Encore un effort

Aux membres de Québec solidaire

Contre le sectarisme

Tribune libre

Voici les deux résolutions de congrès qui refusent toute alliance électorale et qui entérinent la décision de présenter 125 candidatures aux scrutins nationaux. Elles ont fait obstacle jusqu'ici à une volonté contraire qui favoriserait grandement l'unité des souverainistes et la possibilité de battre Couillard en 2018.

[CONGRÈS 2011-06.04]

Proposition de Verdun-Mercier sur les pactes électoraux lors de la prochaine élection
QS ne négocie aucun pacte tactique ou alliance stratégique pour la prochaine campagne électoral et présente 125 candidatures dans les limites du possible.

[Congrès 2013-09.14]

Que dans le cadre de la prochaine campagne électorale, Québec solidaire ne fasse alliance avec aucun parti politique.

Québec solidaire demeure ouvert à toute action commune et à la collaboration avec tout groupe qui rejoigne notre plateforme.

Je remercie Nadine de me les avoir transmises.

Le contexte national, politique et historique :

Québec solidaire a déjà manifesté au sein de la gauche politique québécoise un talent inédit en faveur d'une unité essentielle à la sortie de la marginalité d'une grande partie de cette gauche. À ce point qu'on s'est mis à parler beaucoup plus qu'avant de la démarcation gauche-droite chez les analystes politiques même chez les plus conservateurs. Tout le monde s'est tout à coup senti le devoir de se positionner, les uns plus à gauche avec bonheur, d'autres un peu honteux à la droite du spectre politique. Les sociaux démocrates plus modérés restant comme de coutume assis entre deux chaises.

Québec solidaire a favorisé la lutte contre le sectarisme entre courants politiques très hostiles les uns envers les autres. Il faut avoir vécu la période marxiste-léniniste pour en avoir vu les pires manifestations. Ils cohabitent désormais contribuant chacun à leur façon au succès du parti tant dans la rue qu'à l'Assemblée Nationale.

Ces ultimes capacités de gérer la dissidence, ou des contradictions presqu'insurmontables, est un talent qui a bien servi la gauche dans ses objectifs de ralliement en faveur de changements profonds dans les sociétés occidentales libérales plutôt rébarbatives aux conquêtes démocratiques comme l'accession à l'indépendance de nations marginalisées en leur sein. La défense par les peuples au XX ième siècle et dans l'histoire récente du XXI ième siècle de leur liberté est un acquis de société fixé dans la Charte de l'ONU. Le mouvement s'inscrit déjà aux agendas du monde et c'est maintenant une question de temps pour que cette indépendance s'approfondisse et favorise l'émergence de cet «autre monde possible». Le Québec contemporain ne fait pas exception.

Peu de nation du monde ont refusé d'adopter les stratégies émancipatrices issues de la gauche politique. On n'a qu'à penser à tout le processus de libération des nations à statut colonial ou encore de pays entiers comme ceux occupés par les nazi en Europe. C'est sous l'impulsion de ces mouvements que la face du monde a changé. Et bien prétentieux serait celui qui annoncerait des reculs dans ce sens car manifestement, les nations libres veulent le rester et l'ONU, dans la mesure du possible, est toujours une tribune pour leur affirmation.

La question nationale se pose en terme anti-impérialiste pour bien des peuples et elle le fait encore aujourd'hui pour les parcours de développement que la mondialisation n'a pas réussi à endiguer chez les nations subalternes malgré les oppositions des nations riches ou développées dans les impositions de traités de libre-échange.

On a tourné les yeux, hâtivement peut-être, mais à temps, sur les processus d'émancipation de l'Écosse et de la Catalogne. On observe la Corse de loin et on est soucieux à l'échelle planétaire du même processus chez les nations autochtones qui se trouvent toujours sous hégémonie de nations plus puissantes.
Toujours la question de l'unité se pose de façon urgente avant qu'un statu quo prolongé et intolérable ne fige la situation et qu'il ne favorise encore plus la dispersion des forces.

