


M. Legault avait préparé le terrain en début de journée : « S’il le faut, on va siéger en fin de semaine. Mais là, il faudrait que ça devienne constructif, puis que les libéraux arrêtent de faire du niaisage », avait-il affirmé à la presse.


Plus de 10 ans après le dépôt du rapport de la commission Bouchard-Taylor, le premier ministre juge « important pour la cohésion sociale et le vivre-ensemble » que l’Assemblée nationale adopte le projet de loi 21 et que la société québécoise « passe à autre chose ».


L’opposition s’offusque


D’autre part, le premier ministre reproche aux élus libéraux de « continue [r]à faire de l’obstruction qui nuit à l’économie du Québec » en proposant des amendements à répétition au projet de loi 9.


« Les entreprises du Québec crient qu’on a besoin de changer le système d’immigration. Monsieur Arcand continue à faire de l’obstruction », a-t-il dit.


L’élu libéral Sébastien Proulx a accusé le chef caquiste de « bafouer nos institutions ». « Parce qu’en insultant le Parti libéral, ce qu’il fait [M. Legault], c’est d’insulter tous les Québécois qui ne pensent pas comme lui », a-t-il lancé en Chambre.


Les libéraux font-ils de l’obstruction, comme le prétend M. Legault ?


« Ça ressemble à un canard. Ça marche comme un canard. C’est pas mal un canard », s’est contenté de dire Pascal Bérubé. Le chef parlementaire du Parti québécois n’approuve pas pour autant le recours à des mesures d’exception pour forcer l’adoption des projets de loi 21 et 9 au cours du week-end.


L’utilisation du bâillon n’a rien d’anodin, a fait valoir l’élu solidaire Gabriel Nadeau-Dubois. « La démocratie, dans le fond, c’est comme un jeu de Jenga, c’est pas mal plus facile à détruire qu’à construire. Et quand ça s’écroule, ça fait des dégâts », a-t-il soutenu dans une vidéo diffusée sur Facebook.









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