On s’inquiète beaucoup, ces temps-ci, des fausses nouvelles qui pullulent sur internet. Avec raison.
Comme plusieurs, je suis fasciné par la crédulité du grand nombre, qui se laisse bluffer par des «informations» plus délirantes les unes que les autres.
Un jour, on lit que l’Église catholique garderait le secret sur la vraie nature de Jésus depuis 2000 ans.
Un autre jour, que les compagnies pharmaceutiques auraient trouvé un remède contre le cancer, mais le garderaient secret pour continuer à faire des milliards sur notre dos.
Cela sans oublier les nouvelles récurrentes sur les extraterrestres qui auraient bâti les pyramides ou les statues de l’île de Pâques.
Conspiration !
On devine comment fonctionne le consommateur de fausses nouvelles.
Il regarde le monde et sent bien qu’il ne le dirige pas. La tentation est forte, dès lors, de croire qu’il est victime d’apparences trompeuses qu’il lui faut dissiper pour accéder à la vraie réalité. C’était l’intuition du film La matrice, il y a de cela près de 20 ans.
Alors il se met à douter de tout, à ne plus croire en rien à ce qui semble officiel de près ou de loin.
Inversement, il accordera une grande crédibilité à tout ce qui semble contredire le système dans lequel nous vivons.
Les fausses nouvelles ne proliféreraient pas autant si nous avions confiance dans notre système politique et médiatique.
Naturellement, tout cela alimente une vision paranoïaque et conspirationniste du monde.
On peut être de gauche, de droite, du centre ou d’ailleurs, mais pour vivre en commun, il nous faut reconnaître une réalité commune. Sans quoi chacun s’enferme dans un univers parallèle et n’aperçoit plus la réalité qu’à travers ses fantasmes.
Mais si on veut vraiment s’intéresser à la distorsion de la réalité par les médias, il faut aller plus loin que les fausses nouvelles qui circulent sur Facebook.
Il faut voir aussi comment certains courants de pensée parviennent à imposer une vision du monde qui n’a rien à voir avec la réalité, en imposant leur grille de lecture idéologique aux médias.
De temps en temps, et même très souvent, on entend dire que le Québec serait une société dominée par le racisme systémique ou menacée par l’extrême droite.
Ou encore, on entend dire que l’Occident serait miné par mille phobies.
Quel délire!
Ça aussi, ce sont des «nouvelles» qui ont davantage à voir avec les obsessions idéologiques de certains qu’avec la réalité.
Quand on oblige une société à débattre sans fin de problèmes imaginaires, nous sommes aussi victimes d’un détournement de démocratie.
Manipulation
Pensons aussi aux attentats terroristes. Il y a quelques mois, certains
médias français se sont demandé s’ils devaient encore donner le nom des terroristes.
Pourquoi?
Pour ne pas faire d’amalgames entre les islamistes et l’islam. Autrement dit, les médias proposaient clairement de nous fournir des nouvelles tronquées, partielles, limitées, biaisées, pour des raisons idéologiques.
Ça aussi, c’était de la manipulation des faits.
S’il faut lutter contre les fausses nouvelles, il faut aussi lutter contre toutes les formes de désinformation.
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