Bachand exige des excuses de Quebecor

Cependant, du côté du Journal de Montréal, il n'est pas question de faire acte de contrition, bien au contraire.

Budget Québec 2010 - suites




Martin Ouellet - En furie contre une série de reportages sur les finances publiques, Raymond Bachand exige des excuses du géant de la presse Quebecor.
Publiés depuis lundi dans le Journal de Montréal et repris par le Journal de Québec, les textes litigieux avancent que le ministre des Finances trompe les contribuables en dissimulant la part réelle qu'ils devront assumer pour rétablir l'équilibre budgétaire.
Le quotidien montréalais en lock-out soutient que M. Bachand joue avec les mots et les chiffres pour faire croire que le gouvernement fera 62 pour cent de l'effort financier pour venir à bout du déficit.
Mis sur la sellette jour après jour, le ministre Bachand est finalement sorti de ses gonds, mercredi.
Le reportage, a-t-il fulminé, est truffé d'erreurs et est basé sur les analyses erronées d'un «pseudo spécialiste», le comptable à la retraite Louis Charbonneau.
«Ce reportage fait par l'éditeur adjoint est indigne du poste de la personne qui signe et est contraire à l'éthique de la profession. C'est un reportage qui fait honte à la profession journalistique», a pesté M. Bachand, en point de presse à l'Assemblée nationale.
Le ministre reproche au journal de ne pas s'être donné la peine de «valider ses chiffres» auprès du ministère des Finances.
Résultat: le reportage comporte, selon lui, trois «erreurs grossières» d'analyse et des omissions portant sur les crédits d'impôt destinés aux citoyens, la TVQ et la lutte à l'évasion fiscale.
D'après M. Bachand, le lecteur est amené, faussement, à croire que le gouvernement cache aux contribuables la facture réelle qu'ils devront acquitter pour le retour au déficit zéro.
«Le 62 pour cent de retour à l'équilibre budgétaire vient de la part du gouvernement, 31 pour cent est demandé aux contribuables-citoyens et sept pour cent aux entreprises. Ces chiffres sont exacts, sont crédibles», a insisté le ministre.
M. Bachand a transmis une missive au grand patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, pour lui signifier sa frustration en regard d'un travail journalistique qu'il juge bâclé et tendancieux.
«Les trois premières pages injurieuses et remplies de faussetés, comment vous réparez ce dommage-là?», a-t-il lancé, manifestement irrité.
Le ministère des Finances évalue l'éventail des recours possibles contre Quebecor mais, déjà, M. Bachand a fait savoir qu'il exigera «à tout le moins» des excuses.
Cependant, du côté du Journal de Montréal, il n'est pas question de faire acte de contrition, bien au contraire.
«Le Journal maintient sa version des faits. Nous avons exposé le grand bluff du ministre des Finances alors il est normal qu'il soit fâché», a dit le rédacteur en chef Dany Doucet, rejoint par La Presse Canadienne.
«Nous savons ce que nous faisons et ce n'est pas fini», a-t-il ajouté, rejetant du revers de la main les critiques de M. Bachand.
M. Doucet trouve par ailleurs déplorable que le ministre s'en prenne «au messager», le Journal de Montréal, plutôt que de faire face à la musique.


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