ALÉNA: pas de progrès important

La renégociation de l’ALÉNA piétine entre le Canada, les États-Unis et le Mexique

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Le jeu du chat avec la souris. À la fin, le chat n'en fait qu'une bouchée

OTTAWA | Aucun progrès significatif n’a été réalisé lors de la troisième ronde de négociations de l’ALÉNA qui s’est conclue mercredi à Ottawa, alors que le Canada et le Mexique attendent toujours les demandes concrètes des Américains.


« Dans les enjeux les plus litigieux, les États-Unis n’ont pas encore déposé leurs demandes. Alors sans une position formelle de leur part, il est impossible pour nous d’y réagir », a commenté la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.


Les négociateurs américains devaient pourtant fournir des textes précis lors de cette troisième ronde de négociations.


Les États-Unis veulent notamment avoir un meilleur accès au marché du lait canadien et augmenter le contenu américain dans l’industrie automobile.


Ils souhaitent aussi abolir un mécanisme qui permet de trancher les guerres commerciales de façon indépendante, ce à quoi le Canada est vivement opposé.


Désaccord


Mme Freeland a aussi profité d’une réunion avec son homologue américain Robert Lighthizer pour exprimer le profond désaccord du Canada avec la décision du département américain du Commerce d’imposer des droits compensatoires de 220 % sur les avions C Series de Bombardier.


Questionnée à savoir comment, dans ce contexte, le Canada peut-il avoir confiance en son partenaire américain pour renégocier l’ALÉNA, la ministre Freeland a pris une longue pause avant de répondre : « Je pense que nous tous savons que c’est une administration qui est ouvertement protectionniste, a-t-elle dit avec une pointe d’exaspération dans la voix. C’est la réalité avec laquelle le Canada doit travailler et c’est ce que nous faisons ».


Dans une déclaration commune transmise aux médias, les trois pays ont tout de même signifié « des progrès importants dans plusieurs domaines » moins sensibles.