Des résolutions périmées

La date de la première résolution de congrès suffit à la considérer comme périmée. La seconde, si on tient compte des «élections suivantes» de 2014 l'est aussi.
Il n'y a donc plus d'entraves réelles à envisager positivement un processus d'unité des indépendantistes pour 2018 et qui permettrait une victoire sur le libéral et détesté Couillard et son austérité. Et en même temps la possible élection d'une majorité de députés indépendantistes contre des élus fédéralistes voués aux freins à notre libre développement.

Ce dont Québec solidaire est capable

Pensez un instant à ce tour de force de Québec solidaire d'avoir amené à se parler, à un de ses congrès, deux courants radicaux du féminisme qui se regardaient encore dernièrement en chiens de faïence à travers le monde : les partisanes du «travail du sexe» et celles de «l'abolition de la prostitution».

Quelle serait donc la difficulté d'être confronté aux différents conflits d'opinion au sein du mouvement indépendantiste ? De nouveaux défis ? Bien sûr ! La survie de Québec solidaire a été un combat collectif contre l'inertie politique des vieux partis et contre l'ignorance au sujet de la démarcation gauche-droite. Les journalistes se sont vu remonter à la grande révolution française pour l'expliquer.

Jamais on a autant entendu critiqué la gauche pour ses insuffisances par des gérants d'estrade qui nous ont fait part de leur grand savoir historique tout en se refusant l'implication politique d'une adhésion qui leur aurait permis de mettre en oeuvre ces critiques dans une pratique politique de gauche dont ils se réclament pourtant de fiers adeptes.

En fait, c'est sur nous, ceux qui au jour le jour impliqués, faisons vivre Québec solidaire, que repose une grande partie de la responsabilité d'une qualitative unité des indépendantistes et de leur projet.

Éviterons-nous le rendez-vous historique qui permettrait à Québec solidaire de présenter une quinzaine de députés ou plus dans des comtés réservés à nous seuls et qui nous permettraient d'envisager d'augmenter notre députation ? Voir la proposition des communistes aux OUI-Québec sur ce site.

On m'objectera que le report des votes ne sera pas automatique, considérant l'hostilité maintenue contre Québec solidaire par d'autres indépendantistes isolés. Mais seule une masse critique est nécessaire. Et nous pouvons compter sur la division des votes à droite ou fédéralistes. Si la CAQ revendique une politique pro-Québec, nous pouvons réaffirmer que l'avenir du Québec se dessinera peut-être au cours des élections de 2018 et que les demi-mesures ne sont plus de mise.

De plus, qu'est-ce qui est arrivé dans le processus d'unité de la gauche au Québec ? Le point de départ restait l'effort pour faire reculer, chez toutes les parties au débat, le sectarisme dont elles étaient plus ou moins responsables. Des concessions ont été envisagées pour donner le coup d'envoi à des discussions qui se sont closes avec succès. Pourquoi le chemin vers l'unité des indépendantistes serait-il plus facile que celui de la gauche dont chacune des factions se réclamait de la vérité ? On connait l'histoire politique mondiale d'une gauche tourmentée par ses vieux démons de la division devant ses principaux adversaires politiques. Il est pourtant apparu aussi dans cette histoire des moments lumineux où l'unité a tenu le temps de victoires phénoménales pour le peuple dont nous nous prétendons les plus habiles représentants.

Le mouvement indépendantiste n'en est pas exclu. Et nous en faisons partie.
Mais combien ne donnait pas cher de la peau de Québec solidaire en référant à l'expérience des anciens marxistes-léninistes ? Combien ont souhaité et souhaitent encore la dispersion sous les coups fourrés des fédéralistes, ... même de gauche ? Pensons à la future création d'un NPD-Québec. On a prévu les pires catastrophes pour la gauche embryonnaire. Pourtant, nous nous retrouvons comme une force politique qui dérange bien des certitudes. Les différentes critiques que nous soulevons du seul fait de notre existence illustrent combien nous sommes déjà capables d'être un pôle de gauche et indépendantiste fort respectable. Et on nous craint !

