Un témoin vedette de la commission Charbonneau, maintenant accusé d’attouchements sexuels sur deux mineures, a sermonné une juge hier, parce qu’elle avait lancé un mandat d’arrestation contre lui alors qu’il était à l’hôpital.
«Mme la juge Blanchard, vous avez manqué de discernement envers moi concernant le mandat. Je n’ai jamais fui la justice», a lancé Gilles Cloutier à la magistrate, après lui avoir donné un billet médical.
Le procès de l’homme de 77 ans devait s’ouvrir lundi dernier, au palais de justice de Saint-Jérôme. Il est accusé d’attentat à la pudeur, de grossière indécence et de voies de fait à l’endroit de deux fillettes de 8 et 10 ans. Les faits remonteraient aux années 1960-1970.
Il n’a été arrêté qu’en 2014, lorsque les deux victimes alléguées ont brisé le silence.
Problèmes cardiaques
Gilles Cloutier n’était toutefois pas présent comme prévu, lundi. Le septuagénaire a dû se rendre à l’urgence en pleine nuit, en raison de problèmes cardiaques. Il y est resté pendant une dizaine d’heures.
L’ancien organisateur politique, qui a été l’un des témoins vedettes de la commission Charbonneau, avait averti son avocat, Me Simon Dolci. Ce dernier a expliqué la situation à la juge Sandra Blanchard lundi, mais elle a tout de même lancé un mandat d’arrestation contre Cloutier.
«J’ai toujours été prêt à servir, tant pour la Couronne que pour mes affaires personnelles, a fait valoir l’accusé hier, pour expliquer son absence. Je suis un homme épuisé et malade. Ça fait cinq ans que je suis devant la cour.»
Témoin en demande
«Lundi, je n’avais pas de détails sur votre situation, a rétorqué la magistrate hier. Mon discernement, je l’ai exercé ce matin en vous relevant de votre défaut.»
«Vous n’avez pas fait confiance à mon avocat. Il le savait lui que j’étais à l’hôpital», a répondu le septuagénaire, agacé.
Ex-employé des firmes Roche et Dessau, Gilles Cloutier a témoigné à la commission Charbonneau ainsi qu’au procès de l’ex-maire de Boisbriand Robert Poirier.
Il devra le faire de nouveau prochainement au procès des coaccusés de l’ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt et à celui de l’ancienne vice-première ministre Nathalie Normandeau.
En collaboration avec Christian Plouffe
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