Élections américaines

Autopsie d’une campagne

Tribune libre

Dans sa chronique du 9 novembre dans Le Devoir sous le titre «Tirer sur les blessés», Jean-François Lisée tire à boulets rouges sur les pourfendeurs de Kamala Harris qui « par incompétence ou aveuglement idéologique, a laissé s’échapper la victoire». Et, dans cette foulée, il cite le journaliste américain réputé Murray Kempton: «Un critique, c’est quelqu’un qui entre sur le champ de bataille après la fin de la guerre et qui tire sur les blessés.»

Or tous les sondages pré-électoraux prédisaient une lutte serrée entre Kamala Harris et Donald Trump. Mais que s’est-il donc passé pour que le candidat républicain, en plus de remporter l’élection, ait mis la main sur le vote populaire, le Sénat et la Chambre des représentants? Pourquoi Kamala Harris a-t-elle essuyé un échec aussi cuisant malgré les sondages qui, jusqu’à la fin de la campagne, la plaçaient nez à nez avec Donald Trump? À mon sens, Kamala Harris a été une victime circonstancielle reliée notamment à une arrivée précipitée dans la course à la présidence due au départ en catastrophe de Joe Biden à la tête d’un gouvernement impopulaire dont elle faisait partie à titre de vice-présidente.

Toutefois, je suis d’avis que ses stratèges, dans la foulée des attaques personnelles contre elles de la part de Trump, ont manqué nettement de vision en lui suggérant de mordre à l’appât de Donald Trump en lui répliquant du tac au tac au lieu de l’ignorer complètement pour se concentrer sur ses politiques économiques préconisées eu égard à la classe ouvrière, une stratégie qui lui aurait permis de se rapprocher des électeurs moins nantis et, par ricochet, de se défaire de la facette élitiste des démocrates.

En revanche, malgré sa défaite, Kamala Harris aura su remonter la cote de popularité du parti démocrate dans un contexte où Joe Biden, manifestement, n’était plus en mesure de suivre le rythme d’une campagne contre le verve et le dynamisme de Donald Trump. En bref, je salue la détermination sans borne de Kamala Harris qui, somme toute, peut se retirer la tête haute avec la satisfaction du devoir accompli.

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/823359/chronique-tirer-blesses


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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