Associée à «l’extrême droite», la CAQ se dit «nationaliste», mais ni à gauche ni à droite

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La CAQ et QS dénoncent les propos de Lisée sur la mise en place d'une clôture sur le chemin Roxham

Invitant Philippe Couillard à «se garder une petite gêne» concernant les étiquettes qu’il tente d’accoler à la Coalition Avenir Québec, le député caquiste Jean-François Roberge considère que sa formation politique n'est ni à gauche ni à droite sur l’échiquier politique.


Devant la presse parlementaire, jeudi matin, M. Roberge a vivement dénoncé le rapprochement fait la veille par le premier ministre, entre la CAQ et l’extrême droite.


«Ce qui fait dire aux libéraux qu’on est d’extrême droite, c’est la panique, c’est leur incapacité à défendre leur bilan», a déploré le député caquiste de Chambly.


Interrogé sur la position de son parti sur l’échiquier politique, le député de Chambly a rejeté toute étiquette, sauf une, celle d’un parti nationaliste.


«La CAQ est un parti pragmatique, un parti à l’écoute des gens qui rejette les étiquettes de gauche, de droite... Ce n’est pas ça qui nous définit. [...] Nous sommes nationalistes. Le projet de la Coalition Avenir Québec est à l’intérieur du Canada, ça, c’est clair, c’est défini. Personne ne peut dire que nous sommes assis sur la clôture.»


La CAQ a d’ailleurs déposé ce matin une motion affirmant qu’aucun parti d’extrême droite n'est actuellement représenté à l’Assemblée nationale. Les libéraux ont toutefois refusé de consentir à son dépôt.


Une «clôture»: Lisée critiqué


Parlant de clôture, M. Roberge a accusé le chef péquiste Jean-François Lisée d’avoir «touché le fond» mercredi en proposant d'installer une clôture sur le chemin Roxham pour refouler les migrants.


«Il ne faut pas bloquer le chemin, croit le député caquiste de Chambly. Il faut répartir les immigrants à l’intérieur du Canada, selon la population québécoise.»


La CAQ souhaite aussi que le gouvernement du Québec se tienne «debout devant Ottawa» en réclamant une véritable campagne d’information pour que les demandeurs d’asile sachent qu’ils ont une chance sur deux d’être acceptés.


Une motion de Québec solidaire boudée par le PQ


Québec solidaire a aussi déposé une motion, ce matin, suggérant que «l’Assemblée nationale s’oppose aux solutions reposant, au Québec comme ailleurs, sur l’érection de murs frontaliers».


Malgré le consentement des libéraux, le Parti québécois a refusé d'accepter cette motion qui était présentée conjointement avec la CAQ.


«Parler de mur, de barrière, de clôture, ça alimente l’idée qu'au Québec, il y aurait un envahissement des demandeurs d’asile, que le Québec serait pris d’assaut par des hordes de gens qui voudraient venir s’installer ici. Oui, la situation est préoccupante, mais non, il n’y a pas d’envahissement», a réagi jeudi matin le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.


«On va laisser M. Lisée expliquer ses positions, s’est quant à lui limité à dire M. Couillard. D’ailleurs, c’est ce que je demande aux chefs de parti: exprimez vos positions, expliquez-les, défendez-les, assumez-les.»


GND à la défense de la CAQ


Gabriel Nadeau-Dubois a également déploré l'«exagération» dont M. Couillard a fait preuve en associant la CAQ à l’extrême droite.


«La CAQ est un parti de droite. Youri Chassin est un candidat très, très à droite, mais non, la CAQ, ce n’est pas l’extrême droite, a dit M. Nadeau-Dubois. Ceci étant dit, l’extrême droite existe au Québec. C’est Atalante, c’est des groupes comme ceux-là, mais les mots ont un sens et on ne peut pas coller des étiquettes à la va-vite.»