Alors si nous tendons la main au Parti Québécois en ayant en tête le recul du sectarisme bien des idées reçues sur notre soi-disant nuisance tomberont. Nous ne serons plus les «moutons noirs» du mouvement indépendantiste dont quelques-uns se réclament, mais un porte-étendard de l'unité recherchée et appelée par les plus honnêtes indépendantistes. Nous rallierons le mouvement qui imposera le respect aux fédéralistes de toutes tendances ... y compris celle de la gauche canadienne.
L'indépendance, moyen reconnu de réaliser un pouvoir propre aux Québécois et nos aspirations les plus profondes, deviendra un horizon moins éloigné. Ce qui caractérise Québec solidaire dans ses prétentions de «servir le bien commun», au Québec et dans le monde, trouvera une audience décuplée.

On me reprochera le calcul électoraliste. Ces grands stratèges incapables de faire élire ne serait-ce qu'un seul député de plus à l'Assemblée nationale crieront aux mesquins arrangements à l'abri du peuple. Mais quel plus grand service à rendre vraiment à notre peuple que celui de lui proposer une voie unitaire et sans retard pour sa libération ?


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13 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2016

    "OPTION 1 (la plus souhaitable) - Si les partis souverainistes s’unissent pour mettre de l’avant un projet réel* d’assemblée constituante (processus de démocratie réellement participatif** menant à un texte de constitution du Québec), là il y aura lieu de négocier autour d’un projet. Les discours (paroles), les jolis voeux, ne sont pas des projets unificateurs quand nous savons fort bien que le prochain gouvernement ne fera pas un geste concret pour la souveraineté." Michaël Lessard, 24 janvier 15h28
    "L’indépendance n’est pas d’abord désirable pour faire quelque chose « en particulier » mais pour établir notre droit de décider par nous-mêmes pour toujours. L’indépendance c’est pour commencer à exister librement. C’est donner à la nation son pouvoir d’agir par soi et pour soi. Les élections subséquentes décideront des projets que la société québécoise libre de ses décisions voudra bien se donner." Gilles Verrier
    Monsieur Verrier parle dans son commentaire de l’indépendance pour avoir enfin le pouvoir de faire.

    Or justement, au cours des prochains mois nous devons nous donner le pouvoir de faire au delà et avant la reconnaissance politique. Nous devons gagner cette première bataille "d'un projet réel" à travers notamment la création d'une assemblée constituante. La marche est déjà commencée et elle traverse tous les partis.
    ________
    Ces discussions sur qui est souverainiste et qui ne l'est pas ne favorisent pas l'union de 80 % des Québecois. Les "projets porteurs" favorisent cette union.

  • Gilles Verrier Répondre

    25 janvier 2016

    Il faudra des Québécois de tous les horizons et de toutes les sensibilités politiques pour faire l'indépendance et rendre incontestable sa légitimité. L'indépendance est moins l'affaire d'un parti que d'une nation. Ce n'est pas tant de répondre à la question : «L'indépendance pour quoi faire?», ce qui est selon moi une mauvaise question. L'indépendance c'est pour avoir enfin le pouvoir de faire.
    L'indépendance n'est pas d'abord désirable pour faire quelque chose «en particulier» mais pour établir notre droit de décider par nous-mêmes pour toujours. L'indépendance c'est pour commencer à exister librement. C'est donner à la nation son pouvoir d'agir par soi et pour soi. Les élections subséquentes décideront des projets que la société québécoise libre de ses décisions voudra bien se donner.
    Bienvenue aux indépendantistes solidaires (et sa faction communiste), à la CAQ, à l'ON et au PQ. Et s'il y a encore des indépendantistes ailleurs, on les accueillera. Ce ne sont pas les indépendantistes qui diviseront les Québécois. Aucun indépendantiste ne peut être «regardant» de votre «appellation politique» si votre ambition est d'abord d'instaurer un Québec libre de ses droits et de ses décisions devant le Canada et devant le monde.
    Et si tous ces Québécois sont convaincus de la priorité de l'indépendance, la coalition apparaîtra comme un devoir patriotique pour tous.
    .

