Après la Catalogne, la Vénétie organise un référendum pour réclamer plus d'autonomie

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Le retour des Doges ?

La Vénétie organise dimanche 22 octobre un référendum pour réclamer plus d'autonomie par rapport à l'Italie, alors que la presse fait passer les partisans de l’indépendance de cette région pour des fous de droite, ce qui est faux, a déclaré à Sputnik David Laven, professeur d’histoire à l’Université de Nottingham.



Si les électeurs de la Vénétie votent pour une plus large autonomie, et que le parlement italien rejette cette volonté exprimée, ce qu'il peut effectivement faire pour des raisons tant politiques qu'économiques, cela ne fera qu'«aggraver» la situation, tout comme la cruauté de Madrid a redonné de la force au mouvement catalan pour l'indépendance, a prévenu David Laven dans un entretien accordé à Sputnik.




 «Les promoteurs du référendum sont très différents. On a vu la même chose en Catalogne et en Écosse. En Vénétie, la presse les présente comme des fous de droite. Cela est parfaitement injuste», a insisté M.Laven, grand spécialiste de l'histoire vénitienne après la chute de la République de Venise.




Et d'expliquer que les partisans de l'indépendance de la Vénétie variaient des catholiques fervents, admiratifs du catholicisme de la République de Venise, jusqu'aux Verts qui tiennent à réduire la production de prosecco pour des raisons écologiques.



«Tous ces gens n'aiment pas Rome, mais pour des raisons très différentes et variées. […] Et même si la Vénétie obtient une plus large autonomie, ses positions seront plus faibles que celles des Écossais ou des Catalans», a estimé l'historien.



 Selon ce dernier, tout au long des années, l'aspiration à une plus large autonomie, voire à l'indépendance, s'accentuait ou s'estompait dans cette région italienne sans jamais disparaître pour autant. Or, les partisans d'une plus large autonomie de la Vénétie sont devenus beaucoup plus nombreux après la crise bancaire dans la région.



«En Vénétie, beaucoup ont alors perdu toutes leurs économies, alors que le gouvernement n'a rien fait pour y remédier, et les banques n'en ont assumé aucune responsabilité. Cela a provoqué entre autres la colère des Vénitiens», a rappelé l'universitaire.



Et de souligner que l'État italien ne fonctionnait manifestement pas comme il se devait.



«Quoi qu'il en soit, je ne suis pas non plus certain qu'un État vénitien indépendant soit capable de fonctionner», a résumé l'interlocuteur de l'agence.



Nombreux sont toutefois ces observateurs qui supposent que si la région de Venise devait décider de son indépendance, ses habitants y seraient très majoritairement favorables. Ils l'attribuent notamment au nationalisme vénitien qui est une idéologie et un mouvement régionaliste revendiquant la redécouverte de l'héritage de la République de Venise, ses traditions, sa culture, sa langue et/ou demandant plus d'autonomie ou même l'indépendance de la Vénétie par rapport à l'Italie.