Jean-Nicolas Blanchet - L'organisation du club de hockey Canadien a continué à recevoir son lot de critiques, hier, à la suite de l'embauche de Randy Cunneyworth, le nouvel entraîneur unilingue anglophone.
Porte-parole de l'opposition en matière d'immigration, de communautés culturelles et de langue, le député péquiste Yves-François Blanchet juge que le Canadien se fiche carrément de ses partisans, puisque l'équipe est en situation de monopole.
«On ne peut pas lâcher la seule équipe qui nous sert d'équipe nationale au Québec, alors on continue de les suivre. Je continue même si je sais que les propriétaires se fichent de moi. (...) J'irais jusqu'à dire que c'est à la limite du mépris, pestet-il. On ne fait pas attention aux partisans.»
M. Blanchet croit même que l'arrivée d'une équipe à Québec, avec un propriétaire qui se servirait de la carte du symbole national, provoquerait un désengagement massif de nombreux partisans du Canadien.
«Les Québécois vont rapidement s'identifier à ce symbole que les propriétaires de Montréal ne respectent pas», ajoute le député péquiste, qui a tenu à indiquer qu'il «n'allait pas se rendre jusqu'à la théorie du complot qui a fait mal paraître son parti il n'y a pas si long-temps».
«Manque de jugement»
Le professeur en marketing sportif à l'Université Laval, André Richelieu, y voit pour sa part un manque de sensibilité de la part des dirigeants du Canadien, «qui aurait dû réfléchir deux fois», à son avis.
«Pour moi, c'est un manque de jugement, tout simplement! En termes d'image de marque, c'est extrêmement négatif pour l'équipe. (...) Ils doivent gérer l'équipe à la hauteur de leur prestige et ne pas juste se dire qu'ils ont le monopole. Le monopole n'est pas acquis de droit, ils doivent le justifier aux yeux des partisans. (...) Sinon, ça montre qu'ils ne le méritent pas».
Trop de vagues
Directeur général du groupe Voice of English Quebec, affilié au réseau de soutien aux groupes anglophones QCGN, Jean-Sébastien Jolin-Gignac se montrait mal à l'aise avec la vague de mécontentement suscitée par l'embauche de Randy Cunneyworth.
«On vit dans un monde basé sur des résultats. Si le Canadien gagne la coupe Stanley, les gens vont s'en ficher qu'il ne parle pas français, indique celui qui rappelle que tous ses membres sont invités à apprendre le français. C'est la première chose qu'on leur dit. Et demandez à tous les anglophones si le nouvel entraîneur doit apprendre le français. Ils vont dire oui, c'est sûr, c'est juste normal, c'est le Canadien.»
«Je pense qu'on a fait un peu trop de vagues. Engager quelqu'un qui ne parle pas français, ce n'est pas l'idéal, mais s'il dit qu'il veut l'apprendre, ce n'est pas problématique», conclut-il.
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