À Milan, les nationalistes bombent le torse une semaine avant les européennes

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Malgré de bons sondages, l'alliance des patriotes européens ne comptera ni sur Orban, ni sur le PiS polonais

Marine Le Pen et Matteo Salvini donnent un meeting commun ce samedi après-midi à Milan en présence de leurs futurs alliés au parlement européen.



De notre envoyé spécial à Milan


Dans les rangs du Rassemblement national, l’événement était quasiment aussi attendu que le 26 mai lui-même. Ce samedi après-midi seront - enfin - rassemblés sur une même estrade Marine Le Pen et son allié Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien et patron de la Ligue (Lega). Entourés d’une dizaine de responsables de partis nationalistes européens, les deux leaders donneront un grand meeting, place du Duomo à Milan. Façon de démontrer, à quelques jours du scrutin européen, la dynamique qui porte, partout en Europe, leur courant d’idée hostile à la construction européenne telle qu’engagée depuis près de trente ans. «Nous sommes à la veille d’un exploit historique, livrait jeudi dans une interview au Figaro la présidente du Rassemblement national. Pour la première fois depuis soixante ans, nous avons la capacité d’incarner une véritable alternance au sein de l’hémicycle de Strasbourg. Comme de bloquer l’Union européenne dans sa course folle vers plus de fédéralisme.»


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Outre les alliés historiques du groupe ENL au parlement européen comme le Vlaams Belang belge ou le PVV néerlandais, s’afficheront également sur scène de nouveaux ralliés. Parmi lesquels de jeunes formations concourant pour la première fois à une élection européenne, comme le parti slovaque Sme Rodina ou le SPD tchèque. Ainsi que d’autres, ayant déjà siégé au parlement européen mais jusqu’à présent dans des groupes concurrents: le Parti populaire danois, le parti des Vrais finlandais et, surtout, Alternativ für Deustschland (AFD). Derrière leur tête de liste, Jörg Meuthen, présent ce samedi après-midi à Milan, la formation allemande pourrait faire élire une dizaine d’eurodéputés le 26 mai.


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Des prises de guerre qui font espérer au futur groupe nationaliste de devenir le troisième plus important de l’hémicycle européen. Un poids insuffisant pour accomplir le rêve d’une «Europe des nations», rendant aux États membres leurs entières souverainetés. Mais suffisant pour paralyser certains textes ou négociations ayant attrait, par exemple, aux traités de libre échange se persuade-t-on entre «partis frères». Bien que longuement approchés par le ministre de l’Intérieur Italien, ni les conservateurs du Pis polonais, ni le parti du premier ministre hongrois Viktor Orban, n’auront cédé aux sirènes du rassemblement populiste. Des absences qui, malgré la photo de famille attendue dans l’après-midi, seront interprétées à Strasbourg comme un sursis pour la majorité pro-européenne sortante.


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Autre source d’inquiétude pour Marine Le Pen et Matteo Salvini, l’un de leurs alliés traditionnels, le FPÖ autrichien, a dû annuler sa participation au congrès milanais, alors que son chef, Heinz-Christian Strache, par ailleurs vice-chancelier du gouvernement, est en grande difficulté. Vendredi, des médias allemands ont révélé le contenu d’une vidéo dans laquelle le numéro 2 autrichien, filmé à son insu, discute du financement de son parti avec une femme qu’il croit être la nièce d’un oligarque russe. Ce qui est en réalité un coup monté pour révéler une tentative de collusion avec la Russie devrait conduire Heinz-Christian Strache à une «démission rapide», selon les médias autrichiens.


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