30 milliards de barils à l'île d'Anticosti

Pétrolia : les citoyens ne lâcheront pas



Photothèque Le Soleil
L'île d'Anticosti pourrait contenir quelque 30 milliards de barils de pétrole de schiste, selon une évaluation indépendante dévoilée hier par la société Pétrolia.

Hugo Fontaine La Presse - L'île d'Anticosti pourrait contenir quelque 30 milliards de barils de pétrole de schiste, selon une évaluation indépendante dévoilée hier par la société Pétrolia. C'est la première fois que sont dévoilées des estimations officielles du pétrole que recèlerait ce territoire du golfe du Saint-Laurent.
Théoriquement, une telle quantité de brut pourrait subvenir aux besoins pétroliers actuels du Québec pendant 200 ans. S'il est trop tôt pour savoir quel volume pourra récupérer Pétrolia dans une future exploitation, on sait que ce ne sera qu'une petite fraction du total. La production n'en serait pas moins considérable. «On aimerait bien être capable et on serait satisfait de produire pour 20 ou 25 ans de la consommation du Québec», indique le président et chef de la direction de Pétrolia, André Proulx, visiblement heureux des premiers chiffres annoncés hier.
Le titre de Pétrolia a explosé à la Bourse de croissance du TSX, bondissant de 30,5%, à 2,48$. La société de Rimouski détient en partenariat avec la néo-écossaise Corridor Resources des droits d'exploration sur 75% de l'île de 7900 kilomètres carrés.
Le chiffre de 30,9 milliards de barils constitue la meilleure estimation des ressources sur les propriétés de Pétrolia et Corridor, d'après les calculs effectués par la firme indépendante Sproule Associates Limited, de Calgary. Il existe néanmoins 1 chance sur 10 que la quantité de pétrole dépasse 48,2 milliards de barils. Mais le risque que le volume soit inférieur à 19,8 milliards de barils est aussi de 1 sur 10.
Prudence
Les estimations, déduites à partir de données limitées, doivent être interprétées avec prudence, insiste Pétrolia dans un communiqué publié hier. Elles proviennent de l'analyse d'une carotte de 30 mètres d'épaisseur, extraite d'une couche géologique qui s'étend sur l'ensemble de l'île.
Il n'est pas ici question d'un calcul de ressources récupérables, encore moins de réserves économiquement exploitables.
«Le programme d'exploration sur Anticosti en est à ses premières étapes: des travaux additionnels sont requis pour déterminer le potentiel commercial de la ressource avant de pouvoir en considérer le développement», précise Pétrolia.
La société entamera bientôt des tests pour établir un taux de récupération, ce qui devrait coûter entre 30 et 50 millions. Le taux pourrait être de 5 ou 10%, voire 20%, mais aussi de 0%, note André Proulx. Une fois ce taux établi, Pétrolia sera mieux en mesure de déterminer la valeur de l'or noir qu'elle a déniché.
Pétrole de schiste
Le pétrole de l'île d'Anticosti est enfermé dans les schistes de Macastay, à l'image du gaz contenu dans les schistes de l'Utica, dans la vallée du Saint-Laurent. En mars, le gouvernement du Québec a étendu au secteur pétrolier l'évaluation environnementale stratégique (EES) lancée pour étudier la question du gaz de schiste. Pendant l'EES, les sociétés qui veulent procéder à des activités de fracturation de la roche pour leurs activités d'exploration doivent obtenir un permis environnemental supplémentaire.
Pétrolia a acheté les droits pétroliers dans la majeure partie de l'île d'Anticosti à Hydro-Québec en 2008. Contre la volonté de la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, Pétrolia a refusé de rendre publique l'entente qui détaille les redevances qui seront versées à la société d'État après une éventuelle mise en production.
Le titre de Corridor Ressources (CDH) a clôturé à 3,02$ hier à Toronto ("6,3%), après avoir touché les 3,20$ en cours de séance. L'action de Junex (JNX au TSX Croissance), qui possède aussi des propriétés dans l'île d'Anticosti, a terminé la séance du TSX Croissance à 83 cents, en hausse de 10,7%.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé