Après la débâcle de LR, Marion Maréchal en appelle à une union des droites

La nièce de Marine Le Pen appelle au rassemblement conservateur en opposition à la stratégie strictement populiste

L’ancienne députée Front national du Vaucluse dit vouloir aller «au-delà du Rassemblement national» pour construire une alternative politique à Emmanuel Macron.




S’il est trop tôt pour parler d’un retour, Marion Maréchal en aura sans conteste livré la bande annonce, hier soir, sur le plateau de LCI. En retrait de la vie politique depuis deux ans, la nièce de Marine le Pen a décidé de sortir de son relatif silence médiatique en accordant une heure d’interview au journaliste Adrien Gindre. L’ancienne députée du Vaucluse a beau se dire «heureuse de continuer cette aventure entrepreneuriale» à la tête de son jeune institut d’études politiques, l’ISSEP, le moment choisi pour cette prise de parole n’avait rien d’innocent.



Une semaine après les européennes, et la violente débâcle essuyé par Les Républicains, la directrice a voulu se rappeler au bon souvenir des Français. Particulièrement à ceux issus de la droite: «J’espère que ce courant de droite (LR) qui a été un peu malmené, trahi à certains égards, qui a subi une certaine forme de terrorisme intellectuel de la gauche et qui a été victime de sa stratégie au centre va se faire entendre», a lancé l’ancienne élue frontiste, notamment à l’attention des électeurs de François Fillon réfugiés dans l’abstention dimanche dernier.



Alors que les appels d’élus LR se sont multipliés, cette semaine, pour un rapprochement idéologique - quand ce n’est pas politique - de leur formation avec La République En Marche, l’ancienne parlementaire a voulu tracer l’exact chemin opposé. Enfourchant, une fois de plus, l’un de ses chevaux de bataille favori: une union à droite. «Ce que je crois indispensable, c’est que puisse émerger de cette débâcle de LR, un courant de droite qui se structure et qui puisse accepter le principe d’une grande coalition avec le Rassemblement national.» Un attelage qui aurait pour liant une pensée «conservatrice», que la trentenaire résume comme l’union de la «liberté d’entreprendre et de la France éternelle». Une proposition faisant fi des analyses voulant que les 8,5% recueillis par François-Xavier Bellamy démontrent l’absence de tout débouché électoral pour un programme conservateur.



Le RN, «nécessaire mais pas suffisant»



Plus que son catholicisme, son opposition au mariage pour tous ou son hostilité à l’extension de la PMA, la tête de liste LR aurait été victime selon Marion Maréchal «des votes indéfendables de son groupe au parlement européen, de l’hétérogénéité et de l’incohérence de sa liste comprenant des européistes forcenés comme d’un phénomène européen de disqualification des grands partis traditionnels.» Moquant les plus centristes des leaders de droite, tel Gérard Larcher «géant institutionnel mais nain électoral», la jeune femme n’a pas plus épargné son ancien parti, le Rassemblement national. Dont elle n’a pas soutenu les candidats le 26 mai.



«Le RN est nécessaire. Mais il n’est pas suffisant, a-t-elle cinglé. Je cherche à réfléchir comment, demain, aller au delà du RN. Pour permettre ces fameuses alliances qui nous permettrons de sauver la France.» A la question de savoir si c’est derrière sa personne que pourrait se souder cette potentielle coalition en vue de construire une alternance à Emmanuel Macron, la jeune retraitée préfère, pour l’instant, botter en touche. «Nous sommes dans une course de fond. Vous me demandez qui va passer la ligne d’arrivée, alors qu’on a même pas constitué les équipes.» Façon de reconnaître qu’elle sera bien, d’une façon ou d’une autre, sur la ligne de départ.



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