2018 ou le sprint final

Ff01dcde1932612a9d07f696e982dde7

Préparons-nous, le régime libéral va nous inonder de cadeaux pré-électoraux

Les élections québécoises du 1er octobre 2018 seront nos premières à être tenues à date fixe.


L’avantage de ce changement, c’est qu’il enlève au gouvernement l’atout de choisir seul le moment de la bataille.


L’inconvénient, c’est que nous allons avoir droit à une campa­gne électorale qui va durer neuf mois.


Le PLQ va nous inonder de cadeaux.


Il fait le pari que les électeurs ont une trop courte mémoire et trop peu de jugement pour comprendre qu’on leur rend leur propre argent après les avoir mis au régime sec pendant des années.


Il bénéficiera aussi de la bonne tenue de l’économie, même s’il n’y est pour rien, et de l’ultraloyauté des minorités ethniques.


Défis


Il sera toutefois lourdement handicapé par son usure. Les joueurs-clés sont là depuis les années Charest, dont Philippe Couillard a voulu se distancer en vain, toujours rattrapé par des histoires louches.


Il ne pourra plus miser sur la peur du référendum, exclu par le PQ et honni par la CAQ.


Quand le PLQ ressent le besoin de courtiser les anglophones, c’est qu’il y a de l’inquiétude au sein de l’état-major.


La CAQ sera testée comme jamais. Mais sa poussée facilitera le recrutement de candidats et le financement.


Son nationalisme tiède, qui ne débouchera sur aucun gain du Québec face au Canada, conviendra aux électeurs qui n’aiment pas l’ultracanadianisme de Philippe Couillard, ceux qui aiment rester assis entre deux chaises, ou qui ont renoncé à la souveraineté.


Le PQ, lui, va vivre les mois les plus névralgiques de son existence. Le sort du Bloc n’est pas une impossibilité.


Ceux qui endossaient le report du réfé­rendum attendaient une proposition de remplacement robuste qui n’est jamais venue.


Se dire la solution de remplacement au PLQ ne suffira pas. La CAQ est mieux placée pour capter les votes de tous ceux qui cherchent le meilleur moyen d’écarter les libéraux du pouvoir.


Les appels au « progressisme » ou à « l’écologisme » surestiment les gains potentiels à engranger.


Dernière carte à jouer pour le PQ : l’offensive face à Ottawa, c’est-à-dire revendications constitutionnelles, clause dérogatoire, rédaction d’une Constitution, lutte contre le multiculturalisme, immigration, langue, etc.


Résultat garanti ? Pantoute. Mais vous proposez quoi, vous ?


Québec solidaire n’aspire pas vraiment à prendre le pouvoir. Le pouvoir, c’est salissant, car cela force à faire des compromis.


Il serait ravi de s’incruster encore plus en battant le PQ dans Rosemont, la circonscription de Jean-François Lisée, et dans Hochelaga-Maisonneuve.


Son fantasme ultime : la déroute du PQ. Le véritable ennemi de l’extrême gauche n’a jamais été la droite, qui l’aide à justifier son existence, mais la gauche modérée, qui bloque sa progression.


Pendant les neuf prochains mois, tout, absolument tout ce que diront les partis devra être décodé en fonction du rendez-vous électoral.