À l’approche du Brexit, l’Écosse réclame un référendum d’indépendance

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Et c'est reparti en Écosse !





À l’approche du déclenchement du Brexit, la première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé lundi qu’elle allait demander un nouveau référendum d’indépendance, faisant planer une menace d’éclatement du Royaume-Uni.


Après cette annonce fracassante, les services de la première ministre britannique Theresa May ont fait savoir que le déclenchement du Brexit, qui aurait théoriquement pu avoir lieu dès mardi, interviendrait à la fin du mois.


Mme Sturgeon, qui souhaite un référendum fin 2018 ou début 2019, a expliqué qu’elle demanderait la semaine prochaine au parlement écossais l’autorisation de réclamer l’accord du gouvernement britannique pour lancer la procédure.


«J’estime qu’il est important que l’Écosse soit en mesure de décider de son futur (...) avant qu’il ne soit trop tard», a ajouté la chef du parti indépendantiste SNP, rappelant que les Écossais avaient voté contre le Brexit.


Theresa May a aussitôt rétorqué qu’une nouvelle consultation, après celle de septembre 2014, serait un «facteur de division» et créerait «une énorme incertitude économique au pire moment possible».


«La vision étroite que le SNP a montrée aujourd’hui est très regrettable », a ajouté Mme May, accusant le parti de Mme Sturgeon de penser davantage à ses intérêts qu’à ceux des Écossais, qui avaient voté contre l’indépendance il y a deux ans.


L’annonce de Nicola Sturgeon, si elle n’est pas une surprise, fait ressurgir le spectre d’une division du Royaume alors que Mme May s’apprête à déclencher le Brexit.


Les députés britanniques ont en effet commencé à réexaminer lundi après-midi le projet de loi historique autorisant le pays à activer la sortie de l’UE. En cas d’adoption rapide, le lancement du divorce pourrait théoriquement intervenir dans la foulée cette semaine.


Un porte-parole du gouvernement a toutefois insisté lundi sur le fait que Mme May s’était donné jusqu’à la fin du mois de mars pour déclencher le divorce, ce qui lui laisse encore du temps.


Theresa May doit intervenir mardi en milieu de journée devant le parlement pour informer les députés du contenu du dernier sommet européen de Bruxelles.


Sujets brûlants


Approuvé en première lecture par les députés début février et amendé depuis par les Lords, le texte, sauf examen prolongé à la chambre des Communes, pourrait être adopté définitivement par les deux chambres dès lundi soir. Une fois approuvé par la Reine, il reviendra à Mme May de notifier la sortie de son pays de l’UE à Bruxelles.


Le ministre du Brexit, David Davis, a exhorté lundi les députés à ne pas «lier les mains» de Mme May avant le début des négociations devant marquer la fin de plus de quarante ans d’une relation tourmentée, les invitant à rejeter les deux amendements déposés par les Lords.


Les membres de la chambre haute du Parlement réclament la protection des droits des trois millions d’Européens vivant au Royaume-Uni et souhaitent que le Parlement ait le dernier mot sur l’accord final avec Bruxelles. Mais il est fort probable que les députés s’opposent à ces amendements.


Une fois activé l’article 50 du Traité de Lisbonne, les dirigeants des 27 autres États membres pourraient se réunir le 6 avril pour un sommet visant à définir des « lignes directrices » des négociations à venir. Les Européens chercheront à faire corps, face à des Britanniques susceptibles d’exploiter les divisions au sein du bloc.


Parmi les sujets brûlants, outre l’avenir de l’Écosse, figurera notamment la facture de la sortie de l’UE : Bruxelles pourrait exiger des Britanniques jusqu’à 60 milliards d’euros, un montant correspondant aux engagements déjà pris par Londres en termes de contribution au budget européen.


Le sort des Européens installés outre-Manche devra aussi être tranché: Theresa May refuse pour l’heure de garantir leurs droits avant d’avoir obtenu des assurances similaires pour les 1,2 million de Britanniques vivant dans l’UE.


Les négociations sont censées durer deux ans. Elles démarreront au moment même où l’UE célébrera le 60e anniversaire du Traité de Rome, censé marquer une nouvelle étape dans la construction européenne.




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