Astérix chez les féministes, parents homos et les rebelles aux enfants métissés

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La bande dessinée transformée en outil de propagande homoparentale

Pour ses soixante ans, Astérix s’offre un trente-huitième album, La Fille de Vercingétorix. L’éditeur a tenu à signaler que celle-ci porte l’histoire : « elle est donc la première aventurière de la série ».




Adrénaline, cette Greta Thunberg gauloise refuse l’oppression de ses contemporains, qu'ils soient Romains ou Gaulois. Elle récuse toute assimilation genrée. Ses premiers mots, « Nan, c’est nul de s’habiller en fille ! Moi, ce que j’aime c’est m’habiller gothique. » 



La jeune fille ne se plie pas aux conventions sociales. Elle tance nos héros. « Oh pythie ! Lâchez-moi les brogues », lance-t-elle à Astérix. Elle ne sourit vraiment jamais... Quand on vous dit qu’elle ressemble à Greta La Grincheuse.





Adrénaline est moderne au goût des bobos urbains : elle a « deux papas ». Et vlan dans les gencives des irréductibles ploucs gaulois rétrogrades ! Lors de leur arrivée au village, les deux lieutenants de Vercingétorix donnent pour consigne à leur fille adoptive : « sois bien sage, Adrénaline. Tes papas reviennent ! » Les personnages efféminés sont peu enclins à la violence : l’un pleure comme une madeleine et l’autre fait montre d’une exubérance excessive. On n’ose pas rire devant ce couple étrange, ce serait homophobe. C’est bien là un des problèmes avec cet album et l’idéologie progressiste : on rit peu.

 





Évidemment, ces deux papas sont doux et prévenants alors que les parents du village (Ordralfabetix et Cetautomatix) sont mal dégrossis, râleurs, colériques et tyranniques.



Ses deux pères se blâment mutuellement pour la mauvaise éducation de « leur fille » incapable de mener la résistance contre l’envahisseur : « On dirait qu’elle n’aime pas la guerre. Beuheuheuuu. Nous avons raté l’éducation de cette enfant. [...] c’est ma faute ! Jamais je n’aurais dû la forcer à apprendre à manier la hache ! […] Tu plaisantes, c’est moi ! J’étais trop strict… Et fais pas si et fais pas ça... ». Bonnemine semble comprendre : « aucun instinct maternel forcément ! » Devant ces deux efféminés rongés par le doute, nous ne sommes pas sûr que cette remarque se veut sérieuse ou du second degré. Ce qui est certain c’est que ce n’est pas comique, mais plutôt affligeant et pénible.





Notons au passage que cette éducation ne peut avoir duré que deux ans puisqu’Alésia est tombée en 52 avant J.-C et que « nous sommes en 50 av. J.-C » comme nous le rappelle le début de l’album. Mais bon, au diable la chronologie, l’important c’est l’homoparentalité.

 



Dans cet opus, les jeunes personnages tiennent des propos associés à la mouvance bobo progressiste. Le fils de Cetautomatix attaque brutalement Obélix. « Ça craint les menhirs ! Nul toujours le vieux système sanglier-menhier-potion ! » crie-t-il. La fille de Vercingétorix s’attaque également à des thèmes chers à la gauche végane et animaliste comme la surconsommation de viande : « Et les sangliers, au rythme où on les chasse, bientôt y en aura plus ! »  Cela se veut incisif, moderne. C’est inexact (il y a de plus en plus de sangliers en France) et, plus grave, ce n’est en rien drôle. On cherchera vainement le jeu de mots, le caractère absurde et désopilant de ces saillies idéologiques.

 





Pour dire vrai, cela nous rappelle le dernier Don Camillo filmé dans l’Italie post-soixante-huitarde : Don Camillo et les contestataires. Un four complet. Fernandel était mort, la contestation des jeunes trop ricanante. Le savant équilibre entre le maire communiste et le curé qui s’aimaient bien tout compte fait et partageaient une même culture paysanne avait cédé la place au prêchi-prêcha de modernité triomphante. La magie était rompue. Ce fut un navet.



Les auteurs ont encore d’autres prétentions intellectuelles. Ils veulent renouveler le sens de l’identité gauloise et l’acception du mot « résister ». Le père de Vercingétorix a failli (sort inévitable pour un père moderne cisgenré), son pays a été envahi, conquis, vaincu. Alors que le village d’Astérix résiste depuis 37 albums en voulant conserver son identité traditionnelle, Adréline va « réinventer » cette résistance et cette identité : elle fuira vers un paradis exotique et adoptera une ribambelle d’enfants métissés. Et quand Astérix se demande si Adrénaline ne trahit pas de la sorte le combat et la mémoire de Vercingétorix. Le « sage » druide Panoramix conclut l’album par une morale très relativiste loin du repli identitaire et de la tradition que sa fonction devrait incarner : non, car « son père lui a demandé de résister d’être libre et c’est ce qu’elle a fait... à sa manière ! »



L’humour potache et l’esprit de camaraderie des premiers albums sont devenus anecdotiques. La morale progressiste accompagne l’ensemble des dialogues. Dans ces conditions, Astérix peut-il encore être vraiment comique ? Nous en doutons.




 






France Inter (les impôts des contribuables français au service des bobos) n'est malgré tout pas contente.