Il y a quelques années, on croyait que le XXIe siècle serait celui de la mondialisation heureuse. C’était le temps de Bill Clinton, et même, de Barack Obama. De manière un peu tardive, Emmanuel Macron, en France, a voulu porter lui aussi ce flambeau.
Brexit
Quiconque refusait de croire aux promesses d’un monde sans frontières, où les individus porteurs de droits se déplaceraient sans contraintes, était présenté au mieux comme un vestige anachronique, au pire comme un réactionnaire inquiétant, hostile au bonheur humain.
Cette vision du monde semble aujourd’hui périmée, et l’année 2018 a permis encore une fois de le constater.
Trois éléments illustrent mon propos.
En Italie, on a vu pour la première fois un parti « populiste », la Ligue de Matteo Salvini, arriver au pouvoir dans un des grands pays de l’Union européenne. Sa mission ? Stopper la submersion migratoire et restaurer la frontière européenne. En 2019, ce courant politique, qui inquiète souvent par son radicalisme, pourrait devenir encore plus puissant avec les élections européennes.
En Grande-Bretagne, malgré les difficultés, le Brexit est toujours à l’ordre du jour. La politique, dans ce contexte, ne se laisse plus réduire aux petits calculs comptables. Il s’agit pour une nation de restaurer sa souveraineté en refusant sa soumission à la technocratie supranationale de l’Union européenne. Une décision aussi importante s’accompagne de turbulences.
France
En France, la crise des Gilets jaunes représente une véritable révolte des catégories laissées pour compte par la mondialisation. Ces exclus, souvent méprisés parce qu’enracinés, se mobilisent contre un modèle de société qui étouffe les travailleurs et les condamne à l’appauvrissement. Malgré ses regrettables débordements, on doit entendre le malaise qu’exprime ce mouvement.
Résumons : la mondialisation révèle sa part sombre, les peuples se réenracinent dans leur identité, les frontières redeviennent nécessaires et les États confirment leur importance. En un mot, nous revenons dans la réalité.