  • Archives de Vigile Répondre

    25 janvier 2016

    À M. Lessard,
    en fait, je reprenais les statistiques ou chiffres dont on entend souvent parler. Je pense personnellement que la proportion d'indépendantistes au sein de QS est plus forte que 50%, mais qu'il s'y trouve une aile canadian plus importante que ce que vous laissez entendre. MAintenant, s'il y a un lieu où le sens des mots est important , c'est QS et on y utilise le mot souverainiste. C'est devenu un mot passe-partout qui tend à se dissocier d'indépendantiste. On est souverainiste, mais pas vraiment en faveur de l'option de faire du Québec un pays. Il y a aussi des Péquistes qui sont ainsi... Je me souviens d'avoir entendu Boulerice, le député du NPD (qui n'a jamais été membre de QS à ma connaissance, mais c'Est un exemple parmi d'Autres) dire après son élection de 2011 qu'il se considérait comme un souverainiste, qu'il avait voté Oui en 1995, etc....
    Mon argument, c'est que même s'Il y a une aile fédéraliste à QS, le mouvement indépendantiste peut et doit tenir compte de QS. Comme avec le PQ de MOntréal-Centre des années 70, il y avait plusieurs façons d'être indépendantiste. Et pour vous rassurer, je ne suis pas très partisan moi-même, ça fait pas mal de temps que je n'Ai pas voté PQ et si j'appuie ON actuellement, je me vois très bien voter aussi pour Québec solidaire un de ces jours. Vigile me semble un bon endroit de discussion, même si les Péquistes sont en majorité, comme dans les intentions de vote, d'ailleurs. J. Binette, Montréal

  • Michaël Lessard Répondre

    24 janvier 2016

    Questionnement en réponse au commentaire de M. Pierre Cloutier:
    Je suis d'accord avec l'essentiel de votre propos, selon lequel «la vraie gauche au Québec, [...] c’est celle de l’association, du mutualisme, des fédérations de travailleurs et des coopératives».
    Sauf que je me questionne à savoir si vous êtes membre d'un parti. J'espère que vous voulez dire que la véritable gauche n'est pas dans les partis et que vous n'insinuez pas que votre parti est meilleur. Surtout que QS appuie explicitement, dans son programme et ses résolutions, l'économie mutualiste, coopérative, etc. Autrement dit, j'espère que votre commentaire n'était pas simplement un «cheap shot» pour dénigrer un parti en faveur des autres.

  • Michaël Lessard Répondre

    24 janvier 2016

    Ah la la, M. Binette, le fait de dire en deux commentaires, que 50% des membres de QS seraient souverainistes, n'en fait pas une affirmation plus véridique.
    Voici les faits objectifs :
    Au sein de QS à ses débuts, après une année de processus démocratique à discuter de la souveraineté, 100% ont voté pour la souveraineté, avec seulement quelques abstentions. Oui, les quelques absentions étaient fort probablement les quelques progressistes fédéralistes qui ont décidé qu'unir les progressistes étaient plus important... Il demeure que les votes pour la souveraineté sont à 100% à QS. J'étais très actif à la fondation de QS et je n'ai pas vue une seule personne se lever pour parler en faveur de la fédération. Il y avait certainement quelques fédéralistes, mais je me souviens très bien de leur silence et abstention sur le vote.
    Votre argument, c'est quoi ? Que des membres de QS ont voté pour le NPD au niveau fédéral ? 80.7% des gens qui ont voté en 2015 aux élections fédérales n'ont pas voté pour le Bloc. Faut-il conclure stupidement que 80% des électeur.trices du Québec sont fédéralistes ? :P
    La partisanerie est tellement l'opposée de la pensée scientifique.
    Je fais partie ouvertement des gens qui ne votent pas pour le PQ ni pour le Bloc, donc je ne suis pas souverainiste à vos yeux. Même si je suis membre d'un parti, je déteste la partisanerie et les jugements faciles porter les uns contre les autres.
    J'ai l'impression que ce n'est pas sur Vigile.net, dont le lectorat me semble très partisan péquiste et bloquiste, que nous aurons une discussion fructueuse pouvant améliorer la coopération entre les souverainistes du ON, PQ, QS, etc.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 janvier 2016


