Il n’y aura pas de forages sur l’île Anticosti en 2016. La communauté innue de Mingan ayant obtenu cette garantie de la part des avocats d’Hydrocarbures Anticosti, elle suspend sa demande d’injonction provisoire.
Cette demande devait être entendue mardi par la Cour supérieure. « Étant donné qu’il n’y avait plus urgence d’interrompre les travaux, qui ne seront pas tenus finalement, nous l’avons retirée », a déclaré au Devoir le chef d’Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho. La description et le calendrier présentés par les avocats de la société en commandite Hydrocarbures Anticosti « ne comprennent ni forage ni fracturation en 2016 », a confirmé Me David Schulze, avocat du conseil de bande.
Il ne s’agit pas d’une entente formelle entre les partis, précise-t-il. Le Conseil des Innus, considérant ces renseignements comme exacts, a décidé de ne pas plaider devant la Cour supérieure. « S’il y avait des travaux de forage, nous pourrions la réactiver », a tout de même averti M. Piétacho en demeurant prudent.
Pétrolia a refusé de confirmer les renseignements obtenus par la communauté innue, renvoyant plutôt à Hydrocarbures Anticosti. Cette dernière ne possède plus de porte-parole officiel depuis juin. Alexandre Gagnon, président-directeur général de Pétrolia, qui avait jusqu’ici rempli cette fonction avait alors démissionné en accusant le gouvernement Couillard de faire « la promotion de la contestation du projet ».
Droits ancestraux
Les Innus cherchaient à faire empêcher le forage et la fracturation en attendant d’être entendu sur leur demande d’injonction permanente contre les travaux. « Nous avons décidé d’y aller sur le fond le plus rapidement possible pour obtenir une décision avant la saison 2017 », explique Me Schulze. Le chef Piétacho espère en effet être entendu avant la fin de 2016.
Les droits autochtones ancestraux, les dangers pour la faune et l’absence de consultation y seront plaidés. Le conseil de bande d’Ekuanitshit a tenté en vain d’entamer un dialogue avec les promoteurs du projet d’exploration en faisant parvenir des demandes répétées d’information à Pétrolia. Cette compagnie partenaire dans le projet d’exploration pétrolière a seulement accusé réception de ces lettres, sans y donner plus de suite.
Flou et dissensions
L’éventualité que de tels travaux aient lieu dès cet été flottait toujours. Pétrolia, Ressources Québec et l’entreprise Saint-Aubin (une filiale de la société française Maurel et Prom) ont été forcés par le juge de la Cour supérieure Martin Castonguay de s’entendre sur le financement le mois dernier.
Il y avait déjà plusieurs mois que le torchon brûlait entre les partenaires du projet. Le premier ministre Philippe Couillard a multiplié les sorties au sujet du possible « saccage » d’Anticosti, démontrant publiquement son mécontentement d’être lié par un contrat signé par sa prédécesseure, Pauline Marois. L’entreprise Saint-Aubin, qui doit investir 43,3 millions de dollars dans les travaux exploratoires, a également évoqué à plusieurs reprises la possibilité de se retirer.
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Anticosti: Pétrolia ne forera pas cette année
Les Innus ont retiré leur demande d’injonction provisoire
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