    «Beaucoup de Péquistes s’attaquent à QS»... Qui a fait sa campagne électorale sur le dos du PQ en 2014? Québec Solidaire! Françoise David et Amir Khadir n'ont cessé de l'attaquer et ont tenté de salir la réputation de PKP. Qui a demandé à QS pourquoi ils s'attaquait tant au PQ? Pauline Marois. Sans JAMAIS attaquer QS. Je rappelle que Françoise David a dit en pleine campagne électorale qu'il fallait "montrer la porte au PQ." Encore cette semaine Khadir a saisi l'occasion de dénigrer PKP. Alors ne venez pas me parler de fixation du PQ sur QS. Quand QS cessera d'attaquer le PQ et PKP, les militants en prendront note.
    P.S. Allez jeter un coup d'œil sur le site d'Amir Khadir.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 janvier 2016

    Réfléchissons un peu...
    A-il ne faudrait pas s'intéresser à QS parce que la moitié de ses militants sont (ou seraient) fédéralistes. Dans un tel cas, on ne va pas s'intéresser à la CAQ où seulement 30% des gens se disent souverainistes selon certains sondages. On peut toujours dire qu'on va aller convaincre les indécis purs, peut-être 20% de la population, mais les adversaires aussi font la chasse aux indécis. Une alliance électorale peut, peut-être, faire avancer le mouvement indépendantiste plus rapidement.
    B-Des gens qui sont dans un même parti ou un même mouvement (ou un même syndicat ou une même famille) et qui ne s'aiment pas et qui travaillent ensemble, on a déjà vu ça. Il me semble même qu'on en voit sur Vigile... Suffit de vouloir essayer.
    C-Beaucoup de Péquistes s'attaquent à QS, ils en font une fixation, presque. Qui a commencé le premier? Ça ne mène nulle part, ni pour les uns , ni pour les autres.
    D-Comme nous sommes dans un système électoral uninominal à un tour, je me demande pourquoi on ne ferait pas de calculs électoraux? Qui dit élection, dit stratégie et calculs et politique. C'est le genre d'Analyse que fait M. Roy.
    D-Qui sont les gens présents dans les associations, les fédérations de travailleurs et les coopératives? souvent les gens de Québec solidaire. Les gens de QS sont souvent où se trouvaient les Péquistes dans les années 70 et 80 et on ferait fi de leur présence, on se tournerait vers des alliés "naturels" comme les chambres de commerce et les associations de commerçants ou les regroupements d'Anglos?
    E-Dans les années 60 et 70, une bonne partie de la gauche doctrinaire et dogmatique se retrouvait dans les associations du PQ de Montréal-Centre et compagnie parce qu'elle était aussi indépendantiste et sentait qu'on avançait.
    Et ne miser que sur le PArti québécois me semble être la plus grande nuisance pour l'accession à l'indépendance. J. Binette, Montréal

  • Michaël Lessard Répondre

    24 janvier 2016

    Par respect pour mon ami Guy ici, je vais faire un grand effort pour rester positif, constructif, et ne pas réagir à certains des commentaires (jugements) partisans et idéologiques.
    OPTION 1 (la plus souhaitable) - Si les partis souverainistes s’unissent pour mettre de l’avant un projet réel* d’assemblée constituante (processus de démocratie réellement participatif** menant à un texte de constitution du Québec), là il y aura lieu de négocier autour d’un projet. Les discours (paroles), les jolis voeux, ne sont pas des projets unificateurs quand nous savons fort bien que le prochain gouvernement ne fera pas un geste concret pour la souveraineté.
    OPTION 2 (nécessaire ou urgent) - Les partis moindrement progressistes, ou disons moins néolibéraux, pourraient ou devraient parler d’une stratégie électorale où certaines candidatures locales rallient les partis (ON, PQ, PV, QS, etc.). Cela est possible déjà sur la base de la démocratie associative dans une circonscription donnée, du moins QS et le PV ont démontré par le passé que le choix d’une association locale de ne pas présenter une candidature peut être respecté (lire: je ne connais pas assez ON et le PQ pour savoir si de telles décisions locales seraient respectées).
    * Au sujet de la réalité : par « réel », j’entends que les membres des partis doivent avoir une certitude et confiance, fondées (non illusoires), que l’éventuel gouvernement de coalition souverainiste tiendra réellement le processus et dans les règles de l’art (assemblée non partisane, participative, non corrompue, etc). J’avoue ma propre inquiétude: comment faire confiance à certain-es carriéristes, politcailleux / politicailleuses, qui peuvent virer leur veste de bord sans problème et ne pas tenir le processus une fois élus?
    ** Au sujet d’une constitution qui changerait quoi ? : Rappelons-nous que les premiers ministres fédéralistes proviennent du Québec et que la démagogie de certains chez Power Corporation, Geska et Québecor est issue du Québec. Pour le dire de manière colorée, on me demande de croire qu’être dominé par des démagogues de droite dans un Québec souverain est nettement mieux qu’être dominé par des démagogues de droite dans un Québec membre de la fédération. Suis-je optimiste que la nouvelle constitution serait un progrès démocratique réel, quand je vois à quel point le peuple peut être manipulé et quand nous savons tous/toutes que les forces politiques les plus puissantes vont réussir à obtenir une constitution en leur faveur. Néanmoins, un Québec souverain apporterait un changement : au lieu de parler de la division souveraineté/fédération, nous aurions ensuite un débat pouvant discuter de réelles démocratie, indépendance, libération, etc.
    - Michaël Marcon Lessard, à Québec
    ( membre de QS, altermondialiste, souverainiste, et oui j’ai voté pour le NPD )

  • Pierre Cloutier Répondre

    24 janvier 2016

    Québec solidaire est une gauche dogmatique, doctrinaire et communautariste. La vraie gauche au Québec, elle n'est pas là. C'est celle de l'association, du mutualisme, des fédérations de travailleurs et des coopératives. C'est celle des Chantiers de l"économie sociale. Celle qui permet, entre autres, aux humbles femmes de ménage, de gagner honorablement leur vie en ayant un filet de protection sociale, sans être obligées de travailler au noir.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    23 janvier 2016


    «Il n'y a pas de démocratie sans souveraineté » (Jacques Sapir)
    Le débat gauche droite vient après.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    23 janvier 2016


    Monsieur tout ce bla-bla s'avère inutile.
    1- parce qu'environ la moitié des militants de QS est fédéraliste, à commencer par leurs porte-paroles. Ce n'est que par opportunisme qu'ils se disent souverainistes, leur seul but étant d'aller chercher des votes au PQ afin d'augmenter le nombre de leur députés;
    2- parce qu'Amir Khadir et Françoise David (qui ne s'abaisserait pas à s'asseoir aux côtés de PKP) détestent le chef du PQ au point de s'unir aux fédés de La Presse pour le démolir;
    3- parce que lors de campagnes électorales, QS s'attaque davantage au PQ qu'au libéraux, contribuant ainsi à les reporter au pouvoir. "Il faut montrer la porte au PQ", avait affirmé Françoise David en mars 2014.
    Malheureusement, la réalité est que QS est effectivement une nuisance à l'accès à l'indépendance. On devra donc faire l'indépendance malgré l'existence de QS.
    Bravo pour votre "calcul électoraliste".

  • Archives de Vigile Répondre

    23 janvier 2016

    M Roy,
    je trouve votre analyse plein de bon sens. Ouverture d'esprit, tendre la main, etc...c'est ce qu'il faut. Mais c'est encore plus vrai pour le Parti québécois, c'est là que se tient la clé qui nous permettra d'avancer. Courons le risque d'avancer! À gauche , à droite, j'entends parler de différentes initiatives de la base de Qs, ON, PQ afin de faire bouger les appareils de partis qui sont souvent sclérosés dans leur vision à court terme.

  • François Ricard Répondre

    23 janvier 2016

    Les sectaires et les dogmatiques sont les personnes les plus susceptibles d'entraver le progrès d'une cause que les adversaires de cette cause.Il est bien évident que les fédéralistes comptent sur la division des indépendantistes pour continuer d'exercer leur hégémonie sur la nation québécoise.
    Pourquoi ne pas bâtir sur ce que nous avons en commun. Aussi bien QS que le PQ veulent une constitution républicaine pour le Québec. Une fois que nous l'aurons cette constitution d'un Québec souverain, alors pourrons-nous, de façon vraiment démocratique, décider du régime que nous voulons: un régime de droite, du centre ou de gauche.